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Près de 9 % des enfants en situation de handicap, soit environ 600 élèves, n’ont toujours pas d’AESH attitré. (Un chiffre que l’Éducation nationale elle-même ne conteste pas)
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D’autres enfants ont une AESH mais sans respect de l’attribution horaire : des heures manquent par rapport à ce qui a été notifié.
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Certains élèves bénéficient d’une AESH actuellement en arrêt, qui n’a toujours pas été remplacée.
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Certains enfants sont mutualisés à tort, alors qu’un accompagnement individuel serait souhaitable et nécessaire.
AESH : une victoire juridique pour cinq familles, mais une inquiétude grandissante pour les autres enfants (17 octobre 2025)
Le Collectif Les Enfants Invisibles 974 a obtenu une première avancée significative dans son combat pour le droit à l’accompagnement scolaire des enfants en situation de handicap. Le tribunal administratif a donné raison aux cinq familles soutenues par le collectif : le rectorat est sommé de mettre en place un accompagnement AESH dès la prochaine rentrée, sous peine d’astreinte.
Cette décision marque un tournant. Elle confirme juridiquement ce que réclament les parents depuis des mois : un droit à l’inclusion scolaire réellement appliqué, et non une promesse restée lettre morte.
Une victoire « au goût amer »
Si cette décision est une reconnaissance importante, elle soulève une inquiétude majeure. Le rectorat n’a prévu ni recrutement supplémentaire d’AESH, ni augmentation des heures de travail pour celles et ceux qui sont déjà en poste.
Concrètement, cela signifie que, pour attribuer ces heures à cinq enfants, d’autres risquent d’en perdre. Une logique qualifiée par le collectif de « On déshabille Pierre pour habiller Paul », fermement rejetée par les familles.
Un rectorat sous surveillance
Le tribunal a accordé quelques jours seulement à l’administration pour se mettre en conformité. Lors de la mobilisation du 15 octobre, le recteur avait pourtant déclaré publiquement qu’il appliquerait toutes les décisions de justice, en rappelant sa connaissance du droit.
Le collectif prévient : « il sera vigilant ». Et si la décision n’est pas exécutée dans les délais, un nouveau recours devant la justice sera engagé immédiatement.
Pour une inclusion « qui ne sacrifie aucun enfant »
Derrière cette affaire se pose une question centrale : l’inclusion scolaire peut-elle exister sans moyens humains supplémentaires ? Pour le collectif, la réponse est claire :
« aucun enfant ne doit être sacrifié pour qu’un autre obtienne ses droits ».
À travers cette décision, Les Enfants Invisibles 974 rappellent que l’égalité des chances ne peut pas être divisée en heures comptées et redistribuées au détriment des plus fragiles. Ils appellent à une réponse structurelle, et non à un simple transfert d’accompagnement d’un enfant à un autre.
Devant le rectorat, les “enfants invisibles” font du bruit
Ce 15 octobre 2025, plusieurs familles et associations se sont rassemblées devant le rectorat de La Réunion. Ils parlent d’enfants « invisibles » : présents dans les dossiers, mais absents de l’école, faute d’accompagnement. Le préfet a réagi, une réunion officielle est désormais fixée au 28 octobre.
Notre reporter Karoline Chérie est sur place, micro en main. Les parents arrivent par petits groupes, dossiers sous le bras, certains avec leurs enfants. Pas de slogan crié, pas de banderole agressive. Juste une phrase qui revient, sèche, presque fatiguée :
« On écrit, personne ne répond. »
PODCAST : Isabelle Poncharville (APEP départementale)
Karoline tend le micro. Isabelle Poncharville ne cherche pas à faire de formule choc. Elle dit juste ce que tous répètent : « les mails au rectorat restent sans réponse, les courriers partent dans le vide, il n’y a personne au bout du fil pour les parents d’enfants en situation de handicap. »
« Nous, fédération de parents, on n’a pas de réponse non plus. Ils annoncent des dispositifs, des millions, mais sur le terrain, on n’a rien. »
Pas de colère théâtrale. Juste de l’usure.
VIDÉO : Cédric, porte-parole du collectif « Les Enfants Invisibles 974 »
Dans la foule, Bou Cédric, porte-parole du collectif, explique à Karoline comment est née la page :
« Depuis la rentrée, on reçoit entre 1 000 et 1 200 messages de parents. Ils sont perdus. Et l’administration ne décroche plus. »
Chiffres posés calmement :
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9300 enfants en situation de handicap recensés à La Réunion.
