Troisième jour de grève pour les taxis ce mercredi 8 octobre à La Réunion. Alors que des barrages filtrants ralentissent la circulation dès l’aube à Sainte-Marie, Pierrefonds et La Possession, la tension reste palpable sur les routes de l’île. Cependant, la mobilisation est temporairement suspendue dans l’attente d’une réponse officielle de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), ce qui repousse la signature de la nouvelle convention tant attendue par la profession.

Grève des taxis : le préfet réagit sur Free Dom : « Nous n’avons pas le droit de prendre la population en otage » (Photos-Vidéo)

Rencontre à la CGSS : premières réactions des taxis après la réunion

12h10 : Ils sont en réunion pour la visio à 13h CGSS

Grève des taxis : bilan des verbalisations pour entrave à la circulation

« Dans le contexte de mouvement social engagé par les taxis, Patrice LATRON, préfet de La Réunion rappelle que si le droit de grève et la liberté d’expression sont des principes fondamentaux, ils ne sauraient en aucun cas justifier des entraves à la circulation.

Face aux blocages constatés ce matin sur plusieurs axes stratégiques (Sainte-Marie, Pierrefonds et La Possession), le préfet a donné pour consigne aux forces de l’ordre de faire cesser toute entrave à la circulation et de verbaliser systématiquement les comportements contraires à la loi.

287 procès-verbaux ont été établis :

• 156 pour faits d’entrave à la circulation et transmission au parquet

• 61 infractions pour stationnement dangereux (amende de 135 €)

• 70 contraventions pour circulation à une vitesse anormalement réduite (amende de 35 €)

Patrice LATRON réaffirme son soutien aux usagers impactés par ces blocages et rappelle que la réponse aux revendications soulevées par la profession relève du niveau national. »

12h : Les taxis commencent à arriver sur le parking de la CGSS

11h : Départ des taxis( zone ouest)vers la CGSS de St Denis :

Le replay du direct réalisé par notre reporter Raphaël Gauvin et consacré à la grève des taxis dans le secteur Ouest est disponible ci-dessous

Troisième jour de grève pour les taxis ce mercredi 8 octobre. Alors que des barrages filtrants perturbent la circulation dès l’aube à Sainte-Marie, Pierrefonds et la Possession, le préfet de La Réunion est intervenu en direct sur les ondes de Free Dom pour réagir à la situation.

Le représentant de l’État a rappelé que le conflit dépasse le cadre local : « La réponse ne se trouve pas à La Réunion, mais à Paris, à la Caisse nationale d’assurance maladie », a-t-il précisé, indiquant qu’il poursuivait son rôle de médiateur entre les professionnels et la CNAM.

Fermement opposé aux blocages, il a exprimé son soutien aux automobilistes immobilisés : « C’est insupportable. Nous n’avons pas le droit, quelles que soient les raisons, de prendre la population en otage. »

Le préfet affirme avoir donné des consignes claires pour rétablir la circulation, rappelant que les opérations de blocage constituent « une violation manifeste de la loi » et que des procès-verbaux seront transmis à la justice.

Barrages, opérations « escargot » et attente d’une visioconférence avec la préfecture

La mobilisation des chauffeurs de taxi entre ce mercredi dans son troisième jour et continue de perturber la circulation sur plusieurs axes de l’île. Dès l’aube, des barrages filtrants ont été mis en place dans le Nord, l’Ouest et le Sud, entraînant d’importants ralentissements et points de congestion.

Matin : barrages et escargots

Les premiers ralentissements ont été signalés dès 4 h 30 aux abords de l’aéroport Roland-Garros (Gillot), où des chauffeurs ont bloqué partiellement la quatre-voies. Les forces de l’ordre sont intervenues pour sécuriser le secteur et dévier les véhicules via le rond-point de Gillot, sans toutefois rétablir une circulation totalement fluide.

Peu après, un point de blocage est apparu à Pierrefonds, près du pont de la Rivière Sainte-Étienne, affectant les deux sens de circulation. Dans l’Ouest, des taxis se sont positionnés entre les échangeurs de Sainte-Thérèse et du Cap Sacré-Cœur, à La Possession, perturbant le trafic Nord/Sud.Vers 7 h, les manifestants présents à Gillot ont levé leur barrage pour lancer une opération « escargot » en direction de Saint-Denis, visiblement en route vers la préfecture et le Barachois. Les représentants syndicaux annoncent être en attente d’une visioconférence avec les autorités préfectorales pour tenter de débloquer la situation.

