Disparition d’un « oundi » au temple Karly de Bois-Rouge à Saint-André : au moins 20 000 € évaporés dans la nature ?

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C’est une information freedom.fr : « celui ou celle qui a « pris » le « oundi » (par inadvertance ?) du temple de Bois-Rouge à Saint-André est prié de le ramener s’il vous plaît » ; C’est le message que fait désespérément passer en interne depuis maintenant deux semaines environ Hubert Souprayen, le président de l’Association temple Karly de Bois-Rouge. Un message qu’il a communiqué aux membres de l’association dans le cadre des réunions qu’il a animées ces derniers jours. Une autre réunion est prévue en fin de cette semaine.

L’affaire est jugée importante. Il s’agit de la disparition d’un des deux « oundi » (coffre-fort) du temple. « Oundi » qui contient une importante somme d’argent en espèces : 15 000 €, 20 000 €, voire plus… En fait, personne ne connaît la somme exacte mais ce qui est sûr, par expérience, c’est qu’elle excède facilement les 15 000 €. Il faut dire que le temple Karly de Bois-Rouge, réputé pour sa cérémonie de sacrifices de cabris et de coqs le 2 janvier de chaque année, est un lieu de culte très fréquenté par des fidèles venus des quatre coins de l’île.

Tous les 2 janvier de chaque année, plusieurs centaines de cabris et plusieurs milliers de coqs sont sacrifiés en l’honneur de la déesse Karly à Bois-Rouge.

Il y a la fête Karly du 2 au 4 janvier durant laquelle plusieurs milliers de fidèles se rendent au temple de Bois-Rouge. Il y a également la fête dédiée à la déesse Marliémen en février. Sans compter plusieurs autres petites cérémonies au cours de l’année, tels que les premiers vendredis du mois et les dix jours de Navalatri en octobre. Le temple récolte ainsi plusieurs dizaines de milliers d’euros durant l’année. Les deux « oundis » qui se trouvent dans le sanctuaire de Karly sont précieusement sécurisés. Seules deux ou trois personnes, parmi lesquelles le président de l’Association, détiennent les clés de ces petits « coffres-forts ». Ils sont ouverts deux fois pendant l’année.

Ce qui inquiète aujourd’hui au plus haut point les responsables de l’association qui gère ce temple, à commencer par son président, c’est la disparition d’un des deux « oundis » constatée il y a environ deux semaines. Le « oundi » n’est plus à son lieu habituel. Il aurait été emporté. Par qui ? Mystère et boule de gomme ! D’où le message que ne cesse de marteler depuis deux semaines le président Souprayen, qui espère que celle ou celui qui l’aurait « pris sans faire exprès, par un moment d’inattention », en raison de nombreux travaux (peinture, maçonnerie et autres) qui s’y déroulent actuellement, puisse le remettre à sa place le plus rapidement possible.

Car les jours passent. Le temple doit célébrer la fête « goulous » (hommage aux ancêtres) le 7 décembre prochain. Sans oublier la grande cérémonie de Karly qui va démarrer à partir du 25 décembre (Amar cap) jusqu’au 4 janvier prochain. Le temple a donc besoin de cet argent qui émane des dons des fidèles toujours très généreux lorsqu’il s’agit de la déesse Karly, qui plus est pour celle du temple de Bois-Rouge, très vénérée et apportant manifestement « beaucoup de grâces ».

Les membres du bureau ont demandé à vérifier le compte bancaire d’un ouvrier Indien qui réside dans la cour du temple depuis 15 ans

Cet « oundi » qui a disparu contenait de l’argent en billets, alors que l’autre « oundi » qui n’est pas concerné, ne contient que des pièces. Le président du temple ne souhaite pas brusquer les choses. Il espère vraiment que cet « oundi » reviendra à sa place. Raison pour laquelle, le bureau de l’association n’a pas encore déposé plainte auprès de la police. D’autres soutiennent que « c’est peut-être aussi parce que les membres du bureau savent que la loi interdit de garder autant d’argent en espèces et qu’il aurait fallu le placer en banque car toutes recettes (dons) perçues doivent être soumises à la fiscalité ».

Pour l’instant, de nombreuses questions persistent du côté des fidèles ? « Qui a bien pu prendre cet oundi ? » ; « Deux semaines se sont déjà écoulées, si vraiment la personne l’a pris par inadvertance, pourquoi ne l’a-t-elle pas encore ramenée ? » ; « Qui aurait le culot de faire main basse sur l’argent que les fidèles donnent pour le Bon Dieu, pour l’entretien du temple ? ».

Certains fidèles et même des membres de bureau ont du mal à s’expliquer une telle disparition d’autant que le sanctuaire de Karly, là où se trouvent les deux « oundis » est quasiment inaccessible, sauf en période de cérémonies. Or, le « oundi » a disparu entre la fin de la cérémonie de Navaratri, fin octobre et mi-novembre, et il n’y avait plus de cérémonie durant cette période. « A part les deux ou trois membres du bureau qui disposent des clés, personne ne peut avoir accès aux oundis », laissent entendre certains fidèles, pas contents, étant donné que ce n’est pas la première fois que le temple de Bois-Rouge est confrontée à une telle situation.

Au début des années 2000, un trésorier du temple, ancien directeur des services techniques de la mairie de Saint-André, F.I, avait été entendu par les policiers dans le cadre d’une enquête pour « détournement de fonds » au sein du temple. Ce dernier avait d’ailleurs reconnu « une maladresse de 23 000 € » qu’il s’est dit prêt à rembourser. Nous n’en sommes pas à ce stade dans l’affaire actuelle qui secoue le temple. Il s’agit bel et bien de la disparition d’un « oundi » et non d’un « vol ». Le président et les membres du bureau préfèrent pour l’instant mener leur enquête en interne. Le consulat de l’Inde à la Réunion a été informé mais par des fidèles, pas par le bureau.

