La Réunion a connu une nouvelle vague épidémique de chikungunya durant l’été 2024-2025, près de vingt ans après la crise de 2005-2006. Plus de 54 500 cas ont été confirmés biologiquement et environ 200 000 personnes ont consulté en médecine de ville pour des symptômes évocateurs, signe d’une circulation virale massive. Pour mesurer l’impact sur le système de santé, Santé publique France s’est concentrée sur les formes nécessitant une hospitalisation de plus de 24 heures et sur les décès attribuables au virus.

Au total, 554 hospitalisations liées au chikungunya ont été notifiées, dont 138 formes sévères (25 %). Quatre profils ressortent : les nourrissons de moins de 6 mois (66 cas), les femmes enceintes (142 cas), les personnes de 65 ans et plus (290 cas) et un groupe « autres » (56 cas). Les bébés sont surtout hospitalisés pour douleurs et altération de l’état général, avec un tiers de formes sévères souvent neurologiques. Les femmes enceintes sont majoritairement admises par précaution obstétricale, la sévérité restant rare. Chez les plus de 65 ans, la maladie décompense fréquemment des comorbidités nombreuses, notamment hypertension, diabète et insuffisance rénale.

Côté mortalité, 65 décès portant la mention « chikungunya » ont été signalés en 2025 ; après investigation, 45 ont été classés comme liés au virus, dont 22 directement. La plupart concernent des personnes âgées et polypathologiques, où l’infection agit comme déclencheur de fragilités préexistantes, entraînant surtout des complications cardio-vasculaires ou respiratoires. Deux décès néonataux ont également été recensés. Santé publique France souligne que si l’épidémie touche largement la population, ses formes graves et létales frappent d’abord les plus vulnérables.