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Grève terminée : la CASUD prend acte, la collecte des déchets reprend dans le Sud

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Un accord a finalement été signé entre l’intersyndicale de la SPL SUDEC et la CASUD, mettant fin au mouvement de grève entamé le 21 juillet. Le ramassage des déchets reprend progressivement dans les communes concernées de l’Entre-Deux, Saint-Joseph, Saint-Philippe et Le Tampon.

Préavis de grève chez SUDEC : impact attendu sur la collecte des déchets dans le Sud (19 juillet)

La CASUD informe la population des communes de l’Entre-Deux, Saint-Joseph, Saint-Philippe et du Tampon des perturbations à prévoir dès ce lundi 21 juillet dans le service de collecte des déchets et de l’accès aux déchetteries.

« L’Intersyndicale de la Société Publique Locale SUDEC, attributaire de ces marchés de prestation de services, a fait parvenir ce jeudi matin un préavis de grève en sollicitant une réunion avec la CASUD.

Conformément à sa demande, l’Intersyndicale a été reçue dès jeudi pendant plus de trois heures.

Au terme des échanges, des pistes de travail ont été convenues pour favoriser la reprise des NAO (négociations annuelles obligatoires), l’instauration d’un comité technique de suivi chargé de travailler, en étroite collaboration avec les partenaires sociaux et la direction générale, sur les différentes revendications formulées sur le dialogue social, la qualité de vie et des conditions de travail, le renouvellement du parc de matériel, l’optimisation des circuits de collecte et une plus grande implication des instances représentatives du personnel dans les orientations stratégiques de la société.

Soucieux de garantir le meilleur niveau d’information à l’ensemble des salariés, l’intersyndicale et la CASUD se sont accordées sur la mise en place d’une réunion le vendredi 18 juillet 2025 à 16H00, en présence du Président de la CASUD et de tous les salariés de SUDEC.

Pour apporter des informations éclairées et transparentes, le Commissaire aux Comptes de SUDEC, un avocat du Cabinet Fidal, la direction générale de SUDEC ainsi que celle de la CASUD ont été mobilisés pour intervenir et répondre à toutes les questions.

Malheureusement, le boycott de cette réunion a été organisé puisque seule une dizaine de salariés ont répondu à cette invitation, sur les 120 que compte l’entreprise.

Plus grave, aucun membre de l’intersyndicale n’a daigné répondre à cette invitation.

Alors même que la première revendication exprimée par les délégués syndicaux porte sur la nécessité d’un dialogue renforcé et constructif, la CASUD prend acte du mépris exprimé par l’intersyndicale et de sa volonté de priver chaque salarié d’une information transparente.

Face à ce mépris et afin de limiter les préjudices que ce mouvement pourrait avoir dans les prochains jours en termes de salubrité publique, la CASUD a informé Monsieur le Sous-Préfet afin d’envisager dès maintenant les mesures à mettre en œuvre.

La CASUD est pleinement mobilisée pour la reprise rapide de ce service public majeur et assurer la pérennité financière de SUDEC qui fait vivre aujourd’hui 120 familles, mais ne cédera pas face à des exigences salariales démesurées, de plus d’un million d’euros, qui entraîneraient immédiatement l’explosion de la TEOM ( Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères) ou la faillite de l’entreprise.

La population de la CASUD sera régulièrement informée des impacts sur les circuits de collecte. »

À noter : l’intersyndicale de la SPL SUDEC a également transmis un communiqué de presse en réaction aux déclarations de la CASUD, dans lequel elle expose les raisons de la grève, dénonce « la dégradation des conditions de travail, » et précise qu’ »aucune consigne de boycott n’a été donnée pour la réunion du 18 juillet. »

« Nous souhaitons par la présente informer l’ensemble des administrés du territoire de la CASUD, mais également l’ensemble des réunionnais, que notre mouvement de grève prévu le 21 juillet 2025 sur l’ensemble du territoire de la CASUD fait suite à un ensemble de problème que nous, salariés de la SPL SUDEC, rencontrons depuis janvier 2022.

Nous dénonçons des problèmes de gestion concernant l’ensemble de nos sites et qui ne cessent de croitre d’année en année, nos conditions de travail se dégradent, le dialogue social est de plus en plus compliqué.

On nous demande de faire des heures supplémentaires régulièrement malgré un matériel non conforme et en mauvais état, sous peine de sanction.

La collecte des déchets est en retard car le matériel mis à notre disposition n’est pas adapté et les caissons des déchetteries ne sont pas vidés régulièrement, ce qui entraine souvent des refus de la part de nos collègues sur place.

Nous subissons la pression quotidienne pour faire de plus en plus d’heures avec des camions et des caissons qui ne sont plus aux normes. Malgré nos alertes et celles des représentants du CSE, aucune proposition n’a été faite (camions roulants sans contrôle technique ou sans VGP, camions sans marches-pied donc nos équipiers de collecte ne sont pas en sécurité, équipe
commençant avant le levée du soleil avec du matériel sans éclairage, caissons troués et portes attachées avec des cordes, avec le risque de chute de déchets sur la voie publique, changement intempestif des horaires des équipes à la dernière minute…etc…).

