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Union des forces progressistes : bèsement dans la cour Patel ? (Vidéo)

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Avant de vous parler politique, un constat : Le peuple lé pu là ek ça ! A l’exception du peuple malgagche. J’y reviendrai. Moi je veux parler de notre peuple, de la population réunionnaise. Tout le monde s’en fout ! Tout semble être devenu tellement banal : la guerre ; Poutine Vladimir contre Zelensky Volodymyr (La Réussie contre l’Ukraine). Le génocide ; Netanyahou Benyamin contre Abbas Mahmoud (Israël contre la Palestine) ; Et ça dure, ça perdure même. Oui, tout semble être devenu banal : les tirs à balles réelles à Madagascar contre les manifestants, la misère sociale, la pauvreté, les SDF sur les Champs-Élysées à Paris ou rue Maréchal Leclerc à Saint-Denis (ou dans d’autres villes du monde, Réunion y compris) depuis des lustres, les attaques de plus en plus fréquentes contre nos us et coutumes, contre nos habitudes ancestrales…

Plus personne ne se soucie de rien.  Ce qui n’empêche pas les sempiternels refrains « chantés », surtout à la veille de chaque élection, par certains de nos élus qui n’ont pas encore trouvé d’autres fonds de commerce électoral que cette catégorie de la population qui vit, dit-on, en dessous du seuil de pauvreté. A partir de là, ils (les politiques) racontent tout et son contraire. Ils racontent que, demain, après les élections, ça ira mieux, à condition de voter pour eux. Sans blague !

Bref, on dit que rien ne va plus, que le peuple souffre. On nous dit que le pays gronde. Que la colère monte. Que la vie chère, le pouvoir d’achat, les retraites et le logement social sont des plaies ouvertes. On nous répète que « trop, c’est trop », que les inégalités explosent, que l’injustice fiscale est devenue insupportable. Aux armes, citoyens ? Marchons contre la misère et l’injustice sociale ? On se dit : « ça y est, cette fois, les foules vont descendre dans la rue» ? Même pas ! Le peuple lé pu là ek ça ! Ce 2 octobre encore, à La Réunion, l’intersyndicale n’a rassemblé que 600 personnes dans le Nord et 700 dans le Sud (chiffres de la préfecture). Autant dire une poignée, un murmure.

Le peuple ? Il n’était pas là. Il prépare déjà Noël ? Ou alors, peut -être qu’il s’épuise, qu’il n’y croit plus. Peut-être que les slogans ont perdu de leur force, que les cortèges ne portent plus d’espérance. Peut-être qu’il ne voit plus de différence entre les syndicats et les politiques. Tous les mêmes ? Un peu « mentèrs », un peu « volèrs », qui ne pensent qu’à leur petit confort ? En tout cas, pendant que certains pestent contre la vie chère, force est de constater que les immenses parkings des grandes surfaces (construites sur les anciennes et fertiles terres agricoles) débordent chaque jour. Faut pas en faire une généralité, ne pas tout amalgamer, faut se nourrir, me direz-vous ? OK. Dans le même temps, les avions pour Maurice sont pleins à craquer, les hôtels affichent complet, et les smartphones à plus de 1000 euros s’arrachent comme des petits pains. Le peuple qui souffre est aussi celui qui consomme, qui remplit ses chariots, qui s’offre des voyages et qui fait la queue au guichet du dernier iPhone. En s’endettant. Sûrement !

La contradiction est là, brutale : on dénonce, mais on s’accommode. On râle, mais on s’adapte. Le peuple se contente désormais de soupirer entre deux pleins d’essence – 1 centime de plus payé par ce même peuple à la Réunion aux gérants des stations-services depuis ce mercredi, qui dit mieux ? -, il se contente de rire jaune devant un ticket de caisse, de partager sa colère sur WhatsApp plutôt que de battre le pavé. La rue n’est plus le lieu de la contestation, elle est devenue celui des bouchons. Trop de voitures (la plupart neuves), mais plus assez de route. Le peuple se bouscule aussi aux portillons des concerts des stars venues de l’autre côté de la mer. Pas moins de 20 euros le spectacle. L’argent i manque à nous !

Alors oui, la question reste entière : où est passé le peuple ? Peut-être qu’il est las. Peut-être qu’il est résigné. Ou peut-être qu’il a simplement troqué la lutte collective pour la survie individuelle, le coup de gueule à la radio (Free Dom), sur les réseaux sociaux, pour le silence à la caisse. Mais une chose est sûre : sans lui, sans sa présence, sans son souffle, les grandes batailles sociales d’hier resteront des souvenirs. Et c’est bien là le drame : ce n’est pas seulement le gouvernement qui a déserté le terrain de l’écoute, c’est aussi le peuple qui a déserté le terrain de la lutte.

