Le président malgache Andry Rajoelina est sorti de son silence, tard dans la soirée de ce lundi, après plusieurs heures de confusion et de reports successifs de son allocution télévisée. Alors que des rumeurs circulaient sur une possible fuite du chef de l’État, il a finalement pris la parole dans un discours diffusé exclusivement sur la page officielle de la présidence et de sa chaîne de télévision VIVA. Rajoelina y a confirmé qu’il n’est plus sur le territoire malgache, affirmant avoir quitté le pays “pour assurer sa sécurité”. Il n’a toutefois donné aucune indication sur le lieu où il se trouve actuellement. Mais il également indiqué qu’il est « en mission » pour trouver des solutions aux problèmes d’électricité et de réceptionner les générateurs destinés à améliorer la vie du peuple malgache.

Le président a expliqué que sa décision est intervenue à la suite d’une tentative de prise d’assaut du palais d’’Etat, à Ambohitsirohitra, vendredi par les militaires mutinés qui ont effectué une déclaration samedi de soutenir les manifestants. “Sans le renforcement des dispositifs de sécurité autour du palais,un coup d’État aurait pu se produire”, a-t-il affirmé.

Andry Rajoelina a par ailleurs révélé un épisode clé de ces dernières 48 heures : il aurait ordonné au ministre des Forces armées d’envoyer un avion militaire à Antsiranana, dans le nord du pays, afin d’y embarquer des troupes loyales et de les déployer à Antananarivo pour renforcer la sécurité présidentielle. Mais l’appareil n’a jamais pu redécoller. Des militaires du régiment basé à Antsiranana auraient bloqué l’avion sur le tarmac, refusant qu’il soit mobilisé pour cette opération. Ce blocage, considéré par le président comme un signe inquiétant de fracture au sein de l’armée, aurait précipité sa décision de se mettre “en lieu sûr”.

Rajoelina a déclaré avoir été conseillé par ses proches collaborateurs à la présidence de quitter temporairement Madagascar pour “pouvoir gérer sereinement les affaires nationales”. Il affirme avoir pris contact avec plusieurs de ses homologues africains et internationaux, qui lui auraient proposé un appui militaire pour rétablir l’ordre. Le président aurait décliné ces offres, préférant, dit-il, “préserver la paix” et éviter une intervention étrangère sur le sol malgache.

Dans son message à la nation, Andry Rajoelina a mis en garde contre toute dérive anticonstitutionnelle. Il a averti que si Madagascar s’engageait dans une voie illégale, les bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale, pourraient suspendre une centaine de projets de développement en cours, dont plusieurs concernent la société d’eau et d’électricité JIRAMA. Il a également rappelé que la stabilité institutionnelle conditionne la poursuite de ces financements essentiels à l’économie nationale.

Enfin, dans un geste d’apaisement, le chef de l’État a annoncé avoir signé un ordre de grâce en faveur de sept personnes condamnées pour des affaires à caractère politique, promettant d’étendre cette mesure à d’autres détenus “injustement condamnés”. Il a appelé la population au calme, à la solidarité et au dialogue, insistant sur le fait que “la seule voie possible pour sortir de cette crise est celle de la réconciliation nationale”.

Dans son article publié ce lundi, RFI a indiqué que le président malgache a été exfitré par un avion militare français après un accord avec le président français, Emmanuel Macron!

Andry Rajoelina s’adressera officiellement aux Malgaches ce soir 

Dans un communiqué diffusé sur la page Facebook officiel de la Présidence de la République, le président malgache, Andry Rajoelina indique qu’il va prendre officiellement la parole ce soir, à 19h, heure de Madagascar, soit à 20h, heure de La Réunion. Cette intervention devrait permettre de savoir où se trouve exactement le président malgache en ce moment, mais aussi de connaître les questions énigmatiques concernant l’administration de la Grande île.

L’Ambassade de France dément l’intervention militaire française à Madagascar

L’Ambassade de France à Madagascar dément, dans un communiqué de presse, les interprétations qui ont pu être tirées des récents propos publics du Préfet de la Réunion, indiquant que la France est prêt à toutes éventualités. « Aucune intervention militaire française n’est en cours ni prévue à Madagascar, dont la France respecte pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale. »

La présidence de la République  de Madagascar révèle des « menaces » envers le président 

Dans un communiqué diffusé dimanche soir, la présidence de la République, révèle des « ménaces » à l’endroit du chef de l’Etat et les condame fermement. Par ailleurs, il indique vouloir porter plainte et appeler par la même occasion un dialogue.