Ce mardi soir, une opération de contrôle ciblée a été menée dans plusieurs quartiers de l’est de Saint-Denis, à l’initiative de la préfecture et en collaboration avec les services de police. L’objectif : renforcer la lutte contre la détention de stupéfiants grâce à un dispositif légal mis en place depuis 2020, l’amende forfaitaire délictuelle (AFD).
Une mobilisation coordonnée
Jean-François Lebian, major de police et adjoint au chef des unités d’appui opérationnel du commissariat Malartic de Saint-Denis a présenté les contours de cette opération :
« Ce soir, nous sommes sur une opération de contrôle AFD stup, qui permet de verbaliser les détenteurs de stupéfiants en petite quantité. L’amende est fixée à 150 €, et le contrevenant reçoit une convocation pour être entendu dans les dix jours suivants. »
Bien que d’envergure, cette opération s’inscrit dans une dynamique quotidienne :
« Ce sont des missions que mes collègues réalisent tous les jours depuis cinq ans. Rien que l’année dernière, nous avons dressé 700 amendes forfaitaires délictuelles sur ce type d’infraction. »
Des moyens renforcés sur le terrain
Pour cette opération spécifique, les effectifs ont été renforcés. La BAC territoriale, la BAC T locale de jour ainsi que les équipages BC de Saint-Denis ont été mobilisés. En appui, 22 chiens de patrouille ont été déployés pour faciliter les contrôles sur le terrain.
Plusieurs contrôles ont été effectués dans les véhicules de prétendants suspects ainsi que dans les sacs des passants, afin de détecter toute détention de produits illicites. Les quartiers ciblés ont été choisis en fonction des besoins opérationnels et seront révélés au fil de l’intervention.
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Un mineur interpellé au mail du Chaudron
Lors des fouilles, une personne a été trouvée en possession de produits stupéfiants. Une amende forfaitaire délictuelle a immédiatement été établie à son encontre, conformément au dispositif en vigueur. Au cours de la soirée, un mineur a été interpellé devant le mail du Chaudron en possession de « têtes de zamal« . Il sera auditionné prochainement, et ses parents seront convoqués.
« Il est important que les familles soient informées, car parfois elles ne le sont pas », a souligné le major Lebian.
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Les médiateurs, une présence apaisante
Sur place, les médiateurs du quartier jouent un rôle essentiel dans le maintien du calme. L’un d’eux, habitant du Chaudron, souligne :
« Il y a une certaine sécurité ici. Même ceux qui n’ont pas l’habitude de sortir seuls se sentent plus en confiance. On est là pour apaiser les tensions avant que ça dégénère entre les jeunes et la police. »
Depuis un an, ces médiateurs agissent comme une passerelle entre les jeunes et les forces de l’ordre, favorisant le dialogue et la prévention.
« On leur parle, on leur dit de faire attention. C’est eux qui ont le plus à perdre. »
Leur présence sur le terrain semble d’autant plus cruciale que certains jeunes gardent un souvenir amer de précédentes interventions. L’un d’eux, fouillé lors d’une descente en mai dernier, raconte :
« Ce jour-là, les gendarmes et policiers étaient agressifs et provocateurs. J’ai réagi, et aujourd’hui je dois comparaître devant le juge pour rébellion. Si les médiateurs avaient été là, je n’aurais peut-être pas agi comme ça. »
Ce type de témoignage illustre le rôle apaisant que peuvent jouer les médiateurs dans des contextes tendus, et renforce l’idée que leur présence régulière pourrait prévenir certains débordements.
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Un engagement politique affirmé
Le directeur de cabinet du préfet, présent sur place, a rappelé l’importance de cette action dans le cadre du plan départemental de rétablissement de la sécurité :
« Le ministre a défini deux axes forts : la lutte contre les bandes et celle contre les stupéfiants. Ce soir, nous mettons en avant un outil efficace, utilisé depuis 2020, qui permet de sanctionner rapidement les consommateurs. »
Il a également souligné l’efficacité croissante du dispositif :
« Le taux de recouvrement des amendes augmente, ce qui signifie que nous touchons réellement les délinquants. »
De nouveaux outils juridiques
Au-delà de l’AFD, la loi offre désormais d’autres leviers pour lutter contre le narcotrafic. Le préfet peut désormais :
- Fermer des commerces liés au trafic
- Interdire l’accès à certains lieux publics
- Expulser des logements sociaux les trafiquants ou consommateurs identifiés
Ces mesures s’appuient sur les rapports administratifs et les interpellations réalisées par les forces de l’ordre, dans une logique de harcèlement du trafic et de ses réseaux.
Cette opération illustre la volonté des autorités de renforcer la sécurité dans les quartiers sensibles, tout en valorisant le rôle des médiateurs dans la prévention et le dialogue. Une mobilisation collective pour une Réunion plus sereine et plus sûre.



Bravooo !