Un sauvetage qui suscite l’indignation. À Sainte-Suzanne, un chat enfermé plusieurs jours dans un appartement de la SEMADER a finalement été secouru grâce à la mobilisation des habitants, de la police municipale et du bailleur social. Mais l’absence totale des pompiers, malgré des sollicitations multiples auprès du CODIS, selon Vanessa Germain de la Milice anti-squats 974 , présente sur place.

Il s’agissait du chat d’une locataire, activement recherché depuis le 3 juillet, soit près d’une semaine sans eau ni nourriture. Cette période correspond au départ en voyage des voisins, ce qui confirme que l’animal était resté enfermé sans assistance dans l’appartement, où il aurait pu entrer à leur insu, sans que les occupants ne s’en aperçoivent.

Devant cette situation alarmante, Vanessa Germain affirme avoir personnellement appelé quatre fois les secours. La propriétaire du chat les a sollicités à deux reprises, et toutes deux se sont déplacées deux fois à la caserne de Sainte-Suzanne pour tenter de déclencher une intervention. Sans succès.

Vanessa Germain précise que l’association APEBA s’est rapprochée d’elle après douze heures pour l’aider à débloquer la situation auprès de la gendarmerie de Sainte-Suzanne.

Pourtant, les pompiers locaux étaient disposés à intervenir, mais ont été empêchés d’agir par manque d’autorisation du CODIS (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours). Un blocage administratif jugé incompréhensible, surtout au regard d’expériences antérieures : lors d’un précédent sauvetage de chiots dans un squat au Port, les pompiers de la ville avaient répondu présents en pleine nuit, sans hésitation, en pleine nuit, pour venir secourir trois chiots.

Faute d’intervention des secours, c’est la SEMADER qui a pris ses responsabilités en faisant appel à un serrurier pour ouvrir l’appartement. La police municipale a encadré l’opération, permettant de sauver l’animal très affaibli mais vivant.

Vanessa Germain a documenté la scène en direct sur les réseaux sociaux, dénonçant « une inaction injustifiable ». Elle parle d’une faute professionnelle claire, d’autant plus grave que les faits sont établis : le chat était enfermé depuis le 3 juillet, sans boire ni manger.

« Ce n’est pas une erreur d’appréciation, c’est un manquement grave à leur devoir. On avait tous les éléments pour confirmer l’urgence vitale », martèle-t-elle.

Ce manquement est d’autant plus inacceptable que les pompiers de La Réunion ont été récemment formés à la prise en charge des animaux en détresse, dans le cadre de la nouvelle formation PPABE (Protection des Personnes, des Animaux, des Biens et de l’Environnement), ex-PPBE. Ce changement symbolique témoigne de la reconnaissance des animaux comme êtres vivants à part entière, et non plus comme de simples biens matériels.

Cette affaire relance la question de la place accordée aux animaux dans les dispositifs d’urgence. Le code rural prévoit des sanctions pour privation de soins, et pourtant, l’intervention des secours reste encore tributaire de procédures internes parfois déconnectées du terrain.

Pour de nombreux observateurs, il est urgent de clarifier les rôles et responsabilités des services de secours face aux appels pour animaux en danger, notamment dans les territoires ultramarins. Une inaction comme celle-ci ne peut rester sans conséquence. Elle appelle à une refonte des règles, une responsabilisation des chaînes de décision… et surtout, à une reconnaissance pleine et entière de la vie animale dans notre société.