Observation des cétacés à La Réunion : un nouvel arrêté salué mais encore insuffisant selon Globice

3 min de lecture
2

Le 4 juin 2025, un nouvel arrêté préfectoral a été publié pour encadrer l’observation des cétacés à La Réunion. L’association Globice, spécialisée dans la protection des cétacés, salue certaines avancées de ce texte :

  • Instauration d’une saison officielle d’observation pour limiter la pression sur les cétacés.

  • Définition de périodes de quiétude (avant 9h et après 16h/18h) pour préserver leur repos.

  • Encadrement des mises à l’eau de 9h à 13h pour réduire les interactions humaines.

  • Limitation à 3 navires autour des cétacés et vitesse maximale de 10 nœuds.

Cependant, Globice déplore plusieurs insuffisances, notamment :

  • L’absence de limitation plus stricte du nombre de bateaux.

  • Le manque de protection renforcée pour les espèces les plus vulnérables.

  • Le manque d’exigence de formation pour les professionnels et de sensibilisation du public.

Globice poursuivra son travail de plaidoyer et développe des solutions alternatives comme l’application mobile Balèn Terla, qui permet une observation responsable depuis le littoral.

Communiqué :

** NOUVEL ARRETE PREFECTORAL POUR L’OBSERVATION DES CETACES : NOTRE REACTION **
Suite à la concertation menée avec les professionnels de la mer, les scientifiques, les associations et les institutions concernées, donnant lieu à un projet de réglementation rénovée soumis à une consultation du public, les dispositions du nouvel « arrêté portant règlementation des activités nautiques à proximité des cétacés dans les eaux territoriales de La Réunion » ont été révélées hier, le 04 juin 2025.
En tant qu’association agréée de protection de l’environnement dédiée à l’étude et à la protection des cétacés, Globice a pu exprimer à plusieurs reprises son avis scientifique dans le cadre de ce processus de concertation. La mise à disposition des données scientifiques collectées à La Réunion et les résultats des dernières études disponibles sur la question de l’impact du whale-watching ont ainsi pu être versées au débat.
L’engagement constant de Globice sur ce sujet depuis 25 ans est de permettre l’exercice d’une activité d’observation véritablement responsable et respectueuse des cétacés, qui tienne compte des besoins physiologiques vitaux de ces espèces protégées et singulièrement de celles les plus vulnérables au whale-watching : baleine à bosse, grand-dauphin de l’Indo-pacifique et dauphin long-bec.
Dans cette perspective, Globice salue certaines des dispositions du nouvel arrêté qui présentent de réelles avancées et principalement:
• l’instauration d’une saison officielle pour éviter la sur-pression sur les baleines à bosse en plus faible nombre en début et en fin de saison ;
• le maintien d’une période de quiétude pour toutes les espèces avant 9h et après 16h (18h pour les navires à propulsion décarbonée) qui contribuera à sanctuariser certaines phases de repos indispensables ;
• l’autorisation des mises à l’eau de 9h à 13h qui limitera la période d’interactions à proximité directe des animaux contribuant à mieux prendre en compte leurs besoins naturels ;
• la limitation à 3 navires immatriculés autour des cétacés et l’instauration d’une vitesse maximale de 10 nœuds pour réduire la pression, le bruit sous-marin et les risques de collision dans les zones sensibles.
Globice regrette toutefois qu’au vu du développement très important de l’activité de whale-watching à La Réunion et de la situation problématique constatée sur le plan d’eau les années précédentes, n’aient pas été mieux considérées les nécessités :
• de limiter substantiellement le nombre de navires sur le plan d’eau, reconnaissant que la capacité de charge est dépassée au regard de l’habitat disponible et des effectifs restreints des populations ciblées par cette activité ;
• d’augmenter le niveau de protection des populations les plus vulnérables : baleines à bosses allaitantes et leur baleineau, grand-dauphins de l’Indo-Pacifique sur-sollicités en baie de Saint-Paul et dauphins long-bec en phase de repos vitale le matin devant Saint-Gilles ;
• de conditionner l’activité d’observation à des exigences fortes en termes de formation des acteurs et de sensibilisation du public à l’écologie et à la biologie des cétacés.
Globice continuera à porter ces exigences de conservation auprès des autorités publiques et de l’écosystème d’acteurs locaux concernés, afin de permettre le développement d’une activité d’observation responsable et respectueuse. Plusieurs programmes scientifiques sont d’ailleurs en cours ou en préparation localement pour mieux caractériser l’impact des activités maritimes sur les cétacés.
Globice poursuivra par ailleurs ses efforts pour encourager d’autres formes d’observation des cétacés et notamment celle qui s’effectue depuis le littoral, garantie sans aucun impact sur les animaux. Une dernière version de son application smartphone Balèn terla, dédiée à l’observation depuis la côte, est disponible gratuitement depuis quelques jours sur les stores Apple et Android. Elle inclut cette année une nouvelle fonctionnalité de géolocalisation qui en empêche l’usage depuis une embarcation en mer. Globice lancera dès le début de la saison une campagne de communication pour la promouvoir.
Photo de couverture de l’article prise sur la page Facebook officielle de Globice Réunion : https://www.facebook.com/Globice