Basculement prévu à Sainte-Thérèse

Dans la matinée, le dispositif installé à Sainte-Thérèse doit être modifié : le barrage, jusqu’ici gênant la circulation Nord→Sud, basculera pour affecter désormais le sens Sud→Nord. Les automobilistes sont invités à anticiper cet itinéraire détourné.

Motifs de la colère

Le mouvement est organisé par l’Intersyndicale 974 pour contester la nouvelle convention Transport Assis Professionnalisé (TAP) 2025-2026. Selon les taxis conventionnés — environ 512 professionnels sur l’île — la réforme menace l’équilibre économique de leur activité. Parmi leurs critiques : une refonte tarifaire qui ferait chuter leurs recettes (ils évoquent une perte estimée entre 35 % et 40 %), et le développement accru du transport partagé, qui augmenterait sensiblement le nombre de patients embarqués par trajet (jusqu’à huit contre trois actuellement). Les chauffeurs demandent l’ouverture de négociations au niveau départemental.

Contexte et enjeux

Les taxis assurent une large part des transports sanitaires à La Réunion : près de 8 000 patients sont transportés chaque jour par ce biais, ce qui représente environ 85 000 personnes par an. Les professionnels soulignent que toute dégradation du dispositif risque d’affecter l’accès aux soins, en particulier pour les personnes dépendantes.

Conseils aux usagers

Face aux perturbations, les autorités appellent à la prudence et recommandent d’éviter, dans la mesure du possible, les secteurs de La Possession, Pierrefonds et Gillot, jusqu’à la levée des barrages. Les automobilistes sont invités à privilégier des itinéraires alternatifs et à suivre les messages de circulation diffusés par les services publics.

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Mobilisation des taxis : les manifestants quittent le rond-point de la Caserne Lambert

Depuis 2h du matin, l’atmosphère est tendue mais déterminée devant la préfecture. Notre reporter Fred Rustan est sur place, au cœur de la mobilisation des taxis. Près de 300 véhicules sont déjà alignés, moteurs coupés, chauffeurs debout, unis dans le calme et la solidarité. Vers 16h30, les manifestants ont levé le camp au rond-point de la Caserne Lambert, laissant la circulation reprendre son souffle, avant de reprendre le chemin du Barachois dans un mouvement de repli ordonné mais toujours déterminé.

Contrairement à la veille, où l’absence des taxis avait suscité des interrogations, les professionnels du secteur ont choisi de se montrer en nombre.

« Aujourd’hui, les taxis sont là, prêts à discuter avec Monsieur le Préfet », affirme Monsieur Tréport, président du syndicat. L’objectif : faire entendre leur voix sur une réforme qu’ils jugent injuste et dangereuse pour les patients qu’ils transportent quotidiennement.

Malgré l’ambiance calme et la bonne humeur affichée par les chauffeurs, les conséquences de cette mobilisation sont déjà lourdes. « Entre 100 et 150 patients dialysés ne pourront pas se rendre à leur séance aujourd’hui », déplore Monsieur Tréport. Il insiste : « Il n’y a pas besoin de bloquer la route pour rendre un mouvement dur. »

Les taxis dénoncent une réforme qui prévoit le transport partagé de six à huit personnes par véhicule, y compris pour des patients souffrant de pathologies lourdes comme la dialyse, la chimiothérapie ou la radiothérapie. « Un patient qui habite à 20 minutes de son centre de soins mettra demain jusqu’à deux heures pour y arriver. C’est inadmissible », s’indigne le porte-parole.

Les représentants syndicaux appellent les autorités, ARS, préfecture, sécurité sociale, à prendre conscience de l’impact réel de cette réforme sur les patients. « Nous comprenons les impératifs économiques, mais dans le domaine de la santé, il faut procéder autrement », conclut Monsieur Tréport.

Cette journée de mobilisation, bien que pacifique, marque un tournant dans le dialogue entre les taxis et les autorités. Les chauffeurs restent ouverts à la discussion, mais déterminés à défendre la dignité de leurs usagers.