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Budget 2026 : bientôt une nouvelle motion de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu ?

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Qui dit motion de censure, dit risque de renversement du gouvernement et donc possible dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, Emmanuel Macron. Rappelons que les deux motions de censure portées par LFI (La France Insoumise) et le RN (Rassemblement national) lors de l’installation de Lecornu avaient été rejetées par 18 voix.

Le PS d’Olivier Faure ne l’avait pas voté dans le cadre du comprois négocié avec le gouvernement qui, en contrepartie, a décidé de suspendre provisoirement la réforme des retraites, pourtant Totem de la gouvernance Macron.

Aujourd’hui, tout est possible : si le PS (la gauche en général), très en pétard depuis ces derniers jours suite au rejet des amendements relatifs à la taxe Zucman, décide de présenter une motion de censure, il y a fort risque qu’elle soit votée. Dans ces conditions le gouvernement Lecornu 2 tombe. Emmanuel Macron a alors deux solutions : soit nommer un énième Premier ministre, soit dissoudre l’Assemblée nationale.

Ce qui veut dire que les députés vont devoir remettre en jeu leur mandat face aux électrices et aux électeurs. De nouvelles élections qui pourraient soit se dérouler avant les municipales des 15 et 22 mars prochains, soit le même jour. Une éventualité que certains observateurs politiques n’exclue pas en raison du contexte politique très tendu qui règne depuis la semaine dernière autour de l’examen du Projet de loi des finances (Budget 2026). Le compromis passé entre le PS et le socle semble se lézarder de jour en jour.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu le reconnaît lui-même : « ce serait une course d’endurance très incertaine », a-t- déclaré tout récemment. Surtout depuis que les amendements de taxe Zucman présentés par les gauches (LFI, PS, PCR, Les Ecologistes) ont été rejetés par le socle commun et le RN.

Rappelons que la « taxe Zucman » est une proposition d’imposition spécifique (2%) sur les très grandes fortunes (par exemple, patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros). Elle est inspirée par l’économiste Gabriel Zucman. Elle viserait, selon ses promoteurs, à corriger les inégalités et à limiter l’optimisation fiscale des ultra-riches. En France, cette taxe avait été votée en première lecture plus tôt, mais avait été rejetée par le Sénat.  Dans le cadre du budget 2026, plusieurs amendements proposaient de l’introduire, ou une version allégée, afin de générer des recettes nouvelles et de répondre aux demandes de justice fiscale. « Il n’y a pas d’impôt miracle », a dit Sébastien Lecornu pour justifier de son refus par une majorité de députés, le 31 octobre dernier : 172 voix « pour » l’amendement, 228 « contre ».

L’accord PS-majorité présidentielle mis à mal

Sébastien Lecornu s’est efforcé d’afficher une ouverture au dialogue parlementaire. Il a notamment annoncé qu’il renonçait, pour ce budget, au recours à l’article 49.3 de la Constitution, ouvrant la possibilité d’un accord plus souple avec les groupes parlementaires. 

Dans une interview récente dans la presse nationale, il a déclaré qu’il était « prêt à une stratégie des petits pas » pour parvenir à un budget 2026. Toutefois, ce compromis recherché avec le PS apparaît aujourd’hui mis à mal : la gauche n’a pas obtenu la taxe Zucman, et les divergences restent fortes sur les recettes, les économies et la trajectoire budgétaire. Ainsi, bien que l’exécutif ambitionne un rapprochement, les conditions posées par le PS restent jugées « très chères » par le gouvernement, ce qui fragilise la « trêve » entre majorité et socialistes.

Le climat politique reste tendu entre le PS et la majorité de Lecornu. Jusqu’à présent, le PS n’a pas lancé officiellement une motion de censure immédiate pour ce budget, mais il fait monter la pression et pour négocier. Le Premier ministre lui-même a reconnu que « si les oppositions veulent censurer, elles censureront ». 

Le risque demeure réel, compte tenu de l’absence de majorité stable et des votes hétéroclites à l’Assemblée. La seconde lecture du projet de loi de finances sera un moment clé. Si le texte n’obtient pas les appuis nécessaires, une motion pourrait être déposée, voire un recours au 49.3 pourrait être envisagé (malgré les promesses), ce qui provoquerait un fort conflit politique et potentiellement une dissolution de l’Assemblée. 

Vous l’aurez compris, et ce n’est pas la première fois que je l’écris, c’est toujours le grand cirque, une véritable partie de poker menteur car tous ces partis, qu’ils soient de gauche, de droite, du centre, des extrêmes, n’ont qu’une idée en tête : la présidentielle de 2027.

Yves Mont-Rouge

montrougeyves@gmail.com
Téléphone : 0692 85 39 64

4 Commentaires

    • Vous êtes préoccupé par LFI mais vous oubliez que ce sont les voix de gauche qui ont élu votre grand maître Selly, en 2020! Il devra compter sur les voix de droite et là ce n’est pas gagné, en 2026! La frustration de Madame patate chaude, professeure de ne pas avoir gagné face à LFI est toujours grande!

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