Greenpeace « alerte le préfet sur les risques liés aux travaux à Grand Anse »

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Ce matin mercredi 16 octobre, plusieurs militants de Greenpeace la Réunion ont accompagné des scientifiques pour remettre en main propre une lettre au Préfet.  Ce courrier co-signé par 18 scientifiques, spécialistes du milieu marin et du littoral à la Réunion relate leur crainte quant à la dégradation du récif corallien pendant les travaux d’aménagements du bassin de Grand Anse prévu par la mairie de Petite Île. 

Pour rappel, les travaux d’aménagement du bassin de Grand Anse avaient déjà été contestés par plusieurs associations citoyennes et environnementales. Un ron kozé dimanche 15 septembre avait été organisé par Greenpeace et la SREPEN pour échanger entre associations, citoyens et scientifiques. Les débats avaient porté sur les conséquences des travaux du bassin sur le récif corallien : accélération de l’érosion du littoral et répercussion sur la biodiversité marine. Le rapport du commissaire enquêteur est tombé quelques jours après ce ron kozé. Malgré les avis défavorable au projet 2,7 fois plus élevés que les avis favorables de la population, cet avis est positif. C’est maintenant au préfet de donner son feu vert ou pas pour lancer les travaux.

Le site de Grand Anse et son bassin de baignade sont reconnus comme un espace naturel remarquable du littoral. Il est à protéger en application de l’article L.121-23 du Code de l’urbanisme, ce qui en fait une zone inconstructible, à l’exception de rares cas strictement définis à l’article R.121-5 dudit code. Pour déroger à la loi, le maître d’ouvrage, la commune de Petite-Île, doit assurer la non atteinte à la préservation du milieu. De nombreuses déclarations publiques affirment que la biodiversité va revenir dans le bassin après les travaux. Les scientifiques craignent pourtant que ce milieu soit dégradé. Dans le courrier remis au préfet, ils expliquent qu’il n’y a aucune garantie scientifique quant à la résilience du corail suite aux travaux d’aménagements du bassin. Les affirmations de la non atteinte à la préservation du milieu sont d’autant plus préoccupantes que, selon l’article L.1111-1 du Code général des collectivités territoriales, les élus locaux, y compris les maires, sont tenus de respecter un devoir de transparence et de sincérité dans leurs déclarations publiques, surtout lorsqu’elles concernent des projets d’aménagement susceptibles d’affecter gravement l’environnement.

A l’heure où les effets du réchauffement climatiques se manifestent de plus en plus fréquemment dans le monde, il y a urgence à ne pas porter des projets susceptibles de fragiliser le récif corallien en pariant sur un optimisme technologique qui joue avec le feu (déplacement ou bouturages de coraux). Le corail offre une barrière naturelle absorbant les vagues des cyclones et les fortes houles. Il permet de réduire l’érosion des bords côtiers et ainsi de protéger les installations humaines implantées en bord de mer. Le corail abrite aussi une biodiversité exceptionnelle. Les scientifiques estiment qu’il accueille plus de 25 % des espèces de toute la vie marine. C’est 10 % du poisson pêché dans le monde qui est fourni par les récifs coralliens. 

Alors, quelle est donc la solution raisonnable à moyen et long terme? Une piscine à Grand Anse à plus de 5 millions d’euros? Ou la préservation d’une source économique pour les pêcheurs artisanaux et la protection des habitations du littoral face aux intempéries ? 

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