L’argent récolté auprès des fidèles permet de mener d’importants travaux de rénovation et d’entretien au temple.

L’un des trois ouvriers Indiens qui résident dans la cour du temple a déjà été « interrogé » par le président. K. vit dans la cour du temple depuis 2010. Au départ, il était venu pour le temple du Colosse mais, après, il a été recruté par celui de Bois-Rouge. Récemment, à la suite de la disparition du « oundi », selon les témoignages de certains membres du bureau, le président de l’association a demandé à K., l’ouvrier Indien, s’il avait vu quelqu’un entrer dans la cour du temple, la nuit.

La réponse a été négative. Le temple de Karly étant bien fermé, « il faut avoir les clés » pour pouvoir y pénétrer. Le président a demandé à l’ouvrier Indien de présenter son relevé de compte bancaire dont il est titulaire à La Poste et sur lequel chaque fin du mois est viré son salaire de 1 500 € et des poussières, dont une bonne partie est aussitôt envoyée à sa famille en Inde. Tous les membres du bureau ont ainsi pu s’apercevoir qu’il n’y avait rien à signaler sur le compte bancaire de l’ouvrier en question. Aucun versement n’a été effectué durant ces dernières semaines, hormis son salaire. Il faudra donc pousser les investigations plus loin.

Inutile de dire qu’à l’approche des prochaines grandes cérémonies annuelles, cette affaire de disparition de « oundi » embarrasse sérieusement le président et les membres du bureau du temple Karly de Bois-Rouge. Affaire à suivre !

 

 

Yves Mont-Rouge

montrougeyves@gmail.com
Téléphone : 0692 85 39 64

8 Commentaires

  1. Moi je ne fais pas de sacrifices de boucs et de coqs pour avoir la « grâce » d’une divinité.

    Quelles divinités acceptent de la maltraitance animale dans son sanctuaire pour accorder la grâce aux fidèles ?

    Tout ça c’est de la bigoterie ! C’est coutumier dans ce temple. Lorsque le temple avait été déplacé il y a une trentaine d’années, les fidèles racontaient que bon dié l’était pas content, que De Chateauvieux et pleins d’autres responsables de l’usine étaient gravement malades. Que tous les jours il y avait des ouvriers qui tombaient et mouraient sur le chantier de la nouvelle usine. Tout ça était faux. De Chateauvieux est toujours vivant, et profite tranquillement de sa retraite et l’usine continue à tourner à plein pot et à faire travailler beaucoup d’employés.

    Les sacrifices c’est juste pour faire la fête avec l’alcool à gogo. Les animaux vendus sont engraissés aux antibiotiques et représentent un business de la part de beaucoup de vendeurs. Les fidèles sont devenus mal élevés. Ils entrent dans les supermarchés et dans les boulangeries bernés de sang de la tête aux pieds, ils sont sales, et sentent le sang des animaux sacrifiés mélangé à la transpiration. Même plus aucun respect pour les autres qui ne pratiquent pas ce genre de rituel et qui croient que c’est ça l’Hindouisme ! Anciennement, les gramounes sacrifiaient un ou deux boucs et quelques coqs en début d’année qu’il élevaient naturellement dans leurs cours. Plus rien à voir avec ce business et ce spectacle éhonté de nos jours.

    Ce sont uniquement les mantras qui atteignent les divinités et apportent la grâce !

    • Faux le temple n’a pas toujours été ainsi.
      Le temple a été déplacé et construit par des Indiens.
      Les nouvelles statues des divinités en panchalogam viennent de l’Inde.
      Beaucoup d’accessoires religieux sont achetés en Inde. Beaucoup ici se parent de vêtements indiens…
      Donc, si vous n’aimez pas l’Inde, reconstruisez le temple comme c’était avant et remettez le statues anciennes en bois, et allumez les lampes dans les coques de noix de coco comme faisaient les ancêtres avant.
      De toute façon, la Déesse Kâli comme toutes les autres divinités sont d’origines indiennes et ont été amenées ici par les engagés Indiens. Ils ne sont ni Créoles, ni Malbars, ni métissés. Ils ne portent pas de vêtements Occidentaux mais des vêtements Indiens. Dans les textes sacrés, Mariammen est originaire de la ville de Samayapuram au Tamil Nadu, Kâli est originaire du Bengale, Muruga est originaire de la ville de Palani, Rama est originaire d’Ayodya,… Aucun n’est originaire de Saint-André, de bois-Rouge, ou de Saint-Pierre… qui sont des villes françaises !

      Pour finir, ce sont les Malbars ici qui adorent inviter les Zoreils à leur services suivis de grands banquets cabri-coq-whisky…

  2. Celui qui contient les pièces était plus lourd donc il ne tenait pas sur ses petites jambes pour se sauver et l’autre contient des billets moins lourd pour se lever sur ses jambes et partir : c’est la lois de la physique et de l’aide à disparaitre : Il n’a pas disparut pour tout le monde .

    • « Par inadvertance » houps ! surtout que pas premier fois que dan chapelle l’argent y disparait et pas n’importe : l’argent bon dié ! Si té l’église n’aurait dit « Jésus cris » bun là zot karly lé cuit ! Cet y interpelle : trois boug y dort terla lé payer 1500/mois ? Donc cet la « vole » l’argent bon dié y pourrait pas paye ses fidèles… allons dénoncez-vous. Que faites vous de l’oeil de la conscience ?

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