Violences intrafamiliales : Gérard Françoise dénonce l’inaction malgré les millions alloués

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Lors de la séance plénière du Conseil Départemental du 18 juin 2025, le conseiller départemental Gérard Françoise a choisi de s’abstenir sur le vote du budget supplémentaire 2025. Une décision motivée par un constat alarmant : les dispositifs de lutte contre les violences intrafamiliales sont en déroute, laissant de nombreuses femmes et enfants dans une détresse profonde.

Une abstention pour alerter

Bien que le Compte administratif 2024 et le Budget supplémentaire 2025 aient été adoptés, Gérard Françoise a souligné qu’il ne pouvait cautionner un budget « sourd aux appels de détresse de milliers de femmes et d’enfants victimes de violences ». Une motion consacrant une priorité politique à cette cause a été adoptée à l’unanimité. Mais le conseiller insiste : « Ce vote nous engage moralement ; il doit maintenant s’incarner dans les crédits. »

Des dispositifs inefficaces, des vies brisées

Avec plus de 5 600 victimes recensées en 2022 à La Réunion, la réalité des violences intrafamiliales ne cesse de croître. Pourtant, les moyens déployés sont jugés largement insuffisants. Gérard Françoise dénonce des dispositifs inefficaces : l’intervenant social en commissariat et gendarmerie (ISCG), pourtant clé, est souvent introuvable ou débordé. Le résultat ? Des femmes livrées à elles-mêmes, contraintes de dormir dans leur voiture ou sur des balcons avec leurs enfants, faute de solution d’hébergement.

Derrière les chiffres, une réalité accablante

Malgré un budget affichant près de 4,5 millions d’euros pour les relais familiaux, 897 000 € pour les ISCG ou encore 1,3 million d’euros pour les associations, la réalité est toute autre. En 2024, l’association KASSOUL a dû refuser 180 femmes, Femmes Solid’Air accompagne plus de 200 femmes avec à peine 150 000 € de subventions, et le Planning Familial de l’Est ne peut assurer que deux permanences pour 80 000 habitants. Le délai moyen de traitement d’une procédure est de neuf mois. « Neuf mois : le temps de donner la vie. Ici, c’est le temps qu’on laisse passer pour laisser mourir l’espoir. »

Un plan d’action immédiat

Face à l’urgence, Gérard Françoise propose des mesures concrètes : doubler les subventions aux associations, garantir la présence effective des ISCG, créer un fonds d’hébergement d’urgence, lancer un numéro 3919 local en créole 24h/24, réduire les délais de traitement à trois mois, commander un audit externe, instaurer un guichet unique, mieux former les acteurs de terrain et coordonner le pilotage départemental avec les associations.

Une volonté politique affirmée

« Ce que vivent ces femmes ne se résume pas à une ligne budgétaire. Quand une mère dort dans sa voiture ou sur un balcon, ce n’est pas un accident administratif. C’est l’effondrement de notre contrat social. » Gérard Françoise appelle à transformer les promesses en actes : « On ne sauve pas des vies à coups de vœux pieux. Il est temps que nos budgets deviennent des leviers de protection. »

 

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