Quand Macron et Lecornu déroulent le tapis rouge au Rassemblement national

Ça tombe bien. Parlons-en du gouvernement. Fantôme, pour l’instant. On en aura un, dit-on, ce week-end. Mieux tard que jamais. Des questions au gouvernement sont programmées ce mardi à l’Assemblée nationale. Donc, il faudra bien un gouvernement avec des ministres d’ici à cette date pour répondre aux questions des parlementaires. Wait and see ! Ça fait déjà un mois qu’on attend ce fameux gouvernement. Un mois que Sébastien Lecornu a été nommé à la place de François Bayrou, viré par les députés, et retourné à Pau où il est déjà en campagne électorale pour les municipales.

Sébastien Lecornu, Premier ministre depuis le 3 septembre et toujours sans gouvernement

Un mois sans gouvernement. Un mois qu’Emmanuel Macron nous balade, coincé dans ses petits calculs politiciens pendant que le pays s’enfonce. On croyait que la nomination express de Sébastien Lecornu allait lancer la machine : résultat, rien. Le Premier ministre bricole, le président temporise, et la France attend. Tout ça pourquoi ? Pour une partie de poker minable où la République se joue sur le tapis vert de l’Assemblée nationale.

Le dernier coup en date interpelle deux députés du Rassemblement national (RN) propulsés vice-présidents du bureau de l’Assemblée. Pas par accident, pas par hasard mais par stratégie politique. On leur a tendu la main, offert des galons institutionnels, juste pour s’acheter leur silence et éviter une motion de censure qui pourrait faire tomber le futur gouvernement avant même qu’il n’existe. Voilà donc où en est Macron : pactiser avec l’extrême droite pour sauver sa peau.

On se souvient de ses discours enflammés : « Moi ou le chaos », « barrage républicain », «jamais une voix pour le RN ». Et aujourd’hui ? Le chaos, il l’installe lui-même, méthodiquement. Le barrage, il l’a dynamité de l’intérieur. Et l’extrême droite, il lui déroule le tapis rouge, transformant Marine Le Pen et ses troupes en partenaires « responsables ». Une normalisation en douce, au nom d’une stabilité illusoire, qui ressemble surtout à une reddition en rase campagne.

Emmanuel Macron voulait être le stratège qui déjoue toutes les crises. Il est devenu l’artisan du grand glissement, celui qui légitime le RN par petites touches, avec la bénédiction cynique de son Premier ministre dont l’objectif est de faire adopter un budget de rigueur, à l’exception de quelques bricoles « pou bouche les yeux do moune ». Un président qui se targue de défendre la République, mais qui, par calcul, ouvre les portes de ses institutions à ceux qui rêvent de les abîmer. Mais à force de jouer les équilibristes sur le fil, il ne gouverne plus : il survit. Ce n’est plus la France qui attend un cap, c’est la République qui attend un sursaut.

En parlant de sursaut, celui populaire qui se produit à Madagascar est celui d’un peuple que le pouvoir a affamé, a privé de dignité. Il y a des limites. Ce peuple, qui vit réellement dans la misère noire, a décidé de se révolter L’histoire nous l’a appris. On appelle ça une étincelle. On l’a vue hier dans les rues de Tunis et du Caire, quand les printemps arabes ont balayé des régimes corrompus et arrogants. On l’a vue récemment au Népal, quand la monarchie s’est effondrée sous la pression populaire. On l’a vue en Indonésie, en 1998, quand Suharto est tombé après 30 ans de dictature. On la voit encore au Venezuela, où la faim et la pénurie se sont transformées en colère collective.

Aujourd’hui, cette étincelle, c’est Madagascar qui la porte. La présidence ferait bien d’y réfléchir : on ne se joue pas éternellement d’un peuple affamé, humilié. On peut réprimer, on peut mentir, on peut promettre. Mais on ne gouverne pas sur des ventres vides. On ne gouverne pas dans le noir. On ne gouverne pas contre la soif. Ce n’est plus une crise sociale, c’est une bombe politique. Si le régime malgache persiste à mépriser cette révolte, alors qu’il ne s’étonne pas que l’Histoire se rappelle à lui. Parce qu’à force d’ignorer son peuple, on finit toujours par être balayé par lui. Et le peuple qui a vraiment faim et soif, n’a pas besoin des politiques, des opposants, pour le pousser à descendre dans la rue. Moralité : si le nôtre, celui de la Réunion, n’a pas encore franchi ce pas, c’est que, sans doute, notre « misère » à nous est encore humainement supportable.

