Ce matin, sur la Darse du Port, Free Dom était fin prêt à interviewer des skippers de la course World Arc, fraîchement débarqués du Cap-Vert après un mois de navigation. Micro en main, questions affûtées, sourire salé… sauf que les marins, eux, avaient largué les amarres direction… un tour de l’île en bus avec le tour-opérateur. Le grand large, c’est bien, mais le Piton Maïdo, c’est pas mal non plus.

Mais comme le destin aime les voiles bien tendues, on a croisé deux figures locales : Benoît, réparateur de gréement et patron de La Voie du Port, et Doriane, skippeuse et aide en voilerie, qui m’ont accordé un moment de partage sous un soleil qui aurait fait fondre un winch.

Benoît s’apprêtait à grimper à 30 mètres de haut dans le mât d’un voilier direction Afrique du Sud. Objectif : vérifier chaque point de fixation, parce qu’en mer, un câble mal serré, c’est comme un café sans sucre, ça finit mal.

Doriane, elle, est skippeuse à Saint-Gilles. Elle embarque les passagers pour des balades en mer sur catamaran, avec le sourire et les bras bien musclés. “C’est un métier qui se féminise, mais faut le tempérament !” dit-elle, en ajustant une voile comme on ajuste une couronne.

Les deux nous ont parlé de leur quotidien : les voiles à réparer, les bateaux à inspecter, les génératrices à dompter, et les frigos à faire tourner au large. “Quand ça tombe en panne, faut revenir à la navigation à l’ancienne,” glisse Benoît, l’œil rieur. Traduction : compas, intuition, et beaucoup de jurons.

Malgré le cagnard, ils ont pris le temps de parler, de partager leur passion, et de rappeler que derrière chaque skipper en photo, il y a des mains expertes qui cousent, grimpent, réparent, et veillent à ce que tout tienne… même quand ça souffle à 40 nœuds.

Même si les skippers filent en bus, les vrais héros restent sur le quai, avec une clé de 12 et un sourire salé.