Taxe carbone à l’importation : le député Frédéric Maillot alerte sur une « menace économique majeure » pour La Réunion

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Le député Frédéric Maillot a saisi la ministre de la Transition écologique pour demander une adaptation urgente de la « taxe carbone à l’importation » (MACF), dont l’entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2026. Dans un courrier adressé le 9 décembre, l’élu de La Réunion alerte sur une mesure « conçue pour les industries continentales » et totalement inadaptée aux réalités des régions ultrapériphériques, en particulier à celles du territoire réunionnais.

Selon le député, l’application brute de ce mécanisme européen ferait peser un risque économique inédit sur les matériaux importés indispensables à l’île, notamment le clinker pour le ciment, les sacs de ciment pour les particuliers, les produits azotés pour les engrais, l’aluminium ou encore l’acier. Des produits déjà coûteux dont les prix pourraient s’envoler, aggravés par l’allongement des délais d’acheminement et le stockage supplémentaire. Cet effet en cascade toucherait directement le BTP, l’agriculture, les entreprises et, in fine, le pouvoir d’achat des Réunionnais.

Frédéric Maillot rappelle également que ces surcoûts pourraient contredire les lois récentes adoptées pour améliorer la qualité de vie et parvenir à une baisse des prix dans les Outre-mer. Il estime qu’imposer la même taxe à des territoires dépendant quasi exclusivement des importations constitue « une injustice » et un non-sens économique.

L’élu souligne que l’article 349 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) impose pourtant l’adaptation des politiques communautaires aux RUP. Il demande donc à la ministre une « pleine mobilisation » auprès du Premier ministre et de la Commission européenne pour obtenir l’ajustement du dispositif, voire sa non-application dans les régions ultrapériphériques, afin d’éviter de « condamner des filières entières » et d’aggraver la précarité.

Pour Frédéric Maillot, l’enjeu est clair : défendre une position forte et sans ambiguïté pour protéger l’économie réunionnaise et éviter un choc inflationniste sur les matériaux essentiels à la construction, à l’agriculture et à la production locale. L’élu appelle à une concertation rapide avec les acteurs économiques du territoire pour anticiper les impacts et proposer des solutions adaptées.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement, auquel il demande une réponse urgente avant l’entrée en vigueur du dispositif.

3 Commentaires

  1. après avoir lu l’article (ce que d’autres qui commentent n’ont pas fait),
    je constate plusieurs choses :
    1. ce député s’appuie sur des textes existants pour défendre les Réunionnais contre un texte qui provoquera une flambée des prix dans le BTP notamment.
    2. son argumentaire est clair et facilement compréhensible
    3. mettant en parallèle ce qui a déjà été fait avec ce projet de loi adapté aux métropolitain, mais pas pour nous réunionnais, il justifie sa demande, et l’impose presque.

    du coup si ce projet ne doit pas se pour la métropole et pas pour la réunion, ce sera grâce à lui.

    je ne connais pas ce M. Maillot, mais rien que pour ça je l’aime bien.
    et ce n’est pas la première fois que je lis ce genre d’initiative de sa part en notre faveur (pouvoir d’achat notamment)

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