Originaire des Avirons, une femme d’une trentaine d’années est décédée il y a quelques jours au CHU Sud, après plusieurs semaines passées dans le coma. Son hospitalisation remontait à juillet dernier, à la suite d’une césarienne réalisée en urgence.

Selon les informations disponibles, la jeune mère aurait été victime d’une intoxication alimentaire avant son admission. Placée dans un état critique dès l’opération, elle n’a jamais repris connaissance. Son enfant, né prématurément, n’avait pas survécu.

Le parquet de Saint-Pierre confirme avoir « ouvert une enquête pour déterminer les causes du décès de cette dame et de l’enfant qu’elle portait », a déclaré le procureur.

L’établissement en question est le restaurant « Chez Lekaf », situé à la Plaine des Cafres, à proximité de la Cité du Volcan.

Le gérant s’est exprimé sur Facebook :

 » Message à cœur ouvert
Depuis le 19 juillet, ma vie a basculé de façon irrémédiable.
Ce jour-là, une intoxication alimentaire est survenue. Une famille a été touchée, durement. Le drame restera à jamais une plaie pour eux mais aussi pour moi.
Toute ma compassion, mon respect et mon soutien vont et iront toujours à cette famille, car ce sont eux les premiers touchés.
Mais malgré moi, je me retrouve moi aussi plongé au cœur de cette affaire, sans jamais l’avoir voulu, sans avoir fait quoi que ce soit volontairement de mal.
Tous ceux qui me connaissent savent combien j’ai toujours travaillé dur, combien je me levais tôt, bien avant tout le monde, pour donner le meilleur de moi-même et faire vivre mon activité.
Et voilà que pour une seule erreur, un seul jour, une seule fois, après plus de 100 000 repas servis sans incident, toute ma vie s’est écroulée.
Mon restaurant a été placé sous scellés, je n’ai plus aucun revenu, et mes dettes s’accumulent.
Je vis une situation très inquiétante et immensent stressante que je n’aurais jamais imaginée :
un crédit voiture difficile à honorer et un véhicule que je n’arrive pas à vendre ;
une moto mise en vente pour payer mes fournisseurs, mais qui ne trouve pas preneur non plus;
un crédit maison avec une demande de report en attente, sans réponse à ce jour pour pouvoir souffler 6 mois dans un premier temps ;
des loyers impayés qui s’accumulent ;
et surtout, la perte brutale de mon activité, de ce travail de longue haleine que j’ai bâti toutes ces années.
Mon local a été descellé officiellement hier: à minima, j’ai pu récupérer mes frigos pour pouvoir manger.
Mais à ce jour, je n’ai reçu aucune nouvelle officielle concernant l’enquête.
Je n’ai même pas encore d’avocat, car j’ai toujours choisi l’honnêteté et la transparence, en pensant que tout cela suffirait.
Les seules informations que j’apprends viennent des journalistes, qui guettent une déclaration de ma part et m’harcellent par téléphone pour alimenter leur tapage médiatique
— alors qu’ils ne me connaissent même pas et ne respecte pas non plus le deuil de cette famille en relayant incessamment de façon acharné ce drame qui aurait du être traiter dans un profond silence et avec beaucoup de respect.
Si je suis resté silencieux jusqu’à maintenant, ce n’est pas par lâcheté mais toujours par respect pour la famille, car avant tout, je suis humain et empathique.
Et si mon histoire est sans doute moins “croustillante” que ce que certains médias racontent, elle est pourtant la réalité crue que je vis chaque jour depuis 2 mois et sans savoir également une éventuelle fin de tout ceci.
Aujourd’hui, je n’ai plus le choix que de parler, car je me retrouve dans une situation financière et personnelle très inquiétante.
Ma santé mentale est fragile, je lutte chaque jour pour ne pas sombrer dans le désespoir et la dépression.
Je reste debout malgré tout, tant bien que mal pour mes proches, ma femme et mes enfants qui souffrent également énormément, de voir son homme et leur père au bord du précipice.
J’envisage de mettre mon fonds de commerce en vente pour tenter de me retourner, mais cela reste très délicat dans le contexte actuel de l’enquête et du tapage médiatique, malgré toutes ces années de travail et d’investissement.
C’est pour cela que j’ai décidé d’ouvrir une cagnotte solidaire pour toute les personnes qui souhaitent me soutenir.
Elle servira uniquement à :
régler mes loyers et crédits en retard,
payer mes fournisseurs,
subvenir à mes besoins de base (alimentation, factures),
pouvoir me relancer un jour si dieu le permet
et, si nécessaire, couvrir les frais juridiques si mon assurance ne les prend pas en charge.
Je n’ai jamais demandé d’aide jusqu’à présent. Mais aujourd’hui, je n’ai plus de solutions.
Chaque contribution, même symbolique, peut réellement m’aider à me relever pour continuer d’avancer malgré chaque pas très lourd.
Merci du fond du cœur à toutes les personnes qui, malgré ce chaos, continuent à me tendre la main et à croire en moi.
Merci d’avance pour votre humanité et votre solidarité.
Voilà mon histoire.
Devant vous, un homme blessé mais réaliste et très conscient de ce qui s’est joué à l’opposé.
Dans cette histoire il n’y a pas de criminel mais que des victimes.
Lekaf »