La Réunion traverse une période inquiétante sur le plan routier. Depuis le début de l’année 2025, l’Observatoire départemental de la sécurité routière recense déjà 538 accidents corporels ayant fait 660 blessés dont 191 hospitalisations lourdes, et 23 morts. Ces chiffres placent l’île dans une spirale dramatique, rappelant l’hécatombe de 2024 où 39 personnes avaient perdu la vie, soit une hausse de 30 % par rapport à 2023.

Le relief accidenté, les pluies fréquentes et les routes étroites rendent la circulation particulièrement dangereuse. Pourtant, ces contraintes naturelles n’expliquent pas tout. Les comportements à risque persistent : alcool, excès de vitesse, téléphones au volant et refus de priorité continuent de faire des ravages. Les piétons restent les principales victimes, avec une hausse de plus de 50 % des décès en 2024.

Depuis le 1er janvier, 388 permis ont été retirés. Les gendarmes et policiers multiplient les contrôles, mais la question demeure : est-ce suffisant ? Malgré les opérations coup de poing, les drames s’accumulent. De nombreux Réunionnais pointent une surveillance encore trop sporadique sur certains axes sensibles comme la RN2 ou la route des Plaines, où chaque virage peut devenir fatal.

Alors que l’Assurance maladie et l’État tentent de contenir le coût des accidents — véritables fléaux sociaux et économiques —, la population exprime un ras-le-bol grandissant. Les appels à une répression plus ferme se multiplient, certains allant jusqu’à réclamer une présence policière renforcée et permanente sur les grands axes. Mais cela suffira-t-il à inverser la tendance ?

À l’heure où l’île enregistre des chiffres alarmants, une interrogation s’impose : y a-t-il assez de contrôles routiers à La Réunion, ou laxisme et manque de moyens laissent-ils le champ libre aux comportements irresponsables ? La réponse, vitale, conditionnera la sécurité de milliers d’usagers dans les mois à venir.