Ce mardi après-midi, la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, s’est rendue sur le parking de l’ancien Ghanty Royal pour participer à une patrouille conjointe des équipes de la Police nationale et de la Police municipale. Une action de terrain à la fois symbolique et stratégique, dans le cadre du renforcement de la présence policière dans les quartiers et de la lutte contre les phénomènes de bandes.

Une stratégie coordonnée et des outils déployés

Accompagnée d’agents des deux corps de police et de représentants municipaux, la maire a rappelé que cette patrouille s’inscrivait dans une stratégie globale de sécurité, co-construite avec le préfet et la procureure de la République.

« Ce que nous faisons, ce n’est plus simplement de la maraude, c’est un travail régulier, structuré et partagé entre partenaires », a-t-elle expliqué, soulignant les effets concrets de cette présence sur le terrain.

Commerçants et riverains témoignent déjà d’un climat plus apaisé.

Sur le volet technologique, le dispositif de vidéoprotection ne cesse de s’étoffer. La ville compte aujourd’hui plus de 220 caméras, réparties entre les espaces publics et les bâtiments municipaux. Trente caméras supplémentaires seront installées dans l’année. À Saint-Denis même, plusieurs caméras ont été ajoutées dans cette zone stratégique : une sur la partie principale, deux autres à l’arrière du site. Toutes les images sont supervisées en continu par les équipes municipales.

Sécurité au pied des immeubles et reconquête urbaine

Au-delà des interventions policières, un travail de fond est mené avec les bailleurs sociaux, notamment la Sodiac. À travers le Groupement de Proximité Opérationnelle (GPO), des actions sont engagées pour sécuriser les parkings et améliorer l’environnement immédiat des résidents. L’objectif : désamorcer les incivilités et restaurer la confiance dans des secteurs longtemps délaissés.

Cette reconquête s’accompagne d’un volet urbain fort. L’ancien site du Ghanty Royal accueillera un projet médico-social dédié aux personnes âgées et en situation de handicap. Sur la rue Maréchal Leclerc, les immeubles se rénovent.

« Quand un propriétaire recommence à investir dans un immeuble abandonné depuis plus de vingt ans, cela veut dire que la dynamique est bien là », a estimé Ericka Bareigts.

Un territoire mieux sécurisé et des habitants plus sereins

En parallèle de l’opération, un responsable municipal confirme l’impact du dispositif :

« On a vu un gros travail des forces de police, municipale et nationale, pour assurer la sécurité ici. Ce sont des opérations conjointes, régulières, habituelles, qui reposent sur une coordination solide. »

Plus d’une vingtaine d’agents ont été mobilisés pour cette action, qui s’inscrit dans un cycle d’interventions sur plusieurs secteurs, comme la rivière Petite-Île la semaine précédente. Le système de vidéoprotection renforce cette présence permanente, grâce à une salle de surveillance active 24h/24.

« C’est un vrai travail de fond qui s’appuie sur une stratégie cohérente et des partenariats solides. Les retours de la population sont très positifs : les habitants sentent qu’il y a une amélioration. Mais nous restons vigilants, car ces avancées peuvent être fragiles. » précise le responsable municipal.

Des incidents ont marqué le quartier par le passé, comme une agression violente il y a deux ans. Aujourd’hui, la situation s’est stabilisée :

« On observe surtout des incivilités, plus que de la délinquance organisée. Le Groupe local de traitement de la délinquance a permis de cibler les réponses et d’éteindre les foyers les plus sensibles. Depuis plus d’un an, les schémas violents ne se reproduisent plus. »

Saint-Denis entend désormais consolider ces résultats, avec de nouveaux groupements d’intervention à venir dans d’autres quartiers de la ville.