Maurice Gironcel veut gagner du temps pour préparer sa relève politique

Les deux Gironcel, Père et fille, bordés ! Certains diront que c’est le karma. Rappelez-vous, en juin 2023, soit un an après les législatives de 2022, la candidate Nadine Gironcel Damour, la fille de Maurice, a été sanctionnée par le Conseil Constitutionnel pour avoir dépassé le plafond autorisé de son compte de campagne : trois ans d’inéligibilité. La conseillère régionale ne pourra pas postuler à la mairie de Sainte-Suzanne en mars 2026. Deux ans plus tard, le couperet de la justice est tombé pour son père, dans l’affaire des marchés fraduleux du Sidélec dont il est le président : 60 000 € d’amende, 5 ans de prison dont 2 ferme et 5 ans d’inéligibilité assortie de l’exécution provisoire. Ce qui veut dire : dégage !

Mais Maurice Gironcel, en bon communiste qui se respecte, formé à l’école de feu Paul Vergès, de feu Lucet Langenier et autres, a inventé une expression : « l’exécution provisoire partielle », en expliquant qu’il utilisera toutes les voies de recours : appel pour la partie pénale et contestation devant le tribunal administratif puis, si besoin, devant le Conseil d’Etat pour la partie « exécution provisoire ». En clair, lorsque le préfet lui demandera de dégager du terrain politique (démission de son poste de maire de Sainte-Suzanne, de la présidence de la Cinor et de celle du Sidélec), il dira : « non, pas question ! ».

Il a déjà préparé son argumentation : « la justice n’a rien trouvé contre moi, elle n’a rien trouvé du tout ». Ne rigolez pas, s’il vous plaît. La justice « n’a rien trouvé du tout » mais elle (le tribunal judiciaire à Paris) l’a quand même condamné, au terme d’un long procès qui s’est déroulé à Paris en mai dernier, suite à une longue enquête du PNF (Parquet national financier) à 5 ans de prison dont 2 fermes, 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 60 000 € d’amende. On peut se demander alors : et si la justice avait réellement « trouvé quelque chose » contre lui, ça aurait donné quoi ? Dix ans ferme ? Une peine de sûreté ? L’interdiction de paraître dans sa propre commune ?

La lutte politique pour tenter de contrer une décision politique. Sauf que le PCR d’aujourd’hui n’a plus la même force de frappe que celui d’antan, celui des Vergès et consorts.

Personnellement, je n’ai rien contre Maurice Gironcel, mais ce n’est plus de la défense, c’est du déni pur et simple. Ce n’est plus de la politique, c’est une caricature. En fait, en choisissant cette stratégie politique pour faire face à une décision de justice, il veut gagner du temps. Du temps pour préparer son équipe majoritaire à composer sans lui dans les mois qui viennent. Peut-être tiendra-t-il jusqu’à la fin de cette année, voire jusqu’en mars prochain, mais ce qui est sûr, eu égard à cette peine d’exécution provisoire, c’est que le maire historique ne sera plus dans la course aux municipales en mars 2026. Il le sait mieux que quiconque. Mais Gironcel est un warrior. Il ne baisse pas les bras comme ça, il n’a pas été formaté pour jeter l’éponge dès la première secousse.

Faut-il vous rappeler l’histoire de feu Lucet Langenier qui, en 1989, a été élu maire de Sainte-Suzanne, sans avoir le droit de se présenter à ce scrutin. Il n’avait pas pu s’enregistrer auprès du service électoral de la préfecture. Il était arrivé après l’heure. Donc pas de candidature possible. Le jour de l’élection, comme par miracle, les électrices et électeurs de Sainte-Suzanne ont trouvé des bulletins Lengenier sur la table et la majorité d’entre eux ont voté en sa faveur. Sans être candidat, Langenier a été élu maire. Du coté des autorités, personne n’a bronché.

A l’époque, il faut le dire, le PCR (Parti communiste réunionnais) de Paul Vergès, leader historique et charismatique, faisait la pluie et le beau temps. Le PCR se trouvait à la tête du Port, de Saint-Pierre, de Saint-Louis, de Sainte-Suzanne. Son poids politique était considérable. Quand Paul Vergès disait « marchons sur la zistis macro », le peuple descendait comme un seul homme dans la rue. Et le préfet balisait un max. D’où le hold-up électoral de l’époque à Sainte-Suzanne.

« Il n’est pas simple d’être communiste à la Réunion », a dit, lundi dernier, lors du conseil municipal de Sainte-Suzanne Maurice Gironcel. Pas besoin d’avoir fait Sciences-Po pour comprendre sur quel terrain, il souhaite faire glisser ce jugement prononcé à son encontre. Il veut marcher dans les pas des Vergès et consorts. Sauf que le PCR aujourd’hui, c’est deux pelés et trois tondus. Une commune : Sainte-Suzanne. Il s’applique pour l’instant à faire tout ce qui est en son pouvoir pour installer un de ses lieutenants – Marcel Pony ? -, taillable et corvéable à souhait, à la tête de la mairie, avant les prochaines élections, histoire de garder la main, même à distance, sur les affaires communales.

