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Saint-Benoît : comme annoncé, l’opposition dépose plainte contre l’entrée de la commune dans la SPL Estival (Vidéos)

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L’annonce avait été faite dès le 19 juin, lors d’une conférence de presse tenue juste avant le conseil municipal. Un mois plus tard, l’opposition bénédictine passe à l’acte : Philippe Le Constant et Jean-Luc Julie ont saisi le tribunal administratif pour tenter de faire annuler la délibération actant l’entrée de Saint-Benoît dans le capital de la SPL Estival. Une audience en référé est prévue ce mercredi 23 juillet.

Conseil municipal de Saint-Benoit : l’opposition attaque, le maire réplique par des annonces

Des « interrogations » sur l’utilisation des 500 000 € votés lors du dernier conseil municipal après le passage du cyclone Garance ; Des » incompréhensions » sur l’entrée de la commune de Saint-Benoit dans le capital de la SPL Estival ; Des « doutes » sur les finances communales et des « dénonciations » sur les subventions accordées au club de foot l’USB (Union Sporting Bénédictin) et à la CNJOI (chaîne de télévision basée à Saint-Benoit). L’opposition par la voix de Philippe Le Constant et de Jean-Luc Julie a attaqué sur quelques-uns des 44 rapports figurant à l’ordre du jour du conseil municipal qui s’est tenu à 18 heures ce jeudi 19 juin.

L’opposition a tenu une conférence de presse ce matin, vers 11 heures. La majorité, par la voix notamment du maire Patrice Selly, a répliqué via une rencontre avec la presse aux environs de 17 heures, juste avant le conseil municipal. Durant cette conférence, Patrice Selly a bien fait comprendre qu’il n’en avait cure des critiques négatives de l’opposition, expliquant qu’il préférait se concentrer sur les projets de développement et sur les réalisations qui sortiront prochainement de terre « pour le bien-être de la population de Saint-Benoit » (voir vidéo du maire à la fin de l’article). Bref, la caravane passe…

Le conseil municipal, qui a duré près de trois heures, a été relativement tendu avec des échanges à fleurets mouchetés entre le maire et Philippe Le Constant. Ce dernier s’est pris un bon paquet de « foutans » au passage. Il faut que dans ce registre, Patrice Selly, excelle. Il a l’art de « bombarder » ses opposants en douce, sans secousses. Et avec le sourire en prime. Qui dit mieux. Vous l’aurez compris, à 8 mois des prochaines élections municipales, la tension monte entre l’opposition et majorité.

De gauche à droite : Philippe Le Constant et Jean-Luc Julie, conseillers municipaux de l’opposition (Photo : Y.M)

Durant sa conférence de presse en fin de matinée, l’opposition a abordé quelques dossiers : d’abord les 500 000 euros votés lors du conseil municipal de fin mars dernier, suite au passage du cyclone Garance. Le maire avait annoncé que cette enveloppe financière sera être versée au CCAS afin de venir en aide aux familles touchées par le cyclone. A cette occasion, selon l’opposition, « le maire avait précisé qu’il allait donner plus de précisions sur les critères requis pour bénéficier de cette aide; Pour cela, il donnait rendez-vous au prochain conseil municipal. Nous avons eu beau regarder en détails les 44 rapports de l’ordre du jour du conseil municipal de ce 19 juin, il n’y a strictement rien concernant ce sujet », signalent Philippe Le Constant et Jean-Luc Julie, conseillers de l’opposition municipale, proches du député de la 5ème circonscription Jean-Hugues Ratenon, qui sera candidat face à Patrice Selly aux municipales de 2026.

Réponse de Patrice Selly sur cette enveloppe financière de 500 000 €. « 1000 familles bénédictines ont bénéficié de cette aide à raison de 500 € par famille ». Le maire de Saint-Benoit est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Autre dossier évoqué par l’opposition, celui relatif à l’entrée de la commune de Saint-Benoit à la SPL Estival, qui figure bel et bien à l’ordre du jour. La SPL Estival « cette catastrophe financière avec un déficit de plus de 3 millions d’euros, ce scandale politique où un élu, ami du maire de Saint-Benoit et président de la Cirest, a été nommé Pdg pour 5 000€ par mois avant que l’affaire n’éclate sur la place publique », a insisté Philippe Le Constant. La SPL Estival dont le conseil d’administration vient d’élire, pas plus tard que mercredi dernier, 18 juin, son nouveau président en la personne de Patrice Boulevart, élu de la majorité municipale bénédictine, suite à la démission de Patrice Selly qui en assurait l’intérim depuis juillet 2023. « Selly qui se vante aujourd’hui d’avoir sauvé la SPL Estival, après l’avoir coulée; Il a tellement bien sauvé la SPL Estival qu’il lui a fallu procéder à 29 licenciements et à une baisse de salaire de 8% pour celles et ceux qui sont restés ».

