Comment transmettre l’histoire de l’esclavage à l’ère des réseaux sociaux ? Adriana et Kendra livrent un message fort à travers une vidéo virale

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En ce 20 décembre, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage à La Réunion, deux créatrices de contenus péi, Adriana et Kendra, ont choisi de faire entendre leur voix. Très suivies par la jeunesse réunionnaise sur les réseaux sociaux, les deux jeunes femmes ont décidé de mettre leur visibilité au service de la mémoire, de la transmission et du vivre-ensemble, à travers une vidéo forte et profondément symbolique.

Vidéo disponible : ici

Pour Adriana et Kendra, le 20 décembre n’est pas une date comme les autres. C’est une journée essentielle, profondément ancrée dans l’histoire réunionnaise et dans celle de leurs ancêtres.

« Même si la mémoire doit exister toute l’année, le 20 décembre reste une date symbolique et nécessaire », rappelle Adriana. Une date pour se souvenir, transmettre et éveiller les consciences, notamment auprès des plus jeunes.

À travers leurs activités de créatrices de contenus, elles ont souhaité sensibiliser la jeunesse réunionnaise à cette page douloureuse de l’histoire, mais aussi à ce qu’elle a fait naître : une identité multiple, riche et métissée. Car La Réunion est née de l’esclavage, de l’engagisme et du colonialisme. Une histoire marquée par la souffrance, mais dont est aussi né quelque chose de fort : le vivre-ensemble.

Dans leur vidéo, elles rappellent que les ancêtres réunionnais viennent d’Afrique, de Madagascar, d’Inde, d’Europe et d’Asie. Des personnes originaires d’Afrique de l’Est, de Madagascar et de l’espace swahili de l’océan Indien ont été réduites en esclavage sur l’île. De cette histoire est né un peuple, un mélange : Kaf, Malbar, Chinois, Yab, Comorien… Un métissage qui constitue aujourd’hui l’identité et la force de La Réunion.

La création de cette vidéo n’a rien d’anodin. Elle a demandé beaucoup de temps de travail, plusieurs jours de tournage, de réflexion et d’engagement. Un projet réalisé avec le cœur, sans attente en retour.

« Juste pour rappeler, pour honorer et pour ne pas oublier », expliquent-elles.

Et le résultat est à la hauteur : la vidéo a suscité de nombreuses réactions et émotions.

Sous la publication, les commentaires affluent. Beaucoup expriment leur fierté d’être réunionnais, leur attachement à leur culture et à leurs racines. D’autres, plus critiques, parlent de « journée de l’hypocrisie », estimant que l’on ne se souvient de l’histoire qu’un seul jour dans l’année.

À cela, Adriana et Kendra répondent avec calme et lucidité :

« Mais est-ce que ça veut dire qu’il faudrait arrêter de marquer cette date ? Est-ce que ça voudrait dire qu’on devrait l’oublier ? Non. »

Car si l’esclavage est officiellement aboli, les inégalités, les dominations sociales et économiques et certaines formes d’exploitation existent encore aujourd’hui, sous d’autres visages. D’où l’importance de continuer à parler, à transmettre et à se souvenir.

À travers cette vidéo, les deux créatrices rappellent aussi l’essentiel : malgré les blessures du passé, le peuple réunionnais a su préserver le respect, la transmission et le vivre-ensemble. Un héritage précieux, qu’elles souhaitent faire vivre auprès des jeunes générations, là où elles se trouvent aujourd’hui : sur les réseaux sociaux.

Vidéo disponible : ici

3 Commentaires

  1. Va apprendre un peu ton histoire, reunnionnais réunionnais croit que li sort dans la cuisse de jupiter mais pas du tout !! Toute creoles cafres d ici vous êtes des descendants pour la plupart de l’Afrique de l’est, donc vous etes familles avec les comoriens mahorais!!! Arrêtez de croire que vous êtes sup a eux car la eu un soi disant t education ok !!?

    • Tu veux du buzz ? Et bun t’en auras pas ! Lé vrai n’avait les engagés mais pou comorien là bana té courent pas les rues l’époque nout bande grand père. Et même quand nous té pti (gen X) n’avait point dan l’école sûre que nous té vois pas personne dan la toile su somin. Après, zot y veux imposer pou donner un identité faisant parti de nout culture autrement comment ça s’fait que zot lé pas assimiler comme toute cet té fait parti intégrante de la population réunionnaise malbar caf’ yab zarab sinois créole mélangé issu de cafrine claire ? Si té comme ça n’aurait pas eu un rejet de zot population puisque y apprend à grandir ensemble depuis quand nous lé pti ?

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