Reconnaissance de l’État de Palestine : l’annonce du Président Macron déclenche un séisme diplomatique; Réactions

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Le président Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre prochain. Cette initiative historique fera de la France la première puissance du G7 à franchir ce pas diplomatique, dans un contexte de guerre persistante à Gaza et de pressions internationales intenses.

Dans une lettre adressée à Mahmoud Abbas, Macron salue les engagements de l’Autorité palestinienne pour des réformes institutionnelles et l’organisation d’élections. Il affirme que cette reconnaissance vise à soutenir la mise en œuvre d’une solution à deux États, seule voie selon lui pour une paix durable au Proche-Orient. Il insiste sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, de la libération des otages, de la démilitarisation du Hamas et d’une aide humanitaire massive à Gaza.

Mais l’annonce divise profondément la classe politique française, européenne et israélienne.

Réactions

POUR LA RÉUNION : « Reconnaissance de l’État palestinien : l’annonce du président Macron doit être suivie d’actes concrets.

Le PLR prend acte de la récente déclaration d’Emmanuel Macron affirmant que la France est prête à reconnaître l’État de Palestine devant des Nations Unies. Cette prise de position, si elle se traduit effectivement dans les faits dans les semaines à venir, marquerait un tournant diplomatique que nous saluons avec espoir et vigilance.

Depuis des décennies, les gouvernements français se sont contentés de discours prudents, appelant à une solution à deux États tout en refusant
d’en reconnaître un. La France ne peut plus rester immobile face à l’horreur.

Il est temps de sortir du double langage. Le moment est venu d’assumer enfin une position de clarté, de courage et de cohérence : la reconnaissance de l’État de Palestine est un acte de justice historique et un impératif moral.

Ce sont aujourd’hui des milliers de civils palestiniens, femmes, enfants, familles entières, qui sont bombardés, déplacés, affamés, et privés d’aide humanitaire. Les hôpitaux sont détruits, les journalistes visés, les voix dissonantes criminalisées. Ce génocide se déroule sous les yeux du monde dans un silence complice.

À Gaza, mais aussi en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, le peuple palestinien subit l’occupation, la colonisation, les arrestations arbitraires, l’humiliation quotidienne et les violences d’un régime qui viole systématiquement le droit international. Cette situation ne peut plus durer.

Dans ce contexte, la reconnaissance par la France de l’État palestinien ne peut être un simple symbole. Elle doit s’accompagner :

● d’un cessez-le-feu immédiat,
● de la levée du blocus de Gaza,
● de l’envoi massif d’aide humanitaire,
● de sanctions contre les responsables des crimes de guerre,
● et d’un engagement réel pour une conférence internationale de paix, sous l’égide de l’ONU.

Cette reconnaissance serait une réponse à l’impunité, une manière d’équilibrer enfin une diplomatie française trop souvent alignée sur les
intérêts des puissants, au mépris du droit des peuples.

Le PLR rappelle que ce sont toujours les peuples, les civils, et les plus pauvres qui paient le prix de la guerre et du cynisme des puissants. Nous
appelons l’ensemble des forces progressistes, humanistes et démocratiques de notre île et de l’Hexagone à soutenir cette démarche, à condition qu’elle débouche sur une politique étrangère cohérente, fondée sur la justice et non sur les alliances militaires ou économiques.

Nous attendons des actes, pas des effets d’annonce.

Trop de promesses sont restées lettres mortes pendant que les bombes tombaient et que la communauté internationale détournait le regard. La France, patrie autoproclamée des droits humains, ne peut plus se contenter de vœux pieux.

Le PLR continuera comme il l’a toujours fait de se battre aux côtés du peuple palestinien, pour sa liberté, sa souveraineté et sa dignité, comme pour tous les peuples opprimés du monde. Le droit à la paix, à la terre, à la sécurité et à l’avenir ne saurait être réservé à une partie de l’humanité.  »

 

Une vague de réactions en France

À gauche, les voix saluent une victoire symbolique mais pointent l’inaction immédiate. Jean-Luc Mélenchon dénonce « la technique des annonces différées » et réclame un embargo sur les armes et une rupture des accords de coopération avec Israël. Manuel Bompard exige une reconnaissance immédiate, tout en appelant à des sanctions contre le gouvernement Netanyahou. Fabien Roussel fustige une promesse déjà faite en juin : « La paix ne peut plus attendre. »

À droite, les critiques sont virulentes. Jordan Bardella considère que Macron « accorde au Hamas une légitimité internationale » et dénonce « une décision précipitée ». Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) parle de « faute morale, erreur diplomatique et danger politique », rappelant qu’aucune des conditions évoquées par Macron lui-même – reddition du Hamas, libération des otages – n’est aujourd’hui remplie.

À l’international, des lignes de fracture

En Israël, les réactions sont cinglantes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu accuse la France de « récompenser le terrorisme » et estime qu’un État palestinien « dans ces conditions » constituerait une menace directe contre l’existence d’Israël. Gideon Sa’ar juge cette reconnaissance « illusoire et dangereuse », tandis qu’Israel Katz y voit une « insulte historique au peuple juif ».

À l’inverse, le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez salue l’initiative française, qu’il qualifie de « nécessaire pour préserver la solution des deux États ». Rima Hassan, militante franco-palestinienne et candidate aux européennes, évoque un « devoir moral » et rappelle que 148 pays ont déjà reconnu la Palestine.

Une décision qui engage la France sur « une ligne de crête »

Le président Macron fait ainsi le choix d’une diplomatie audacieuse, en décalage avec la prudence passée. Si elle est mise en œuvre, cette reconnaissance pourrait redessiner les équilibres diplomatiques européens, tout en exacerbant les tensions politiques internes.

Mais à ce jour, l’annonce reste conditionnée à un acte à venir. L’attente de septembre, dans un contexte de guerre active à Gaza, apparaît pour beaucoup comme un report périlleux. Pour ses partisans comme ses détracteurs, l’urgence reste la même : agir pour que cesse le bain de sang, garantir la sécurité des peuples et poser enfin les bases d’une paix viable.

« Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine.

J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain.

L’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue.

La paix est possible.

Il faut immédiatement un cessez-le-feu, la libération de tous les otages et une aide humanitaire massive à la population de Gaza. Il faut aussi garantir la démilitarisation du Hamas, sécuriser et reconstruire Gaza. Il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient.

Il n’y a pas d’alternative.

Les Français veulent la paix au Proche-Orient. Il nous appartient, à nous Français, avec les Israéliens, les Palestiniens, nos partenaires européens et internationaux, de démontrer que c’est possible.

À la lumière des engagements que le président de l’Autorité palestinienne a pris auprès de moi, je lui ai donc écrit ma détermination à avancer.

Confiance, clarté et engagement.

Nous gagnerons la paix. »

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