Philippe Le Constant « ne comprend pas » cette volonté du maire de Saint-Benoit de « faire entrer la commune dans la SPL Estival ». Selon lui, « la commune de Saint-Benoit n’a pas la compétence pour devenir actionnaire de la SPL Estival. Même la Région qui détient soi-disant 5% des actions refuse de financer cette structure. Seule la Cirest supporte aujourd’hui le coût de la SPL ». L’opposition annonce d’ores et déjà qu’elle va intenter un recours après du tribunal administratif contre l’entrée de la commune de Saint-Benoit au sein de la SPL Estival. Ecoutez Philippe Le Constant, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Pour Patrice Selly, c’est « même pas peur ! ». Il a expliqué hier soir que chaque commune dispose d’une clause générale de compétence qui permet légalement de devenir actionnaire d’une SPL. La municipalité bénédictine va donc faire son entrée au capital de la SPL Estival en y apportant 1000 €. Ecoutez le maire de Saint-Benoit :

Le Compte administratif 2024 figurait également à l’ordre du jour du conseil municipal. Il montre tout ce qui a été réalisé dans la commune durant l’année écoulée. Selon l’opposition, « au 31 décembre 2024, il y a un déficit de plus de 6,8 millions d’euros sur les résultats des investissements, hors restes à réaliser, qui sont de l’ordre de 5 millions d’euros. Les chantiers qu’on voit sur le territoire communal sont ceux financés par la Région (les routes) et par la Cirest (TCSP). 28% seulement du budget communal sont consacrés à l’Investissement contre 72% au Fonctionnement. La commune n’a plus d’argent ; Un an après le redressement, on voit apparaître un déficit. Le prochain maire de Saint-Benoit héritera d’une commune en grande difficulté financière », souligne Philippe Le Constant :

« Un excédent de 7 millions d’euros »

Réponse du maire de Saint-Benoit : « ce que je retiens moi de ce compte administratif, c’est que la commune termine l’exercice avec un excédent de 7 millions d’euros ». Ecoutez Patrice Selly :

Autre point sur lequel, l’opposition a interpellé le premier magistrat de la commune : les compléments de subventions accordées à l’USB (foot) et au CNJOI (chaîne de télévision, une ACI pour former les jeunes aux métiers de l’audiovisuel ; le centre de formation est basé à Bras-Fusil).

Selon l’élu de l’opposition Jean-Luc Julie, « la commune explique aux associations sportives et autres qu’elle n’a plus d’argent mais quand il s’agit de l’USB (Union Sporting Bénédictin), club créé il y a un an avec le soutien de la majorité municipale « pour faire rayonner le football à Saint-Benoit », club présidé par un chef d’entreprise qui obtient tous les marchés de peinture de la commune, le maire trouve de l’argent. Le conseil municipal vote 70 000€ de subvention à ce club qui est en Régionale 2, ce qui lui fera 200 000€ pour l’année contre 52 000€ au total pour la JS Sainte-Anne et 40 000€ pour l’AS l’Evêché, qui sont des clubs plus anciens et qui sont également en Régionale 2. Le Club de la Rivière-des-Roches a 25 000 € de subvention pour l’année et celui du Labourdonnais, 16 000 €. Ce qui fait que sur les cinq clubs de foot de la commune, l’USB se prend 200 000 € à lui tout seul et les quatre autres clubs se partagent une enveloppe de 133 000 €. Sans compter que l’USB pourrait avoir encore une subvention d’ici à la fin de cette année », explique Jean-Luc Julie qui dénonce « une différence de traitement, une discrimination et une injustice ». Selon lui, « le maire et son équipe privilégient un club du centre-ville au détriment des clubs des quartiers ». Jean-Luc Julie qui explique par ailleurs que « la majorité laisse tomber le club de gymnastique qui compte 200 licenciés, club qui n’a plus d’espace pour s’entraîner depuis le passsage de Garance qui a détruit une partie du gymnase de Beaulieu ».