Marcel Pony, l’un des fidèles lieutenants de l’actuel maire de Sainte-Suzanne

Et en mars 2026, il présentera « un candidat communiste » car il ne veut pas laisser la mairie à un non communiste. Qui ? Trop tôt pour le dire. Face à l’actuelle majorité municipale, les couteaux sont aiguisés : Olivier Dugain, Eddie Richard, Alexandre Lai Kane Cheong, Eddy Adékalom. Daniel Alamélou n’a pas encore dit son dernier mot. Sans compter le député de la 6ème circonscription, Frédéric Maillot, qui « reste pleinement disponible pour accompagner la population » de Sainte-Suzanne. Sans compter également des élus de l’actuelle équipe majoritaire qui seraient tentés d’émerger en descendant dans l’arène.

Quand Huguette Bello s’en prend « aux diviseurs de la gauche », le Sud sauvage tousse

C’était vendredi dernier, le 26 septembre, lors du meeting de Jean-Hugues Ratenon, l’actuel député de la 5ème circonscription qui, comme vous le savez, sera candidat à la mairie de Saint-Benoit en mars 2026, avec pour objectif de « dégager Patrice Selly », de « le contraindre à faire ses valises et de l’envoyer à son domicile, avant la prison ». C’est Ratenon qui s’exprime ainsi, emporté par la ferveur populaire. Ratenon qui a d’ailleurs plaidé en faveur « d’une vision spirituelle de la politique ». Je ne connaissais pas. J’avais déjà entendu parler de la « vision spirituelle » tout court, vision spirituelle selon Saint Augustin, le fait de percevoir une image ou des figures empruntées par son imagination, mais je ne connaissais pas « vision spirituelle de la politique ». Après, Ratenon et les visions… Je ne m’étendrai pas sur le sujet. Revenons à ce meeting qui s’était déroulé au circuit Félix Guichard à Sainte-Anne (quartier de Saint-Benoit) en présence de plusieurs personnalités de l’Union des forces progressistes et de près de 600 personnes (selon les organisateurs ». A cette occasion, lors de son intervention, Huguette Bello, présidente de PLR (Pour La Réunion), présidente de Région et leader de l’Union des forces progressistes – qui compte plusieurs partis de gauche mais pas le PS – s’en est pris aux « diviseurs de la gauche ». Regardez et écoutez bien la séquence filmée par votre serviteur. J’étais présent à ce meeting.

Huguette Bello dit : « si on n’est pas rassemblé, on ne gagne pas… Ces diviseurs, il faudra rompre avec eux, rompre avec ces divisions qu’il y a dans la gauche. Monsieur Selly est avec ceux qui veulent diviser la gauche ». Jusque-là c’est clair ! Huguette Bello fustige la plateforme réunionnaise menée par Ericka Bareigts. On se dit qu’elle en veut sans doute au PS de présenter des candidats à Saint-Louis (Rémy Bourgogne) et dans d’autres communes ou l’Union des forces progressistes est présente.

Mais écoutez la suite de son intervention : « si on est progressiste, eh bien, on n’essaye pas de diviser la gauche. Là où il y a un candidat progressiste qui peut gagner, il ne faut pas fourrer son nez dedans pour venir diviser la gauche parce que j’ai d’autres ambitions, pour moi-même, pour ma personne… C’est inadmissible. Ce n’est pas un comportement de progressiste, c’est un comportement de droite, ce n’est pas un bon comportement ça ! Qui se sent morveux se mouche ! ». Applaudissements nourris dans la salle.

Le lendemain du meeting et de la publication de mon compte-rendu, j’ai reçu un coup de fil pour me laisser entendre que j’étais passé à côté de « l’évènement politique » de cette soirée. Ah bon ? Autrement dit, la sortie d’Huguette Bello concernant « les diviseurs de la gauche » ne s’adressait pas que à la plateforme réunionnaise mais aussi à… Patrick Lebreton, patron du Progrès, parti qui compose également l’Union des forces progressistes. Y’aurait-il donc de l’eau dans le gaz entre Bello et Lebreton. Jusqu’à vendredi dernier, oui.

Pourquoi ce courroux ? Face à Patrice Selly à Saint-Benoit, il y aura Ratenon (pour l’Union des forces progressistes), Sabrina Ramin (pour le centre), Patrick Dalleau (pour la droite). D’autres candidats se sont également déclarés : le jeune Christopher Nembly et Daniel Amouny. Mais, il serait également question de la candidature de Philippe Admette, l’ancien directeur de cabinet de feu Jean-Claude Fruteau (PS). Philippe Admette, fonctionnaire de la territoriale qui, après l’élection de Patrice Selly en 2020, a quitté la mairie de Saint-Benoit pour se mettre en détachement à la mairie de Sainte-Rose en tant que DGS (Directeur Général des Services). Or, depuis l’affaire des détournements de fonds (près d’un million d’euros) à la mairie de Sainte-Rose – qui n’est certes pas du fait du DGS – Michel Vergoz a malgré tout pris ses distances avec Admette, qui s’est retrouvé à la mairie de Saint-Joseph, auprès de Patrick Lebreton.

