La colère gronde chez les chauffeurs de taxi. L’intersyndicale des taxis de La Réunion annonce sa participation à la mobilisation nationale du 19 mai 2025, aux côtés de leurs homologues de l’Hexagone et d’Outre-Mer. En ligne de mire : le projet de nouvelle convention sur le transport sanitaire, jugé dévastateur pour la profession.

Regroupant la Fédération Réunionnaise des Artisans Taxis (FRAT), le Syndicat des Artisans Taxis Réunionnais (SATR) et la Fédération des Taxis Indépendants (FTI), l’intersyndicale dénonce une réforme qui, selon elle, met en péril la viabilité économique du secteur.

Un projet “inacceptable” après 15 mois d’échec des négociations

Après plus d’un an de discussions infructueuses avec les autorités sanitaires, les organisations professionnelles se disent aujourd’hui à bout de patience. Le projet de convention, toujours en négociation, ne tient pas compte des spécificités des territoires ultramarins, et pourrait, affirment-elles, entraîner la précarisation massive des artisans taxis.

À La Réunion, le transport sanitaire assuré par les taxis représente plus de 85 000 usagers par an, soit près d’un million de courses annuelles. Selon l’intersyndicale, toute réduction de cette offre ne pourra être compensée par les sociétés d’ambulance, ce qui fragiliserait encore davantage l’accès aux soins.

Le 19 mai, aucun taxi sanitaire ne circulera

La journée du lundi 19 mai 2025 s’annonce perturbée :
• Aucun taxi ne réalisera de transport sanitaire sur l’ensemble du territoire réunionnais.
• Les patients sont invités à organiser leur propre transport, et les établissements de soins sont prévenus qu’aucune prise en charge ne sera assurée par les taxis.
• Des opérations de mobilisation sur les routes entraîneront également des perturbations de circulation.

Un appel au dialogue adressé à la préfecture et à la CGSS

L’intersyndicale lance un appel urgent aux autorités locales – en particulier à la préfecture de La Réunion et à la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS) – pour ouvrir le dialogue et trouver un terrain d’entente. Elle défend l’idée d’un service public de transport sanitaire fiable, accessible et équitable, en rappelant que les taxis sont des acteurs de première ligne dans le parcours de soins des patients.

« Les taxis sont des acteurs essentiels de l’accès aux soins. Nous refusons qu’ils soient sacrifiés au nom d’une logique strictement comptable », ont déclaré les représentants syndicaux Grégory Tréport (FRAT), Stevens Hoarau (SATR) et Hugues Atchy (FTI), porte-paroles de la mobilisation.