Concernant la CNJOI (Canal Numérique Jeunesse Océan Indien), cet ACI  (atelier chantier d’insertion) va bénéficier un complément de subvention de 30 000€. L’opposition estime que « la commune finance un outil de propagande politique du maire avec l’argent des contribuables de Saint-Benoit ». Écoutez Jean-Luc Julie :

Réponse de Patrice Selly : « la ville de Saint-Benoit soutient fortement le tissu associatif… Nous avons mis un an pour mettre en place un club phare dans la commune. Mais pour se faire, nous avons pris le temps de rencontrer tous les clubs de foot de la commune pour tenter une fusion. De nombreux clubs ont refusé. Nous ne regrettons pas notre choix car aujourd’hui l’USB est première au classement de la Régionale 2. Pour autant, nous continuons à soutenir tous les clubs de la commune et concernant le hand et la gymnastique, nous avons trouvé des moyens pour qu’ils puissent s’entrainer en attendant de réparer le gymnase Beaulieu ». Ecoutez le maire de Saint-Benoit :

« Préparer le Saint-Benoit de 2030 avec 50 000 habitants »

Avant le conseil municipal, Patrice Selly, entouré de ses élus, a tenu une conférence de presse pour mettre en avant les dossiers importants pour le développement de Saint-Benoit.

Tout d’abord, l’avenant au projet NPNRU (rive droite de Saint-Benoit). Projet qui s’étend sur un vaste territoire de 165 hectares (Labourdonnais, Beaulieu, Beaufonds…). Constructions, réhabilitation, réalisations de pôles sportif, éducatif (avec une école de 25 classes), culturel (l’îlot Girofles avec la MJC, théâtre les Bambous et Bisik) figurent au programme. Il y aura des logements également (Groupe d’habitations Labourdonnais avec la SIDR). Le coût de cette opération d’envergure plus de 24,5 millions d’euros de l’Etat, +10,3 M€ de la commune, + 3,4 M€ des différents acteurs et + 1,4 M€ de la Cirest. Objectifs : « l’amélioration du cadre de vie des habitants, renforcement de la cohésion sociale, transformation durable des quartiers concernés… Je suis très heureux de l’avancée de ce projet NPNRU qui avait débuté en 2014, sous l’ancienne mandature, qui fut ensuite abandonné. C’est nous qui l’avons relancé à notre arrivée en 2020. Sa concrétisation est prévue pour 2029 », a précisé Patrice Selly.

Egalement validée par le conseil municipal de ce jeudi soir : la révision du PLU (Plan local d’urbanisme). « C’était un engagement politique de ma part : préparer le développement stratégique pour une commune qui comptera 50 000 habitants en 2030. D’ici là, nous construirons 7 000 à 8 700 logements de plus ». Les élus se sont favorablement prononcés pour la dynamisation économique de la commune qui prévoit l’extension du pôle d’activité de Beauvallon et des zones d’activités à Beaufonds et à Sainte-Anne, ainsi qu’un port de pêche à Butor et le développement des zones touristiques. Cela sera possible grâce à la révision du PLU, qui joue un rôle central en matière d’aménagement du territoire », a insisté le maire de Saint-Benoit. Qui ajoute : « Saint-Benoit est en mouvement, Saint-Benoit avance et se transforme » :

Parmi les autres dossiers adoptés par le conseil municipal : reconstruction de l’école Raphaël Elie, qui a été lourdement impacté par le cyclone Garance pour un coût prévisionnel : 9,7 millions d’euros; Aménagement d’aires de jeux et d’équipements sportifs  pour plus de 426 000 €; Création de city stades (équipements sportifs) à Sainte-Anne, près de l’école Younouss Issa (116 000€) et à Beaufonds (100 000€); Rénovation du Ludoparc (plus de 59 000€); Plus de 90 millions deuros pour des ravaux routiers sous la houlette de la Région (rond-point du Chemin de Cap, échangeur de Beaulieu et rond-poind des Plaines, prolongement de la 4xvoies, création de piste cyclable). Des travaux qui devraient démarrer fin 2025 et s’achever en 2028. « C’était un engagement de notre part : offrir des infrastructures modernes, adaptées et inclusives », souligne Patrice Selly.

« Une Case Tantine Zaza » à Bras-Fusil en hommage à Françoise Guimbert »

Autres dossiers qui luit tiennent à cœur : l’éclairage public communal qui ne fonctionne plus qu’à moitié depuis le pasage de Garance. De nombreux quartiers se trouvent dans le « fénoir ». Patrice Selly a annoncé que « dans les jours qui viennent, nous allons lancer un appel d’offres afin de retenir une entreprise pour mener à bien ces travaux et restaurer l’éclairage public. Nous ferons un transfert de délégation entre le Sidélec et la commune. Coût des travaux : 2 millions d’euros »; Un centre social verra le jour en août prochain dans le quartier de Bras-Fusil. La commune a travaillé avec la CAF sur ce projet. Ce centre sera baptisé « Case Tantine Zaza » en hommage à la chanteuse de maloya Françoise Guibert, originaire de Saint-Benoit, décédée en mars 2022 à l’âge de 76 ans; Création d’une résidence sociale avec la Semac (projet case-étape). La commune va céder un foncier communal au promoteur pour la réalisation de cette résidence dont l’objectif sera l’accompagnement social des familles; Ouverture d’un nouveau point de justice; Expérimentation du port de l’uniforme dans deux écoles primaires publiques (André Hoarau et Girofles) d’ici à la prochaine rentrée scolaire. « Pour l’instant, nous sommes au stade de la consultation des parents. Ces deux écoles ont été choisies non pas par hasard mais tout simplement parce que les élèves de CM2 iront au collège Bouvet à la rentrée, collège où l’uniforme connaît un vrai succès depuis plus d’une année. Saint-Benoit sera la première commune à permettre ce dispositif dans des écoles publiques. Cela faisait partie de nos engagements de 2020 », a rappelé le maire.

