C’est une annonce qui marque une étape importante pour l’accès aux soins sur l’île. L’Université de La Réunion a obtenu l’accréditation officielle lui permettant de délivrer, dès l’année universitaire 2026-2027, le certificat de capacité d’orthophoniste. La décision, datée du 1er décembre et validée par le ministère de l’Enseignement supérieur, sera publiée au bulletin officiel le 18 décembre.
Le député Philippe Naillet, à l’origine d’une alerte adressée au ministère en début d’année, s’est félicité de cette avancée. Selon lui, cette accréditation vient renforcer la qualité du pôle universitaire réunionnais et compléter l’offre de formation destinée aux jeunes souhaitant intégrer les métiers de santé. L’élu rappelle que l’Université de La Réunion est la seule en France, dans l’océan Indien, à disposer d’une composante santé, ce qui lui confère une responsabilité particulière dans le développement des filières adaptées aux besoins locaux.
Les besoins en orthophonie sont en effet particulièrement importants sur le territoire, bien plus que dans l’Hexagone. La proportion d’enfants présentant un retard simple de langage ou des troubles du neurodéveloppement, notamment ceux associés au syndrome d’alcoolisation fœtale, y est plus élevée. Le territoire compte également davantage de personnes confrontées à l’illettrisme — 23 % contre 10 % en métropole — et connaît un vieillissement marqué de sa population, avec des pathologies telles que le diabète, les AVC ou les démences vasculaires, susceptibles de provoquer des troubles du langage.
L’ouverture de cette formation sur l’île constitue ainsi une réponse directe à ces besoins croissants. Elle devrait contribuer à renforcer la présence de professionnels formés localement, à réduire les délais de prise en charge et à consolider un véritable continuum de soins.
Pour Philippe Naillet, cette décision illustre la nécessité de proposer des formations cohérentes avec les réalités sanitaires réunionnaises : « Une offre de formation adaptée aux nécessités de notre population n’est pas un luxe, mais une urgence », insiste-t-il.


