Entrée en application après son adoption en juin 2025, la loi infirmière marque une évolution majeure du système de santé. Elle élargit les missions des infirmiers et renforce leur autonomie, en leur permettant d’intervenir plus directement auprès des patients. Consultations, prescriptions encadrées, vaccination ou encore prévention : le texte redéfinit leur rôle dans l’accès aux soins, au plus près du terrain.

Avant la loi : un rôle largement dépendant du médecin

Jusqu’à présent, les infirmiers exerçaient dans un cadre très contraint. La plupart de leurs actes devaient être réalisés sur prescription médicale, selon une nomenclature datant de plus de vingt ans. Leur rôle était souvent limité à l’exécution des soins décidés par le médecin, malgré une expertise clinique déjà reconnue sur le terrain.

Cette organisation pouvait rallonger les délais de prise en charge, notamment pour des situations simples ou dans les zones où les médecins sont moins nombreux.

Depuis la loi infirmière : une autonomie élargie

Avec la loi infirmière et son décret d’application, les infirmiers peuvent désormais prendre directement en charge les patients dans le cadre de leur « rôle propre ». Ils ne sont plus seulement des exécutants, mais des professionnels capables d’initier, d’organiser et de suivre certains soins.

Concrètement, la loi leur permet désormais de :

Assurer des soins sans prescription médicale

• Initier des soins infirmiers de prévention, de suivi clinique, éducatifs, relationnels ou curatifs

• Prendre en charge et assurer le suivi de plaies et brûlures légères

Mener une consultation infirmière

• Évaluer l’état de santé global du patient

• Recueillir les antécédents et habitudes de vie

• Identifier les besoins de santé

• Poser un diagnostic infirmier

• Élaborer et suivre un projet de soins personnalisé

Prescrire dans un cadre encadré

• Prescrire certains produits de santé

• Prescrire des examens complémentaires adaptés à la situation clinique
  (selon une liste définie par arrêté)

Vacciner sans ordonnance

• Vaccins obligatoires à partir de 11 ans (hors personnes immunodéprimées)

• Vaccins contre la grippe et le Covid-19 dès 5 ans

• Réalisation de tests de dépistage pour certaines infections sexuellement transmissibles (VIH, hépatites, chlamydia…)

Renforcer la prévention et l’accompagnement

• Repérer les situations de maltraitance ou de souffrance psychologique

• Apporter un soutien psychologique aux patients

• Mener des actions d’éducation thérapeutique et de prévention
  (addictions, chutes, obésité, santé sexuelle, vaccination…)

• Participer à l’évaluation et au maintien de l’autonomie des personnes âgées

• Prévenir et soulager la douleur et la détresse, y compris en fin de vie

Mieux organiser le travail en équipe

• Déléguer certains actes à des aides-soignantes ou auxiliaires de puériculture
  (selon des modalités définies par arrêté)

Ce que cela change pour les patients

Pour les patients, la loi infirmière vise à simplifier l’accès aux soins, réduire les délais et favoriser une prise en charge de proximité. Elle permet de répondre plus rapidement à des besoins courants, sans multiplier les consultations médicales, tout en garantissant un cadre sécurisé.