Patrice Selly a aussi annoncé la création à venir d’une école de langues (français, créole, tamoul, mandarin, espagnol, allemand…) « afin de favoriser l’apprentissage et l’ouverture culturelle, promouvoir la diversité et la cohésion sociale ». Autre annonce et non des moindres : revalorisation de la rémunération des agents communaux de la ville via la révision des régimes indemnitaires à partir de juillet prochain. « Chaque emplyé se verra gratifier en fonction du travail réalisé », a précisé Patrice Selly, expliquant qu’il avait constaté que « grand nombre des agents travaillaient à temps partiel ». Il souhaite « corriger ces erreurs pour que d’ici à la fin de ce mandat le maximum d’entre eux/elles travaillent à temps complet ». Dans le même registre, il a annoncé le prolongement de la mise en œuvre du ticket restaurant. Selon lui, « plus de 400 agents, à ce jour, ont souhaité bénéficier de ce dispositif ».

 

 

Yves Mont-Rouge

montrougeyves@gmail.com
Téléphone : 0692 85 39 64

12 Commentaires

  1. donne titularisation ben boug qui tire o flanc oit la remarque k out ben employés tire oui et travail partiellement avec 1 salaire o dessus de smic monsieur lo maire nena boug fem i foutent rien ses bandes employés comm sa i fo la commune dans fond acte de voir aou passer à l’action pour corriger tout sa

  2. J’ai fait la demande pour avoir une aide aprés Garance pour ma cloture arriere qui donne sur un court d’eau, très dangereux pour mes enfants, C’était une urgence pour ma famille d’avoir une aide pour nous aider a remettre en état… 2 dossiers que j’ai fait avec le CCAS de St Benoit et niet!!! toujours rien!!! L’argent est passé ou? Le préfet la.. et son cabinet, bana gagne pa aller roder ou sa l’argent l’état lé parti ?

  3. La révison du régime indemnitaire vise à distribuer des primes à leurs militants! Il y a une vague de titularisation massive pour bons et loyaux services mais peu de marges de manoeuvre pour valoriser les salaires. La DRH par intérim fait partie des heureux fonctionnaires stragiaires alors qu’elle est en poste depuis 2021! Elle a embauché son frère! C’est l’heure des récompenses aux militants! Toutes les stratégies sont bonnes à prendre! La RH fricote avec les syndicats pour mieux les faire taire!

  4. Selly c est un rapace ses alentours pareils le gros Sarah qui cri à tu tete être une grande agricultrice et n à aucun employé déclaré à la ss .
    Son compagnon qui s approprié le coin. pour enfant dans le lotissement lamandiere et détruit les jeux pour enfants pour mettre ses tracteurs.
    Et j en passe
    Le selly qui ne respecte pas les règles du lotissement ou il est venu habité tout en se faisant faire les travaux par l entreprise dd cazal presque gratuit qui reçoit tous travaux de la commune en contre partie.
    C est verifiable

  5. Au CCAS, les familles qui voulaient déposer deux dossiers, un pour la demande « mairie », l’autre pour la demande « Etat » ont eu pour réponse que c’est le même dossier! C’est un scandale car les familles avaient droit aux deux aides. Par contre, on leur a indiqué que leur dossier était perdu et on leur a demandé de rapporter les pièces en double! Est-ce qu’il y a eu détournement des aides de l’Etat?That is the question!
    Le directeur est le cousin de l’adjointe…

  6. depuis que je me rends à St Benoît, plus de 40 ans déjà, le centre-ville n’a cessé de se dégrader !!!
    c’est une ville mouroir….
    l’entrée de la ville est d’une tristesse ! et rien ensuite pour vous rassurer

    • Moin mi dis vote plus pour c’est abuser de pouvoir qui joue de la faiblesse et de la détresse social de ces pauvres personnes Ont voir déjà hypocrite du maire avec ces promesses de mettre les agents titulaires l fini commencer déjà , partager l ‘argent ,caisse poulet Et j en passe, réfléchis bien avant coulé un bulletin pour se moins que rien de ce maire business.

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