Et selon les bruits qui courent dans le microcosme politique bénédictin, Patrick Lebreton, leader du Progrès et l’un des responsables de l’Union des forces progressistes aux côtés d’Huguette Bello, envisagerait de présenter Philippe Admette à Saint-Benoit contre Selly mais aussi, par conséquent, contre Ratenon, le candidat soutenu par Bello et l’Union des forces progressistes. D’où la colère qu’Huguette Bello a exprimée au micro lors du meeting en visant ces « diviseurs de la gauche ». Aux dernières nouvelles, des discussions seraient en cours entre la présidente Huguette Bello et Patrick Lebreton, qui est par ailleurs 1er vice-président de Région.

Normane Omarjee (chemise blanche), avocat Saint-Pierrois, représentant de la société civile, vice-président de Région.

Lors de ce meeting, Normane Omarjee, vice-président de Région, élu en 2021, sur la liste d’Ericka Bareigts, était présent, assis juste derrière Mme Bello. Message subtil : si Admette « vient fourrer son nez » à Saint-Benoit « pour diviser la gauche », l’avocat Saint-Pierrois, Normane Omarjee, pourrait aussi aller « fourrer » le sien à Saint-Pierre contre Emeline K’Bidy, la candidate du Progrès soutenue par l’Union des forces progressistes. Et comme le hasard n’existe pas, y compris en politique, dès le lendemain du meeting, un peu comme un « coup d’jok », Normane Omarjee s’est pris un courrier de lecteurs en pleine tronche ; Courrier dans lequel, l’auteur qui se fait appeler « Gramoune » l’a moucaté comme pas deux. Un courrier non seulement insultant mais, en plus, diffamatoire, que je n’ai volontairement pas publié. De la tambouille politique, tout ça ! Prenons le pari que d’ici là, les choses devraient s’arranger. Les régionales, c’est en 2028. Et Patrick Lebreton est 1er vice-président de Région, un président-bis en quelque sorte. Ce n’est pas encore le moment de prendre des risques. Le jeu n’en vaudrait pas la chandelle.

Aujourd’hui, la justice saisit des « coqs l’espèce », demain ce sera au tour des cabris et des poules noires ?

Et puis, l’Union des forces progressistes a d’autres chats à fouetter : Saint-Paul, Saint-Pierre… Pas le moment de se crêper le chignon ou de s’arracher le bertel ! La droite s’en charge. Sur Saint-Paul, elle n’a pas encore été foutue de se mettre d’accord sur un candidat. Aux dernières nouvelles, on laisse entendre que Cyrille Melchior devrait annoncer « très prochainement » sa candidature. Les militants de droite espèrent qu’il le fera avant mars 2026. A suivre !

Vu ce qu’il se passe à Saint-Denis, à savoir la candidature de René-Paul Victoria contestée en interne par des militants LR, on ne peut pas dire que la droite est bien assise. Une droite qui, manifestement, à l’échelle locale, n’a pas encore pris conscience de l’enjeu de ces municipales dont les résultats impacteront forcément les prochains scrutins que sont les régionales, les départementales et les sénatoriales à venir. Faut croire qu’il n’y a plus grand-monde qui réfléchit à droite. Au cas contraire, elle se serait déjà mise en ordre de marche à six mois des élections de mars prochain. Ce n’est pas le cas. Saint-Paul constitue un exemple concret.

Un petit mot pour finir sur la maltraitance animale. Je ne partage pas toujours les idées du député Jean-Hugues Ratenon et il le sait. Mais là, pour une fois, en bon Réunionnais qui se respecte, j’adhère totalement à son courrier qu’il a adressé à la Procureure de la République concernant ce pauvre monsieur, Noélo Abélard qui, tout récemment, a vu débarquer dans sa cour une bande d’individus venus « saisir » ces « coqs l’espèce » et autres bestioles pourtant bien nourris et « en bonne santé » selon le vétérinaire qui suit ses animaux domestiques ou d’élevage. Choqué, le bonhomme n’a rien compris à cette « descente » militaire. Aujourd’hui, il se retrouve avec une main devant et une main derrière.

