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Résidence Cirus : la détresse d’une locataire, l’organisme de logement répond (Photos-Vidéo)

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À la résidence Cirus, au Port, une situation insoutenable se prolonge dans le silence et l’indifférence. Une locataire vit depuis des mois un véritable cauchemar. Promesse avait été faite de la reloger dans un logement digne. Aujourd’hui, elle n’a plus de toit.

Son appartement est devenu un danger pour la santé et la sécurité. Et pourtant, rien ne bouge.

Un logement en décomposition

Elle se prénomme Naïs Merina et vit au 138 rez de chaussée de la Résidence  » Cirus » au Port avec son fils autiste. Ses toilettes et sa salle de bain sont inutilisables : chaque tentative d’utilisation provoque une inondation d’eaux usées. L’odeur est pestilentielle. Les murs, imbibés, suintent l’humidité. Une expertise de la société SUEZ a révélé l’ampleur du désastre : la canalisation située sous le logement est totalement brisée.
Impossible, selon les techniciens, d’entreprendre des travaux sans risquer d’effondrer une structure déjà jugée trop ancienne et instable.
Résultat : le bâtiment menace de céder, pendant que les habitants, eux, doivent survivre dans ces conditions. L’air est irrespirable. Des scolopendres se multiplient dans les pièces, rampant jusque dans les lits.

Une fuite forcée, une promesse brisée

Face à cette urgence sanitaire, la locataire n’a eu d’autre choix que de fuir son propre appartement, avec son fils autiste sous le bras.
« Si mes parents n’étaient pas là pour nous accueillir, on aurait dormi dehors », confie-t-elle, la voix tremblante.
Sans ce refuge de fortune, une mère et son enfant se seraient retrouvés à la rue, abandonnés par le système censé les protéger.

Elle dénonce aujourd’hui une inaction administrative glaçante. En août, un logement adapté lui avait été promis. Mais selon elle, des « magouilles » internes à la SHLMR auraient bloqué l’attribution.
Depuis, son dossier semble s’être évaporé dans la bureaucratie.
« Jusqu’à aujourd’hui, je demande pourquoi je n’ai pas été prioritaire. Ils ne m’ont jamais répondu. Et ils ne répondront jamais », lâche-t-elle, amère.

Une détresse qui ne trouve aucun écho

Accompagnée par M. Éric Fontaine, elle tente désormais de faire entendre sa voix. Des courriers, des appels, des relances : tout reste sans effet.
Elle a alerté plusieurs médias locaux, espérant enfin une réaction.
Mais là encore, le sort s’acharne : la responsable territoriale en charge de son dossier est en arrêt maladie, et le relogement promis pour fin octobre s’éloigne, encore une fois.

« Je n’y crois plus. À mon avis, ils ne bougeront pas pour les gens comme nous », confie-t-elle, épuisée, mais déterminée à ne plus se taire.

Silence, danger, indifférence

Pendant ce temps, les jours passent. L’appartement, toujours en ruine, continue de se dégrader.
Et derrière les murs fissurés de la résidence Cirus, c’est une réalité plus vaste qui se dessine : celle d’un logement social à bout de souffle, d’un système qui laisse pourrir les vies de ceux qui devraient en être les premiers bénéficiaires.
Combien de temps encore faudra-t-il attendre avant qu’un drame ne vienne rappeler ce que tout le monde sait déjà : à Cirus, le danger est réel, immédiat, et ignoré.

L’organisme concerné indique, quant à lui, suivre la situation depuis plusieurs mois et apporter les précisions suivantes concernant le suivi du dossier :

« La situation de Mme est connue et suivie depuis plusieurs mois par nos équipes.

Bien que son logement ait été adapté à sa situation familiale (appartement en RDC avec jardin), cette dernière nous avait fait une nouvelle demande de mutation de logement avant l’apparition des difficultés techniques générant des odeurs puis des remontées. Conscients des difficultés rencontrées, nos services sont intervenus à de multiples reprises pour y remédier dans les meilleurs délais, de nouveaux travaux sont programmés suite au dernier diagnostic réalisé.

Nos équipes — agents de proximité, responsables d’agence, direction territoriale et direction générale — ont reçu à plusieurs reprises Mme pour tenter de trouver une issue favorable à sa situation. Malheureusement, des comportements agressifs et des menaces verbales à
l’encontre de nos salariés ont conduit ces derniers à solliciter une protection temporaire. La SHLMR a donc été contrainte de mettre en place la présence d’un agent de sécurité sur plusieurs jours, afin d’assurer la sécurité du personnel.

Nous avons néanmoins au courant des derniers mois, face à sa demande d’un autre logement et de la nécessité d’effectuer des travaux dans celui-ci, fait trois propositions de relogement à Mme, toutes adaptées à sa situation familiale (RDC ou maison avec jardin ou cour). Ces
logements ont été refusés par la locataire, qui souhaitait exclusivement être relogée dans un logement précis d’une résidence. Les règles en matière d’attribution ne nous permettant pas positionner un demandeur sur un logement spécifique, plusieurs propositions adaptées à son
besoin lui ont été faites.

Malgré ce contexte difficile, la SHLMR reste mobilisée pour proposer à Mme une solution de relogement conforme à ses besoins, dans le respect du cadre réglementaire, de l’équité entre tous les demandeurs, et de la protection de ses équipes.

Notre objectif demeure inchangé : permettre à chaque locataire d’être logé dignement, dans un climat de respect mutuel, de transparence et de responsabilité. »

6 Commentaires

  1. Honte a vous Mr le bailleur dixit , marchand de sommeil , pire qu’à mada a voir des pauvres gens dans ce cadre de logement ! On est en 2025 merde ! Un bel exemple pour nos chers élus qui mangent grassement et qui dorment dans de  » beau draps  » votre conscience est où bandes de raptouts a penser que pour votre tronche et titres ! Une intensité cette île a couper tout souffle

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