Visite ministérielle de Naïma Moutchou à l’ONF : prévention cyclonique, sécurisation des ravines et demande d’un FEDER dédié (photos+vidéos)

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La ministre Naïma Moutchou a effectué une visite à l’Office national des forêts (ONF), aux côtés du préfet de La Réunion Patrice Latron, de la maire de Saint-Denis Ericka Bareigts, du député Philippe Naillet et de plusieurs élus. Cette séquence de terrain a permis d’aborder les enjeux du territoire en période cyclonique, notamment la prévention des risques et l’adaptation de l’aménagement. Les élus ont également porté une demande de plan FEDER spécifique pour La Réunion.

Un point précis a été fait sur la mobilisation post-cyclonique visant à diagnostiquer les situations de péril imminent. La Réunion étant exposée chaque année aux cyclones (pluies intenses, vents violents, inondations, glissements de terrain), la Préfecture mobilise depuis 2024, via la DEAL, le BRGM pour réaliser des expertises géologiques après événements majeurs.

Les derniers épisodes ont donné lieu à :

  • Belal et intempéries de janvier 2024 : 65 expertises d’habitations, avec 4 recommandations d’évacuation définitive et 72 recommandations d’évacuation temporaire.
  • Garance février 2025 : 132 expertises d’habitations, avec 22 recommandations d’évacuation définitive et 96 recommandations d’évacuation temporaire.

Selon l’analyse du BRGM, les causes des périls sont naturelles à 70 %, principalement dans des secteurs situés en zone rouge des PPR ou PAC MVT, et anthropiques à 30 %, liées surtout à des défaillances d’ouvrages de soutènement et à une mauvaise gestion des eaux pluviales.

Après ces diagnostics, l’État accompagne financièrement les collectivités via le FPRNM pour les opérations de délocalisation ou démolition des habitations en danger. En lien avec la DEAL, le BRGM poursuivra l’intégration des retours d’expérience Belal et Garance dans les PPR, l’inventaire et la hiérarchisation des parcelles à risque depuis 2002, l’appui à la décision publique en situation de crise, et la mise en place d’un tableau de bord partagé pour piloter durablement la sécurisation des populations.

Les ravines réunionnaises ont de fortes pentes et reçoivent en très peu de temps des pluies très intenses, ce qui provoque des crues rapides qui charrient beaucoup de matériaux et encombrent le lit. La stratégie présentée à la ministre consiste à garantir un écoulement sécurisé en retirant et en remodelant les matériaux déposés.

Sur la ravine du Butor, l’essentiel des travaux prévus a été réalisé : environ 5 000 m³ de matériaux ont été enlevés. Une autre partie a été réutilisée pour renforcer les berges afin de protéger les habitations proches, et des pavages ont été installés dans le lit pour limiter l’érosion et empêcher que les matériaux ne redescendent à l’aval lors d’un prochain cyclone.

Julien Renzoni rappelle aussi la particularité foncière à La Réunion : une grande partie des ravines est propriété de l’État (environ 3 000 à 3 600 km au total en domaine public et privé de l’État), même si certaines restent privées. L’État a l’obligation d’assurer le bon écoulement, mais les interventions vont au-delà grâce à une coordination avec l’intercommunalité compétente en gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI), malgré une taxe jugée insuffisante.

Réaction Ericka Bareigts : 

Photos et vidéos : Karoline Chérie

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