Alors que le climat reste tendu autour des campagnes de vaccination, notamment avec les polémiques récentes liées au vaccin contre le chikungunya après plusieurs cas graves et un décès, les questions autour des « décisions sanitaires et du consentement éclairé » continuent d’alimenter les débats.

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Ce samedi, à Saint-Pierre, nous avons rencontré Corinne, une sage-femme réunionnaise engagée, qui a accepté de partager son ressenti et son parcours depuis la crise Covid.

Depuis bientôt cinq ans, Corinne témoigne qu’elle se rassemble chaque samedi matin dans ce qu’elle appelle un « patio de réflexion », pour porter, selon elle, « des valeurs humaines mises à mal pendant la crise sanitaire ». « C’est venu avec le Covid », explique-t-elle.

« On a parlé de crise sanitaire, mais pour moi, c’était surtout une crise humaine et politique qui a touché notre humanité dans son ensemble. »

« Une prise de conscience personnelle »

Professionnelle de santé, elle raconte avoir eu « du mal à adhérer aux recommandations vaccinales de l’époque », notamment en ce qui concerne les femmes enceintes.

« En tant que sage-femme, je suis formée à protéger la femme enceinte des médicaments autant que possible. Et là, on me demandait de participer à ce que je ressentais comme une expérimentation, sans recul suffisant. »

Corinne insiste sur le fait qu’ « elle ne prétend pas détenir la vérité », mais qu’elle a « ressenti le besoin d’une prise de conscience personnelle ».

« Je ne pouvais pas accompagner ce choix des parents. Pour moi, le contrat tacite de soin, c’est d’aider au meilleur pour eux. Et là, je n’étais pas en accord. »

Un mouvement citoyen hétéroclite

C’est ainsi qu’elle dit être « descendue dans la rue » et avoir découvert qu’elle « n’était pas seule ».

« On s’est retrouvés nombreux, de tous bords. Des gens qui, simplement, avaient ce besoin de dire : on ne peut pas y aller comme ça. »

Au fil des années, ces rassemblements ont perduré, et aujourd’hui encore, Corinne assure qu’ils se retrouvent « régulièrement pour échanger et réfléchir ensemble ». « On veut rester debout sur nos pieds et ne pas marcher sur la tête », glisse-t-elle.

Pour Corinne, au-delà des questions de santé publique, ce combat est devenu personnel et intime.

« Il y a une valeur qui m’a portée tout le temps : la dignité. Celle de pouvoir me regarder dans la glace et me dire que je reste fidèle à ce en quoi je crois. »

Elle affirme vouloir continuer à partager son expérience et ses convictions « avec qui veut », dans ce qu’elle décrit comme « une intention de sauvegarde humaine », défendant « des valeurs de liberté, de solidarité et de respect de la vie ».

Une interview à retrouver ci-dessous :