/

Une cellule d’accompagnement qui existait… et qui entre enfin en action

2 min de lecture

Ce matin, à la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion, un pas décisif a été franchi. Face à l’aggravation continue des difficultés économiques, la CCIR a officiellement mis en service une cellule d’accompagnement des entreprises en difficulté, un module qui existait déjà mais qui n’était jusqu’ici pas activé. 

Comme l’a exprimé avec force Pierrick Robert, cette relance n’est pas un simple ajustement technique. C’est une réponse urgente à une réalité alarmante : “Nos entreprises sont à l’agonie. Nous avons le devoir de trouver ensemble des solutions et de mettre en place des outils d’accompagnement pour sauver et protéger l’entreprise et son dirigeant.”

Une mobilisation collective pour une économie en souffrance

La cellule, soutenue par l’État, les organisations professionnelles, les associations et bientôt la Région Réunion, devient un guichet unique de prévention, d’écoute et d’action. Elle est conçue pour être accessible, humaine, et surtout non jugeante.

La Chambre de commerce, c’est avant tout la maison des entreprises. Nous avons les juristes, les techniciens, les outils pour accompagner nos entreprises en difficulté.” rappelle le Président de la CCIR. 

Un numéro unique a été mis en place : 0262 94 21 21, ainsi qu’une adresse mail dédiée, pour permettre aux chefs d’entreprise de solliciter un accompagnement en toute confidentialité et simplicité.

Anticiper avant qu’il ne soit trop tard

L’objectif de cette présentation officielle de la cellule d’accompagnement des entreprises en difficulté est clair : faire connaître cette cellule, la présenter largement, et surtout inciter les entreprises à se l’approprier. Trop souvent, les dirigeants attendent que les difficultés deviennent insurmontables.

Les entrepreneurs croient en leur entreprise, et c’est normal. Mais ils ne veulent pas toujours voir qu’il y a un problème. Il faut anticiper. Il ne faut pas attendre que l’huissier soit devant la porte pour réagir.” rappelle Rose-May Dijoux de la CCIR.

Cette cellule est là pour intervenir avant la rupture, pour proposer des solutions, orienter vers les bons dispositifs, et accompagner les chefs d’entreprise dans leurs démarches, avec bienveillance et expertise.

Dans cette dynamique de prévention, le Tribunal de commerce de Saint-Denis a également mis en place, depuis un an et demi, une cellule dédiée à l’anticipation des difficultés. Ce dispositif, activé pleinement depuis une dizaine de jours, a déjà produit des résultats significatifs. En 2023, 80 % des procédures aboutissaient à des liquidations judiciaires. En 2024, ce taux est tombé à 40 %, grâce à l’action proactive de cette cellule. Le reste concerne désormais des procédures de sauvegarde et de redressement judiciaire, dont le nombre a augmenté de 130 % sur la même période.

Ces chiffres illustrent l’impact concret de la prévention sur le tissu économique local. La cellule fonctionne grâce à des signaux transmis par le greffe (impayés, condamnations, désinscriptions fiscales ou sociales), croisés avec les données des partenaires comme la CGSS, les services fiscaux … Les chefs d’entreprise sont ensuite reçus en toute confidentialité pour un échange qui peut déboucher sur des conseils ou une orientation vers une procédure adaptée. Ce modèle, fondé sur l’écoute et la coordination, démontre que l’anticipation permet d’éviter les ruptures brutales et de préserver l’activité.

Une volonté de relancer le tissu économique

La période est difficile, les volumes d’affaires sont en baisse, et l’attention économique est palpable. Mais cette cellule est aussi un signal d’espoir. Elle incarne une volonté de relancer l’activité, de préserver les emplois, et de reconstruire un tissu économique plus résilient.

Je suis avant tout un chef d’entreprise. Je vois bien que la période n’est pas simple. Mais nous devons réagir. Et réagir, c’est mettre en place des outils, faire comprendre qu’ils existent, et surtout informer les professionnels qu’il faut anticiper.” conclut Pierrick Robert.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Article précédent

Saint-Denis mise sur les EcoBox pour redynamiser l’entreprenariat de proximité

Article suivant

Moane Rosello : 742 jours sans sa fille, une grève de la faim pour briser le silence (Photos)

Free Dom