Une association, APEBA, a tout raflé. « Dans un souci de disposer d’une compréhension complète de la procédure engagée, je vous serais reconnaissant de bien vouloir me transmettre copie de la décision ou de l’injonction judiciaire ayant ordonné cette saisie, et en vertu de laquelle votre association est intervenue », lui a demandé le député Ratenon. Zéro réponse de l’association pour le moment. « Z’oreille cochon dan’ marmite pois », comme on dit en créole.

« Or, sous couvert de la protection animale, objectif légitime lorsqu’il s’agit de prévenir de réelles cruautés, de nombreux Réunionnais voient leurs pratiques contestées, leurs animaux saisis et leur dignité atteinte. Ces interventions suscitent de sérieuses interrogations : L’absence fréquente de vétérinaires lors des perquisitions, alors qu’eux seuls sont habilités à apprécier l’état de santé réel des animaux; La non-prise en compte des démarches administratives et certificats sanitaires présentés par les propriétaires; La rareté d’intervenants originaires de l’île, les équipes étant constituées presque exclusivement de personnes venues de l’Hexagone, accentuant le déficit de compréhension culturelle et linguistique de part et d’autre; L’hypermédiatisation systématique de ces opérations, qui assimile publiquement des individus à des délinquants, sans considération pour la présomption d’innocence. Y a-t-il à travers cela, une volonté de stigmatiser La Réunion pour la rabaisser ? Si oui, dans quel but ? Je condamne sans réserve toute forme de cruauté animale lorsqu’elle est avérée, ainsi que la stigmatisation de la population réunionnaise. La lutte nécessaire contre la maltraitance animale ne saurait se traduire par une négation de notre identité culturelle » , écrit Ratenon à la Procureure de la République.

Aujourd’hui, on saisit des « coqs l’espèce », demain la justice pourrait peut-être saisir des cabris ou des « poules noires » destinées à des cérémonies traditionnelles sous prétexte qu’il y a « maltraitance animale » et « racisme » puisque les poules sont noires. Faut pas tout amalgamer. Faut pas confondre des petits voyous venus d’ailleurs qui, tels des sauvages sanguinaires, sabrent des chiots, avec des bons pères de famille qui élèvent correctement leurs animaux. Oussa nous ça va ? Pendant ce temps, dan’ péi la frais, on continue à gaver des canards, à lâcher des taureaux dans les rues du Sud pour amuser la galerie et à abandonner des chiens sur les autoroutes pour passer des vacances tranquilles. Mais là, c’est pas de la maltraitance. Ce sont des habitudes culturelles. C’est pas comme les « coqs l’espèce » de Mr Abélard, pratique sauvage d’un non civilisé.A force d’aller à l’eau, un jour calebasse va péter…

Vous aurez remarqué que je n’ai pas dit mot concernant Sarkozy ! Je ne sais pas pourquoi, peut-être que je me trompe, mais mon petit doigt me dit qu’il n’ira pas en taule, malgré la peine prononcée contre lui. Il doit passer voir le juge d’application des peines le 13 octobre prochain pour convenir d’une date pour son incarcération. J’ai le sentiment, l’étrange intuition, qu’il passera Noël tranquillement avec les siens. En France, la justice peut avoir ses raisons que la raison parfois ignore.

Y.M

(montrougeyves@gmail.com)

 

 

Yves Mont-Rouge

montrougeyves@gmail.com
Téléphone : 0692 85 39 64

23 Commentaires

    • Tout le monde ne s’improvise pas éditorialiste. Il ne suffit pas de s’en réclamer pour en avoir l’étoffe. Être éditorialiste exige une pensée claire, indépendante, et affranchie de toute complaisance. Ceux qui troquent leur objectivité contre quelques privilèges perdent toute légitimité à prétendre incarner la libre parole.

      Se dire éditorialiste ne suffit pas à en être un. Quand la plume sert les accointances plutôt que la vérité, ce n’est plus de l’analyse, mais du service rendu. L’indépendance ne se proclame pas, elle se prouve, surtout quand les privilèges parlent plus fort que la conscience…

      Il est surtout difficile quand on doit tant à ceux qui entretiennent votre confort d’expression !

      • A force de rester aux côtés de Tiller, Montrouge le prend pour exemple! Imitation du maître! Sauf que Tillier est nauséabond!
        Et Freedom qui laisse Montrouge raconter ses salades! L’objectivité du journaliste, la liberté de la presse, le secret des sources (nos moucatages sont divulgués, avec nos noms à ceux que l’on a critiqués)… Ce n’est pas dans une école de journalisme que l’on apprend ça!