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3000 AESH, dont une partie absente, non remplacée ou en arrêt.
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1000 enfants totalement sans accompagnement.
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Et des milliers d’enfants avec seulement 1 à 3 heures d’aide par semaine.
« On appelle ça inclusion, mais souvent, on est plus proches de la garderie improvisée. »
PODCAST : Témoignage “Gabriel, 5 ans, reste à la maison”
Karoline enregistre. Une mère raconte Gabriel, 5 ans, autisme profond, suivi médical complet.
L’école ? Une phrase répète tout :
« S’il n’y a pas d’AESH, vous venez le récupérer. »
Résultat :
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Deux ans d’école à la maison.
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Cette année, on lui refuse cette option.
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Mais aucune solution alternative.
Gabriel ne va pas à l’école…
PODCAST : Maman de Liam
Plus loin, une autre mère serre son dossier MDPH comme on serre un document de survie.
« Liam a une notification Ulis. Mais l’enseignant référent a disparu. Pas de réponse, pas de place. Le matin il va à l’école. L’après-midi, je dois le garder. Je ne peux plus travailler. »
Elle dit avoir plus de soutien du CMPEA et des collectifs que de l’Éducation nationale.
Karoline note cette phrase. Elle résume tout :
« Je ne sais même plus à qui parler. »
VIDÉO : La maire de Saint-Denis
La maire de Saint-Denis est là, elle aussi. Elle ne fait pas dans le langage codé :
« Un enfant handicapé qui va bien, c’est toute la classe qui va mieux. »
Elle appelle tous les parents, même ceux qui ne sont pas directement concernés, à se joindre à ce mouvement. Pas par compassion. Par logique.
Les familles ne demandent pas une faveur.
Elles demandent juste qu’un droit déjà accordé sur papier soit appliqué dans la réalité.
Les enfants, eux, ne sont pas “absents” par choix : on les renvoie chez eux faute de personnel, faute de suivi, faute de réponse.
Le 28 octobre, une table ronde est annoncée. Pas une grande promesse. Une date.
Les parents y seront, avec les mêmes dossiers, les mêmes notifications MDPH, et cette fois une seule phrase :
« Vous nous voyez. Maintenant, répondez. »
AESH « Nos enfants ne doivent plus être invisibles » : une table ronde enfin organisée
Le Collectif Les Enfants Invisibles 974 annonce la tenue d’une table ronde le 26 septembre, dans les locaux de l’Académie. Organisée après de multiples tentatives de médiation et grâce au soutien du député Frédéric Maillot ainsi que de la maire de Saint-Denis, Erika Bareigts, cette rencontre vise à ouvrir un dialogue constructif autour des difficultés rencontrées par les familles d’enfants en situation de handicap. Le collectif y exposera ses revendications et attend des engagements concrets, tout en invitant associations et collectifs à se joindre à cette initiative.
AESH : le collectif Les Enfants Invisibles 974 dénonce un « décalage criant » entre les annonces du Rectorat et la réalité sur le terrain
Le collectif Les Enfants Invisibles 974 poursuit sa mobilisation et interpelle une nouvelle fois l’académie ce 18 septembre. Malgré plusieurs courriers transmis par des élus, leurs demandes seraient restées sans réponse.
« Il semble que personne ne souhaite sortir du silence pour entendre nos inquiétudes et celles des familles », déplorent-ils.
Alors que le recteur avait annoncé le recrutement de 70 AESH pour la rentrée 2026, seuls 19 ont été embauchés jusqu’ici, alors même que 50 à 60 accompagnants seraient déjà en arrêt ou démissionnaires.
« La situation est très loin d’être résolue », affirme le collectif.
Le dispositif expérimental PAS (Parcours d’Accompagnement Spécifique), censé être déployé dès cette rentrée, ne le sera finalement pas avant mi-octobre ou novembre. Une mise en place jugée trop tardive et inadaptée par les familles.
« Nous refusons que les enfants deviennent les cobayes de l’État », préviennent-elles, estimant que le PAS, sans moyens humains suffisants, restera inefficace.
Une manifestation devant le Rectorat
Face à ce qu’ils qualifient de « décalage criant » entre les annonces officielles et la réalité vécue dans les établissements, les membres du collectif annoncent l’organisation prochaine d’une manifestation devant le Rectorat.
