La violence envers les agents de la fonction publique n’est plus un fait marginal mais une réalité croissante, qui touche aussi La Réunion. Pour répondre à cette situation préoccupante, une convention de partenariat a été signée dans les locaux de la Direction Régionale des Finances Publiques (DRFIP) à Saint-Denis. Elle unit la DRFIP, la Police nationale et la Gendarmerie de La Réunion dans une démarche commune : mieux protéger et prévenir les agressions dont sont victimes les agents publics, notamment lors d’interventions en milieu ouvert.
Ce protocole met en place un dispositif renforcé de coopération opérationnelle. Concrètement, il s’agit de favoriser les échanges entre forces de l’ordre et services de l’État, d’améliorer la prise en charge des agents agressés, mais aussi de prévenir en amont les risques lors de missions sensibles. L’enjeu est clair : garantir la sécurité de ceux qui servent le public au quotidien. Cette initiative traduit une prise de conscience locale face à un phénomène qui inquiète l’ensemble du pays.
Les données récentes confirment que le malaise est réel. Selon une enquête menée auprès des agents de la fonction publique en métropole, Guadeloupe, Martinique et La Réunion, 16 % d’entre eux déclarent avoir subi au moins une atteinte à la personne (injures, menaces, harcèlement, violences physiques) dans le cadre de leur activité en 2022. À titre de comparaison, la proportion est légèrement plus faible dans le secteur privé, autour de 13 %.
Autre donnée marquante : près d’une agression sur deux visant un agent public survient directement dans l’exercice de ses fonctions. Ce qui montre que le simple fait de représenter l’État ou une administration suffit, bien souvent, à exposer les agents à la colère ou à l’agressivité des usagers.
Même si les statistiques isolées pour La Réunion ne sont pas publiées, les retours des syndicats et services de l’État convergent : la pression et les menaces sont une réalité quotidienne pour les agents locaux. À l’instar de leurs collègues de métropole, ils sont confrontés à des usagers de plus en plus exigeants, parfois violents, et doivent accomplir leurs missions dans un climat tendu.
Cette nouvelle convention tripartite apparaît donc comme une réponse pragmatique et urgente. Elle vient compléter les dispositifs de soutien psychologique et juridique déjà existants, tout en apportant une dimension sécuritaire renforcée grâce à l’implication directe des forces de l’ordre.
Au-delà de l’engagement institutionnel, c’est aussi un signal politique : protéger ceux qui incarnent le service public. Alors que le gouvernement s’est fixé pour priorité la lutte contre les violences faites aux agents, La Réunion montre l’exemple en mettant en place des solutions concrètes. Les syndicats, pour leur part, demandent que cette coopération ne reste pas symbolique mais se traduise par des moyens supplémentaires et une tolérance zéro face aux agressions.
Dans un contexte où la confiance envers les institutions est fragilisée, la protection des agents publics est aussi une manière de restaurer ce lien. La convention signée à Saint-Denis pourrait bien devenir un modèle pour d’autres départements d’outre-mer.




Si zot t fé bien zot travaille
Zot noré pas été agressé