Le gouvernement de Sébastien Lecornu a présenté son projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, avec un objectif clair : réduire le coût des arrêts maladie. Ces derniers ont explosé ces dernières années, et l’exécutif veut désormais encadrer plus strictement leur durée et leurs conditions.
Le texte prévoit qu’un arrêt prescrit par un médecin en ville ne puisse pas dépasser 15 jours, contre un mois lorsqu’il est établi à l’hôpital. Les prolongations seront possibles, mais seulement par périodes de deux mois maximum.
Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de « mieux suivre les patients » et de limiter les abus, alors que les indemnités journalières coûtent de plus en plus cher à la Sécurité sociale.
Entre 2019 et 2023, ces dépenses ont progressé de près de 6 % par an, contre seulement 3 % lors de la décennie précédente.
Autre mesure envisagée : la suppression des affections de longue durée non exonérantes.
Aujourd’hui, il existe deux régimes : l’un, qui couvre entièrement les soins pour certaines maladies graves, et l’autre, qui ne rembourse pas la totalité des frais. Ce second dispositif, jugé trop coûteux et peu lisible, devrait disparaître pour simplifier le système.
Pour lutter contre les fraudes, le gouvernement veut prolonger l’usage du formulaire sécurisé qui encadre la délivrance des arrêts de travail.
Le plafond des indemnités journalières, déjà abaissé à 1,4 fois le Smic depuis avril 2025, continuera par ailleurs de s’appliquer l’an prochain.
Si l’exécutif affirme vouloir « retrouver la maîtrise des dépenses », certains professionnels de santé s’inquiètent d’un risque de pression sur les malades.
Des syndicats redoutent que les salariés souffrant de maladies chroniques soient contraints de reprendre le travail trop tôt, faute d’un suivi adapté.
Le projet sera débattu au Parlement dans les prochaines semaines. En cas d’adoption, ces nouvelles règles pourraient entrer en vigueur dès janvier 2026.