        • Tillier est nauséabond parce qu’il met au grand jour les magouilles des politiciens en particulier de la majorité à la Région. les embauches familiales à tout va, les tractations de dessous de table …. Montrouge il commande l’actualité politique avec parfois un parti pris…. et après selon que l’on soit embauché à la Région ou dans une commune on défend son plat de riz en soutenant les insoutenables ce qui semble etre le cas de PLUIE

          • Soutenir l’insoutenable? Ce qui est insoutenable, c’est que des élus dilapident l’argent public (NOS IMPOTS). Des embauches familiales? A Saint Benoît, il n’y a que ça! Directrice jeunesse, nièce d’un adjoint, directeur du CCAS, cousin de l’adjointe au social, DGA marché public (sans concours), épouse du cousin de la femme du maire, poste incompatible avec un lien familial pour conflit d’intérêt! Le tonton du maire a eu un avancement de grade et la maman du maire aussi (ils sont des employés communaux)! C’est cadeau! Vivement qu’une enquête soit diligentée et que ce soit vérifié!
            Il faut tout dénoncer dans ce cas! Tillier est anti-comuniste et anti-gauche!

          • Comme si la Région i dilapide pas nout l’argent !
            Quand ou voit les forces régressives avec la reine des neiges Bello, Ratenon, Sitouze, Maillot et compagnie, i embauches familles, ça ou parle pas ! Quand va fait un descente la pyramide nous va bien rigoler aussi ! Arrête cose inutile. Partout pareil

          • Partout pareil, i embauche la famille mais partout i vole pas l’argent prévu pour le peuple! Oussa i lé millions la SPL? La mangé, la boire ek nout l’argent zimpot! La construit la case ek nout zimpot!

  1. Mr, VOLTAIRE,JE SUIS COMME VOUS POUR ,LA DEFENSE DES ANNIMAUX EN OUTRE MERS, MAIS DES GENS VENUS DE METROPOLES QUE NA AUCUNE COMPETENSES (DYPLOMES ,CERTIFIQUAT OU AUTRES APTHYTUDES,) POUR DEFENDRE LES ANNIMAUX,A LA REUNION Z’OT I VAUT VRAIMENT RIENS,ET SURTOUT AUCUNNE AUTORITéE???DE COMPETENCE POUR RECCUPERE DES ANIMAUX C’HEZ LES REUNNIONNAIS COMME CELA??MI PENSSE QUE L’ETATS FRANçAIS I DOIS AVOIR DES LOIS LA DECU???ET SI C’EST PAS LE CAS???S’EST ASSCCIOSIATION DE MERDES I DOIS éTRE CONDAMNER??? OUT BAND COSEMENT D’INTELECTUELS DE MERDE NOUS NA RIENS A FOUTRE???

  2. La maltraitance animale est très, trop répandue à La Réunion et la torture en est une manifestation extrême, mais pas la seule expression. Les combats de coqs, les chiens qui restent attachés à longueur de temps, confinés dans de tous petits espaces, jamais sortis, l’absence de soins vétérinaires, de stérilisation, la brutalisation au quotidien… Les formes de maltraitance animale sont multiples et criantes à La Réunion, il y a d’immenses progrès à faire en la matière.
    L’Apeba est une association extrêmement sérieuse et reconnue, qui obtient des résultats tangibles et respecte totalement le cadre juridique, travaillant d’ailleurs en collaboration fréquente avec les policiers, gendarmes ou la justice. L’origine métropolitaine de la majorité des membres bénévoles traduit justement un déficit d’intérêt de la population locale dans sa globalité pour le bien-être animal, résultat d’un mélange de méconnaissance et de manque de sensibilité au sujet.
    Vous ne vous honorez pas quand vous tentez de défendre l’indéfendable, Monsieur Montrouge. On peut louvoyer autant qu’on veut, aucune tradition culturelle ni aucun retard d’évolution ne justifie que l’on maltraite le vivant.
    Merci à l’Apeba pour tout ce qu’ils font dans un contexte souvent hostile et longue vie et réussite à eux !

  3. C’est avec plaisir que j’ai lu cet article
    De macron a Lecornu, en passant par Gironcel et autres Selly
    Un joli tout de l’île, Pourtant un candidat me fait doucement rire, Mr ADMETTE, embauché par Mr la Mairie de Saint Joseph pour faire de la politique à Saint Benoît , après un passage par la ville de ste Rose ou il s’est rempli les poches, mais malheureusement entaché par des soucis de trop perçu….j’ai l’impression que cet individu pense que Saint Benoît a besoin de quelqu’un comme lui. Les Bénédictins n’ont pas besoin d’un vendeur de rêve qui se remplira les poches avec une mauvaise gestion , comme cela est déjà le cas avec la municipalité actuelle. Saint Benoît comme beaucoup de commune de l’île aura besoin d’un grand changement pour un avenir meilleur.

    • C’est pas comme si Bareigts et Selly se sont alliés à Huguette pour avoir une place bordage, à la Région! Aujourd’hui, le ventre plein, ils vomissent dans l’assiette! De vrais traites! Mais c’est la spécialité du coin! Utiliser Bello pour arriver à leurs fins!