 

2 Commentaires

  1. L!objectif non directement exprimé par Globice, est de tout faire pour amener à interdire au final, la connexion humains-cétacés dans le milieu marin, et la réserver de fait à une stricte minorité sous couverture scientifique ou business, par dérogations.

    Tous les prétextes sont utilisés par Globice depuis des années pour empêcher cette connexion, Globice qui est « en même temps » la grande bénéficiaire de dérogations multiples. Nous avons aussi découvert la demande faite en 2022 de plus d’une centaines de prélèvements demandés aussi sur des dauphins …

    Globice milite-t-elle contre la pratique des jet-skis à pleine vitesse sur l’océan en période baleines ? Non. Globice milite-t-elle contre la croissance du nombre de bateaux pour l’observation des baleines ? Nous, nous avons demandé à la Commission des finances l’arrêt de la défiscalisation pour les aéronefs et bateaux touristiques. Globice milite-t-elle contre les safaris baleines en hélicos et autres aéronefs toujours plus nombreux ? Non. L’incohérence est évidente. Globice réduit-elle le nombre de ses sorties en mer ? N’est-ce pas Globice qui tente de faire le buzz médiatique sans arrêt pour tenter d’exister … même lorsqu’un animal est vu à plus de 500 km de La Réunion … 500 km ça devient « au large » de La Réunion … N’est-ce pas Globice qui par ses tentatives de buzz médiatiques répétées, qui paradoxalement au final, favorise la pression commerciale de sociétés aux multiples rotations quotidiennes ?

    L’obsession c’est d’interdire aux Réunionnais le milieu marin en présence des cétacés. Déconnecter les Réunionnais de leur milieu naturel (comme c’est le cas pour les éruptions de notre volcan), est un moyen de les dominer, l’accès au milieu naturel devenant réservé à une ultra-minorité qui devient le canal unique et obligé par qui la connaissance sera distillée au peuple supposé trop bête. Une philosophie du mépris. Une infantilisation permanente de la population locale au lieu de l’Education au milieu naturel et de la responsabilisation.

    Nous alertons donc sur des pratiques qui nous semblent incohérentes, avec paravent scientifique, et sous la vague du « blue-washing » orchestré par l’Etat, aidé en cela par la propagande des médias locaux exploitant le business des images gratuites, avec des journalistes, dont la plupart manque cruellement d’analyse et d’esprit critique et ne connaissent pas le milieu marin.

Répondre à Privatiser, marchandiser Annuler la réponse

Your email address will not be published.

Article précédent

Saint-Denis : la ville renforce son action pour la santé et la protection des femmes (Vidéos-Photos)

Article suivant

« Privé de sortie pendant des semaines » à cause d’un ascenseur en panne : il alerte Free Dom… (Podcast)

Free Dom