Ce matin à Saint-Leu, la famille progressiste était au rendez-vous pour une annonce attendue depuis plusieurs semaines. Karine Nabénésa a officialisé sa candidature pour les municipales de 2026. Une déclaration sans détour devant une salle comble, et sous le regard attentif de nombreux élus et militants. Notre reporter Raphaël Gauvin était sur place.

« Non, je ne veux pas rester spectatrice de ce qui se passe », a-t-elle lancé. Une décision mûrie, qu’elle dit motivée non par une ambition personnelle mais par une « volonté profonde de changement pour cette commune qu’elle connaît bien. » « Le combat est rude ici », a-t-elle reconnu, évoquant « les pressions et les manœuvres politiques locales. »

Dans la foulée, plusieurs figures politiques ont pris la parole pour lui témoigner leur soutien.

Patrick Lebreton : « Arrêtons ce cirque »

Le maire de Saint-Joseph et vice-président de la Région a livré un discours sans filtre. Face aux rumeurs de tensions dans le camp progressiste, il a remis les choses à leur place :

« Il faut arrêter de raconter des bêtises. Oui, il y a plusieurs candidatures, mais il n’y a pas de divorce chez nous. C’est de la politique sérieuse qu’on fait. »

Il en a profité pour tacler ceux qu’il accuse de « faire de la politique comme dans les années 80 », avec des « alliances de circonstance contre l’appel de Fort-de-France » et des pratiques qu’il juge « dépassées. »

Karine Lebon : « Une évidence »

La députée de La Réunion a insisté sur l’ancrage local de Karine Nabénésa.

« Ce n’est pas une parachutée. Elle connaît cette ville, elle l’a servie et elle revendique une parole libre et ancrée », a-t-elle déclaré, saluant un projet « co-construit, audacieux et humain » loin des « petits arrangements et calculs politiques ».

Evelyne Corbière : « La force des générations »

La sénatrice a elle aussi livré un discours personnel, rappelant ses attaches à Saint-Leu et « la difficulté du quotidien ici comme ailleurs sur l’île. »

« La vie est dure. On sait d’où on vient. Ce que nos parents et nos grands-parents ont enduré pour qu’on puisse aujourd’hui tenir debout et emmener nos enfants plus loin. »

Emmanuel Séraphin : « La priorité, c’est l’eau et l’aménagement »

Le maire de Saint-Paul a insisté sur les chantiers prioritaires qui attendent la future équipe municipale :

« Saint-Leu manque d’investissements depuis trop longtemps. Il faut régler les questions d’eau, d’assainissement et de logement avant de penser à des équipements tape-à-l’œil. »

Huguette Bello : « La politique n’est pas sale »

La présidente de Région a dénoncé « la violence et le climat délétère qui gangrènent actuellement la scène politique locale. »

« Ce déferlement de testostérone masculiniste, on pourrait en rire s’il ne faisait pas autant de mal. Saint-Leu mérite mieux. Des responsables politiques capables d’écoute, de proximité et de vision. »

Elle a réaffirmé son soutien à Karine Nabénésa qu’elle décrit comme l’incarnation des combats progressistes menés depuis des décennies.