« Elle n’est plus ma fille » : le cri d’un père face aux ravages des drogues de synthèse

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« Ma fille n’est plus elle-même. Cette drogue a pris possession d’elle. Et malgré la cure, je sais qu’on n’est pas à l’abri d’une rechute. » Ce témoignage d’un père de famille  réunionnais qui souhaite rester anonyme est particulièrement bouleversant.

Il dénonce l’enfer vécu par sa fille, tombée dans la consommation régulière d’une drogue de synthèse locale, dont les ravages touchent aujourd’hui un nombre alarmant de jeunes, souvent très jeunes.

Plusieurs années de cauchemar familial

Sa fille, âgée de 21 ans, a été entraînée dans la consommation de cette drogue pendant plusieurs années. Le père décrit une lente descente aux enfers : perte de repères, crises de violence, isolement, et une transformation totale de sa personnalité.  « Chaque jour, il lui fallait entre 30 et 40 euros. Elle ne dormait plus, ne travaillait plus, et s’est endettée lourdement. Lorsqu’elle consommait, elle devenait méconnaissable. Elle criait, frappait, cassait tout dans la maison. Ce n’était plus ma fille. »

La tension était devenue telle que la famille ne pouvait plus avoir de vie sociale : chaque sortie ou fête tournait à l’explosion. Des disputes, parfois des bagarres… « Elle perdait complètement le contrôle d’elle-même. » La situation étant devenue critique, la famille a dû solliciter l’aide des autorités.

Un trafic organisé, banalisé et dangereux

Une alerte plus large est alors lancée.  Selon des témoins qui sont intervenus sur les ondes de Free Dom ces derniers temps, le trafic de cette drogue est bien structuré à La Réunion et dans des communes, avec des méthodes très inquiétantes. Ils parlent de jeux en ligne servant de couverture, de livraisons dans les boîtes aux lettres, et de revendeurs parfois liés à des figures connues localement.

Les témoins affirment aussi avoir connaissance de cas de violences graves, de jeunes enlevés et frappés pour des dettes liées à la drogue. « Un ami de ma fille a été embarqué par quatre personnes, emmené dans la forêt, passé à tabac. »

Un silence glaçant des institutions

Le père de cette jeune fille dit avoir tenté à plusieurs reprises d’alerter les autorités locales, sans grand succès. Il a contacté la mairie de sa ville, certains élus, mais aucune réponse concrète. Seul un élu lui aurait confié « avoir entendu parler de l’ampleur du phénomène ».

« Je sais qu’il y a un réseau. Je sais que la fabrication se fait ici même, pas à l’extérieur (…) Moi j’ai peur. Pas seulement pour ma fille, mais pour toute ma famille. »  Malgré sa peur, ce père a choisi de parler pour que d’autres familles ne se sentent pas seules. Il dit avoir recueilli de nombreux noms, des preuves, des échanges. Mais il craint les représailles s’il s’expose davantage.

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