  4. Montrouge a choisi le camp des condamnés et des condamnables. La plateforme réunionnaise a volé en éclats et on tente de sauver le peu qui reste! Mais le peuple a déjà ouvert les yeux. Tout sauf Bareigts, tout sauf Olivier Hoarau, tout sauf Gironcel (éliminé d’office), tout sauf Selly. Des abus de fonds et de biens publics, payés par nos impôts…

  5. Ey Yves, tu peux dire merci à l’IA ! ça se voit que c’est pas ton style d’écriture LOL ! A part le 1er paragraphe et l’inévitable « bèsement dans la cour Patel » utilisé au moins 4 à 5 fois dans l’année, tout le reste c’est pas de toi. Et c’est facilement vérifiable en plus. Tu peux me dire à quoi ça sert d’être « éditorialiste » si ce n’est même pas un texte pondu par toi? Mais faut reconnaître que c’est vachement mieux écrit que d’habitude LOL … C’est comme ça qu’on tue un métier.

  6. Selly, sors de ce corps! Montrouge, la marionnette de Selly! Toujours pas ministrable, le Selly? Et pourtant, il cire bien les pompes de Macron! Rien sur la perte d’emplois subies par les 30 employés de la SPL qui n’ont rien fait pour perdre leur travail après au moins 12 ans passés dans leur entreprise! Une gestion financière avec un déficit de plus de 3 millions d’euros en 2 ans d’exercice, une gestion sous la seule responsabilité de Selly! Comment cet argent a été dilapidé? La CRC indique qu’au moins 400 000 euros de factures sont injustifiées. Il y a eu aussi l’incendie du local pour faire disparaître des preuves! Rappelons seulement qu’il est avocat de métier et qu’il n’ignore pas la Loi! Les visions lumineuses de Ratenon ne sont rien comparées à ça! Sur 10 ans, les contribuables de l’Est vont payer cette gabegie cher! Oui, c’est toute la Région Est qui paie les millions perdus par Saint Benoît! Les Bénédictins ne sont pas amnésiques! Qui vole un oeuf, vole un boeuf! Là, c’est un mammouth qui a disparu! Saint Selly, priez pour nous!

  7. Merci pour cet article ! Je suis captivée par votre style mais horrifiée par ce que vous décrivez !! Je ne comprends pas pourquoi des gens comme ADMETTE ?? que la fuit St Benoît, atterri à Ste rose ou li la mette la main dans le pot de confiture bien comme il faut, atterri à St Joseph et là il veut venir à St Benoît !! Ôté ou la pas gagné fé quand ou l’été en poste à St Benoît, ou té fé ke pou cet ou koné et et là où veut maire !! Non non non reste St Joseph ADMETTE nous veut pas !!!

  8. Admette a Saint Benoît ?,non merci .Ceux qui gravitent autour de la mairie savent que c est un faible. Du temps ou il était a la mairie il y en avait que pour les gros bras et les paresseux . Vergoz l a jeté de ste rose a cause d une affaire de détournement d argents et Saint-Benoît en a assez de ce genre de personnage.

    • En tant que DGS, c’était de sa responsabilité de contrôler les paiemenbts et 1 million d’euros dans une si petite commune, ça se voit! Il n’est même pas de gauche et si Selly est là, c’est à cause d’eux! Feu Fruteau et lui, ont introduit Selly dans l’arène! Ils ont mis le loup dans la bergerie!

  9. Nous sommes bien en France, ça se voit. Les élus locaux s’agitent, mais au fond Macron reste le grand professeur de cette classe politique qui excelle dans l’art du compromis et du grand écart. Une vraie leçon de style made in République !

    • Le pep’ y révolte mais la donne koué ? Na des pays lé la d’sou pou que ti progresse pas. Y bourre à toué les armes coma n’importe quel ti couillons y fait zot loi. La misère social nana y gaigne « travaille » ça. Y maintient en survie ou soubate. Pou mort ou mourra mais à pti feu. Ce qui fait que ou lé blasé. Personne pu là semb ça. Y devient égoïste. Tant qui touche pas moin ni mon pti famille… ce qui se dit généralement. Mais le bouleversement lé là. Lé palpable. Domoun y écoute les info nana y serve plus que d’autre à des fins manipulateurs pou zot propre intérêt personne y connait su cossa toussa y sar abouti. Y suive le mouvement. Un peu si zot la gaigne mène zot nation d’une main de fer y rêve vive ziska 150 ans pou mène le monde à la baguette (donne un pied y prend un caro) comme dit créole. Cossa nous peux faut utilise un tas stratèges feinté un ti tortue un fois que li la pu arrive dan l’océan avant li vient gros na bien des péripéties li la traversé dan son existence.

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