Deux semaines après la rentrée scolaire, les familles réunionnaises apprennent la suppression du Pass’Sport pour les jeunes de moins de 14 ans. Ce dispositif permettait de financer les licences sportives, parfois coûteuses, et concernait en 2024 près de 19 460 jeunes à La Réunion au sein de près de 700 clubs. Pour la sénatrice socialiste Audrey Bélim, cette décision pénalise directement les familles ainsi que le tissu associatif local, alors même que le gouvernement avait annoncé vouloir renforcer l’accès au sport dans la continuité des Jeux olympiques et paralympiques.
Dans un contexte où un rapport récent alerte sur les inégalités qui touchent les jeunes Ultramarins dans leur réussite scolaire, la parlementaire estime que le sport doit rester un levier essentiel de réussite sociale et éducative. Elle rappelle que la démocratisation des activités sportives est une condition pour favoriser l’épanouissement des enfants et leur insertion future.
Audrey Bélim indique avoir déposé une question écrite à la ministre des Sports pour dénoncer cette mesure budgétaire, qui s’ajoute à la réduction d’un tiers des crédits alloués aux collectivités locales pour construire ou rénover des infrastructures sportives. Or, souligne-t-elle, ces collectivités assurent 90 % des dépenses en faveur du sport dans les territoires.
Si la sénatrice reconnaît la nécessité de redresser les comptes publics, elle plaide pour un effort équitable. Elle met en avant le contre-budget présenté par les socialistes, qui propose notamment une taxe sur les plus hauts revenus et une révision des aides aux entreprises non conditionnées. Selon elle, réduire l’accès des jeunes Réunionnais au sport va à l’encontre des priorités sociales et sanitaires d’un territoire où près de 40 % des familles vivent sous le seuil de pauvreté et où les maladies chroniques, telles que le diabète ou le surpoids, restent particulièrement préoccupantes.