« Nos enfants restent trop souvent invisibles aux yeux de l’institution, qui prétend pourtant les accompagner. Nous voulons un geste fort pour que leur droit à l’inclusion soit enfin reconnu et respecté. »
Le collectif appelle l’ensemble des parents et des acteurs de tous horizons à se joindre à ce rassemblement.
Dans le même temps, une vingtaine de parents ont saisi le tribunal administratif pour dénoncer le non-respect des droits de leurs enfants. « Le recteur est censé être le pilote de l’école inclusive, mais la réalité du terrain démontre que ce n’est pas le cas », martèle le collectif.
« Nous ne demandons pas la perfection, seulement que les droits de nos enfants soient respectés », concluent-ils.
AESH : les familles ne lâchent rien, le collectif Les Enfants Invisibles 974 appelle à l’union de tous les élus
Le collectif Les Enfants Invisibles 974 poursuit son combat pour que chaque enfant en situation de handicap bénéficie de l’accompagnement auquel il a droit.
Jeudi 11 septembre, une réunion s’est tenue à la mairie de Saint-Denis, en présence de la maire Ericka Bareigts. Une vingtaine de familles venues de toute l’île y ont partagé leurs témoignages. Un moment qualifié de « constructif » par le collectif, qui a permis de cibler les besoins les plus urgents et de réfléchir à des solutions concrètes.
« Cette réunion n’était pas seulement un temps d’écoute, mais un point de départ pour des actions rapides et efficaces », explique le collectif.
Un appel à tous les élus de l’île
Si la rencontre a eu lieu à Saint-Denis, le collectif rappelle que le problème dépasse largement les frontières de la commune.
« Cela concerne toute La Réunion. Nous lançons un appel à tous les élus, sensibilisés ou non, pour qu’ils se rassemblent autour de nous. Derrière chaque combat se cache une grande victoire possible », insistent les membres.
Le collectif souhaite rappeler qu’il ne se résume pas à un groupe WhatsApp ou à une page Facebook :
« Le collectif, c’est nous tous – parents, proches, enseignants, et tous ceux qui refusent que nos enfants restent invisibles. »
Lors de cette réunion, le collectif a directement interpellé le recteur de l’Académie de La Réunion, réclamant une prise de parole rapide et la mise en place de mesures concrètes. « De nombreux manquements restent à corriger », préviennent-ils.
Déterminé à poursuivre la mobilisation, le collectif affirme qu’il continuera à agir de manière pacifique et symbolique – et sur le terrain si nécessaire – jusqu’à ce que les droits des enfants soient respectés.
« Chaque prénom, chaque enfant compte. Nous resterons unis et vigilants », conclut le collectif, qui remercie Free Dom et l’ensemble des acteurs qui ont contribué à faire avancer ce dossier.
AESH : « Les Enfants Invisibles 974 » écrivent au Recteur pour dénoncer « une situation indigne »
Dans une lettre ouverte adressée au Recteur de l’Académie de La Réunion, le collectif « Les Enfants Invisibles 974 » décrit le quotidien de centaines d’enfants laissés sans accompagnement malgré leurs droits, parlant d’« isolement », d’« exclusion » et de familles contraintes de « renoncer à l’école ».
Réactions
Frédéric Maillot
»
Après un entretien avec le collectif, Les Enfants Invisibles 974 , familles mobilisées pour le droit à l’inclusion et accompagnement de leurs enfants en situation de handicap.
J’ai saisi par courrier le Recteur et le Directeur de la MDPH de La Réunion afin d’organiser dans les meilleurs délais une rencontre avec le collectif sans réponse à ce jour, pour adresser ces situations et y apporter des réponses. »
AESH : des familles privées de droits, la Ville de Saint-Denis dénonce « une situation inacceptable »
Un collectif de parents d’enfants en situation de handicap, réuni sous le nom « Les Enfants Invisibles 974 », alerte sur une situation jugée « alarmante » concernant l’absence d’accompagnement par les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).
« Des droits reconnus, mais suspendus sans explication »
Selon ce collectif, une trentaine de familles se retrouvent privées du soutien pourtant validé par leurs notifications de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Ces documents, qui ouvrent droit à l’attribution d’un AESH, n’auraient pas été respectés par les services de l’Éducation nationale.