Depuis 2022, les négociations annuelles n’ont pas été respectés en intégralité. Pour préserver un climat de confiance (car notre directeur nous demande systématiquement un délai pour traiter ses engagements), nous avons toujours accepté puisque nous souhaitions garder un dialogue social constructif.

Concernant les négociations annuelles 2025, les délégués syndicaux ont respectés scrupuleusement le calendrier établi par le directeur général et la responsable administrative et financière. L’intersyndicale a remis ses revendications le 4 juillet 2025 et attendait un retour de l’employeur le 11 juillet 2025. A ce jour, aucune contre-proposition de l’employeur n’a été donné aux salariés. A chaque réunion, l’employeur demande à l’intersyndicale de revoir ses revendications à la baisse sans que lui-même ne fasse de proposition. Pour montrer que nous sommes ouverts à la négociation, nous avons baissé nos revendications à deux reprises (le 11/07/25 et le 18/07/25).

L’employeur ne souhaitant pas négocier (aucune contre-proposition à ce jour), nous sommes face à un mur.

Aujourd’hui, la direction investit : – dans 12 camions non roulants, – 4 véhicules neufs pour les membres de la direction, – dans des moyens de communication avec des coûts exorbitants, – dans des logiciels coûteux qui aujourd’hui ne fonctionne pas Ce ne sont pas nos revendications qui augmenteront votre Taxe d’enlèvement d’ordures ménagères, mais bien les dépenses citées ci-dessus.

Le directeur général, sous couvert du conseil de surveillance, s’octroie une augmentation de salaire (plus que généreuse), ainsi qu’une prime annuelle sur les bénéfices mais ne laisse à ces salariés que des miettes.

D’où le ras le bol de l’ensemble de l’intersyndicale et des salariés, qui aujourd’hui pour se faire entendre, ne peuvent compter que sur cette mobilisation.

Afin de rester transparent vis-à-vis de la population de l’intercommunalité, le préavis a été transmis à la SPL SUDEC le 15 juillet 2025 et à la CASUD, le 17 juillet 2025.

Juste après le dépôt à la CASUD, l’intersyndicale a été contacté par le directeur de cabinet du Président de la CASUD pour organiser une rencontre le jour même à 16h00, rencontre que nous avons acceptée.

Après un échange de plus de 3 heures, en présence du DGS, du responsable administratif et financier et du directeur de cabinet du Président de la CASUD, les engagements suivants ont été pris : – Proposition concrète du directeur général de SUDEC le 18 juillet 2025 lors de la dernière réunion de négociation – Création d’un comité technique de travail afin de comprendre la
déshérence du directeur général sur la gestion et le pilotage de SUDEC :

o Management, répression et intimidation
o Engagement pris avec les partenaires sociaux (qui n’ont pas été respectés)

L’intersyndicale a même précisé aux représentants de la CASUD de récupérer les PV des réunions qui se sont déroulés chez SUDEC entre 2022 et 2025. – Mise en place d’une réunion d’informations auprès des salariés le 18 juillet 2025 à 16h00.

L’intersyndicale avait précisé qu’une majorité de représentants ne pouvait être là du fait de leur obligation familiale (mis en place au jour le jour) mais qu’elle ferait passer le message aux salariés désireux de s’y rendre. Aucune consigne de boycott n’a été donné car nous souhaitons toujours trouver une issu à ce conflit.

Suite à toutes les anomalies constatées, l’intersyndicale (porte-parole des salariés) a demandée le départ du directeur général mais reste ouvert à trouver des solutions pérennes et rapides.

Nous souhaitons préciser aux administrés que nous sommes là pour faire entendre nos revendications et que comprenons les difficultés liées à ce mouvement. Nous espérons trouver des solutions et une meilleure organisation future pour éviter les retards de collecte que les administrés subissent déjà depuis des mois (notamment sur le Tampon).

Nous comptons sur votre compréhension et votre soutien dans notre combat.

« Nou tien bo, nou larg pa » »

Communiqué de la CASUD relatif à la fin de la grève à la SPL SUDEC

La CASUD prend acte de la fin de la grève à la SPL SUDEC et salue les efforts faits par les différentes parties pour que le service de collecte des déchets reprenne normalement sur l’ensemble des communes de son territoire.

La CASUD remercie la population pour sa patience, sa compréhension et son attitude citoyenne pendant toute la durée de ce mouvement social.

La CASUD dénonce vigoureusement la tentative de récupération politicienne par certain-e-s de cette grève fondée sur des revendications irresponsables, notamment une prime de 6 000 euros par salarié.

Accepter une telle demande aurait entrainé une augmentation de plus de 700 000 euros de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM ) pour nos familles.

La CASUD tient à rappeler que sa préoccupation première est d’offrir un service de qualité tout en protégeant le pouvoir d’achat de la population en maîtrisant le coût du ramassage des déchets

La CASUD demande dès lors à la direction et aux équipes de la SPL SUDEC de mettre en œuvre sans délai les actions nécessaires pour respecter le calendrier de collectes et de veiller à la propreté après le passage des camions.

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