Économie réunionnaise : vitalité en trompe-l’œil, entre consommation solide et fragilités structurelles

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La dernière lettre économique de l’IEDOM dresse un tableau nuancé de la situation à La Réunion. Si certains indicateurs confirment la résilience de l’île, d’autres révèlent des vulnérabilités persistantes, qui interrogent sur la capacité du territoire à affronter les prochains mois.

La consommation des ménages reste soutenue, en particulier dans le commerce alimentaire et les services de proximité. Les cartes bancaires et crédits à la consommation continuent d’alimenter les dépenses, malgré une inflation qui reste au-dessus de la moyenne nationale. Le panier de courses des Réunionnais est toujours grevé par la hausse des prix de l’énergie et des produits importés, mais l’effet est en partie amorti par les revenus de transfert et les aides sociales, qui jouent un rôle d’amortisseur essentiel.

Côté emploi, le marché du travail demeure relativement stable. Le taux de chômage reste élevé, mais il a cessé de progresser et les dispositifs d’insertion permettent d’éviter une dégradation plus nette. Dans certains secteurs, comme l’hôtellerie-restauration et le tourisme, on observe même des créations d’emplois ponctuelles grâce à une fréquentation en hausse. Depuis le début de l’année, le nombre de nuitées touristiques progresse de près de 7 %, confirmant le dynamisme retrouvé de ce secteur clé.

En revanche, le BTP et les travaux publics traversent une période plus difficile. Les retards dans la commande publique et les tensions sur les approvisionnements fragilisent l’activité. De nombreux chantiers peinent à avancer, ce qui pèse directement sur l’emploi et les sous-traitants locaux. Les entreprises pointent du doigt un manque de visibilité et une difficulté croissante à absorber la hausse des coûts de production.

Le système bancaire, de son côté, reste un témoin précieux de la vitalité économique. Les encours de crédits aux ménages continuent d’augmenter, portés par l’immobilier et la consommation. Le crédit aux entreprises affiche lui aussi une progression, signe d’un tissu économique encore en mouvement. Mais derrière ces chiffres positifs, la Banque de France alerte sur la multiplication des situations fragiles, notamment parmi les foyers les plus modestes. L’endettement pèse lourdement et pourrait se transformer en difficulté majeure si l’activité venait à ralentir davantage.

Au final, La Réunion conserve un visage contrasté. L’île montre sa capacité à rester debout, à maintenir une consommation solide et à capitaliser sur ses atouts touristiques. Mais la dépendance aux aides publiques, les tensions dans le BTP et la fragilité du pouvoir d’achat rappellent que la croissance reste vulnérable. La véritable question demeure : comment transformer cette résistance en un développement plus autonome et durable, capable de réduire les inégalités sociales et d’ancrer une stabilité économique à long terme ?

2 Commentaires

  1. ENCORE UNE INSTITUE QUI FAUT ELLIMINER DANS LES DOM!!! LA éTé CRéER POU PLACE LES CAMARADES DE LA METROPOLES ET QUE I SERVE A RIENS A PART ENRICHIS Z’OT RACE!!! SI LA PU CET INSTITUTION MI PENSE QUE LE GOUVERNEMENT I FERRAIS BEAUCOUP D’ECONNOMIEES????

  2. En France, être patron c’est du suicide : matraquage fiscal, charges à n’en plus finir… Pendant ce temps, les Réunionnais commandent massivement sur des sites chinois qui, eux, échappent à notre fiscalité. Résultat : nos entreprises locales crèvent pendant que d’autres prospèrent. Moi, j’ai pris ma décision : je pars, car ici entreprendre, c’est se condamner.

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