« Nous n’avons reçu ni courrier, ni justificatif du PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé) ou du Rectorat », dénoncent les parents, qui y voient le signe d’un « mépris inquiétant » envers leurs enfants et leurs besoins éducatifs.
Face à cette absence de réponse, les familles disent avoir multiplié les appels, mails et relances, en vain. Certaines, à bout de ressources, évoquent même la possibilité de recourir à une grève de la faim pour se faire entendre.
« Nous n’avons pas choisi d’être dans cette situation, mais nous n’avons plus le choix : nos enfants sont laissés de côté, comme si leurs droits n’avaient aucune valeur », confie un parent.
Ne voyant aucune amélioration, le collectif a pris contact avec plusieurs avocats spécialisés dans la défense des droits des AESH et envisage désormais d’engager un recours devant le tribunal administratif. Parallèlement, des manifestations devant le Rectorat sont aussi en préparation, si aucune réponse rapide n’est apportée.
Le collectif espère que ce signal d’alarme sera entendu.
« Nos enfants ne doivent plus être invisibles. Nous demandons simplement l’application de leurs droits et le respect de leur dignité », rappellent-ils.
(Image d’illustration)
Réactions
AESH non attribués : la Ville de Saint-Denis apporte son soutien aux familles
« La Ville de Saint-Denis tient à exprimer sa solidarité pleine et entière aux familles du collectif “Les Enfants Invisibles 974”, qui alertent sur l’absence d’accompagnement pour leurs enfants en situation de handicap, malgré des notifications MDPH en cours de validité.
Ce combat est légitime et profondément juste. Il touche à un principe fondamental : l’égalité d’accès à l’éducation pour tous les enfants, sans
distinction, sans exception.
Les familles et les enfants concernés vivent, une fois encore, une rentrée difficile. Au-delà des démarches déjà longues et complexes, elles se heurtent à l’absence d’un accompagnement pourtant reconnu comme nécessaire.
Le cas de la pause méridienne, qui peut désormais être couverte par un AESH mais dont le temps est décompté de l’accompagnement en classe, souligne les contradictions encore présentes dans le système. Cela revient, bien souvent, à faire choisir aux familles entre inclusion sociale et inclusion scolaire.
Ce compromis n’est pas acceptable.
Par ailleurs, l’optimisation et la rationalisation du temps de travail des AESH ne leur permettent pas toujours d’assurer leur mission dans des conditions humaines, stables et favorables à la construction d’un lien de confiance avec l’enfant. Cela fragilise l’ensemble du parcours éducatif.
La Ville de Saint-Denis souhaite redire, avec force et clarté, que l’école inclusive ne peut pas rester un slogan. Elle doit devenir une réalité concrète, respectueuse des enfants, de leurs familles, et de celles et ceux qui les accompagnent. »
À la suite de cette prise de position de la Ville de Saint-Denis, le collectif “Les Enfants Invisibles 974” a tenu à réagir et à rappeler « l’urgence d’actions concrètes sur le terrain. »
« Merci pour le soutien de la Ville de Saint-Denis.
Cependant, au-delà des déclarations, nous attendons de véritables prises de position et des actions concrètes sur le terrain.
J’alerte d’ailleurs Madame la Maire sur la situation critique de certains secteurs, notamment celui de Montgaillard, qui semble littéralement abandonné par le PIAL.
L’absence d’un enseignant référent sur ce secteur empêche toute mise en place efficace de l’orientation des élèves vers les structures adaptées.
Nous sollicitons donc l’implication directe de Madame la Maire. Dans le cadre de sa disponibilité et de ses responsabilités au sein de la commune de Saint-Denis, nous espérons qu’elle pourra venir en aide à ces nombreux enfants encore invisibles aux yeux de l’institution. »










Tienbo larg pa
Pourquoi faire autant d’enfants quand deja ou connait ou nana un enfant porteur d’handicap? J’ai entendu une maman pleurer , désespérée sur vos ondes car pas d’AESH ben deja arrête fais zenfant ok
Pas de place pour les canards boiteux , j’en ai eu un petit malade et mort i c’est pire qu’a faire toutes les stations de la Salette ! Enfin je ne souhaite pas a ceux qui ne savent pas la souffrance de la mère et du père ,,! Ainsi soi t’il ,a chacun sa destinée n’est ce pas !
Les voyous comme le recteur ne marche qu’à la pression. Snobé le et interpellé directement le ministre.