Ce 20 juin, à Sainte-Clotilde, les élus, partenaires et riverains ont assisté à la pose symbolique de la première pierre de la future résidence FANJAN. Située au cœur du quartier du Chaudron, au 4 rue Evarist Berg, cette nouvelle opération de 63 logements vise un public bien particulier : les personnes âgées. Mais pas n’importe comment.
Vidéos-Photos Karoline Chérie
Des logements pensés pour bien vieillir… dans son quartier
« Ce n’est pas un EHPAD ! » a tenu à préciser Ericka Bareigts, Maire de Saint-Denis, avec un sourire. Et pour cause : la résidence FANJAN se veut une alternative chaleureuse et moderne pour les personnes âgées qui souhaitent rester chez elles, dans leur quartier, tout en vivant dans un habitat plus adapté à leurs besoins.
Confort thermique, acoustique, luminosité, petites terrasses, proximité de la verdure… tout a été pensé pour que les locataires s’y sentent bien, en toute autonomie, mais sans isolement. Le président de la SEMAC, a rappelé l’importance de créer « des lieux de vie qui permettent aux personnes âgées de rester dans leur environnement, tout en recréant du lien social ».
Sur les 63 logements prévus, 43 seront des LLTS (logements locatifs très sociaux) et 20 des PLS (prêt locatif social), preuve d’une mixité assumée.
Un projet enraciné dans l’histoire du Chaudron
Ce quartier emblématique de Saint-Denis, où de nombreuses familles se sont installées dans les années 60-70, vieillit avec ses habitants. Beaucoup vivent encore dans de grands logements devenus trop vastes ou inadaptés. « Nous avons lancé un vrai parcours résidentiel », explique la maire. « L’idée, c’est de permettre à chacun de rester dans son quartier, mais dans un logement qui lui correspond à l’étape de sa vie ».
FANJAN s’inscrit donc dans une réflexion plus large, à l’échelle de la ville : permettre aux jeunes, aux familles, aux personnes âgées, d’accéder à un logement adapté, sans devoir quitter leur quartier. Une logique d’ancrage, mais aussi de fluidité, pour faire place à de nouvelles générations tout en respectant celles qui ont bâti l’histoire locale.
Pas qu’un immeuble, un lieu de vie
Le concept va plus loin qu’une simple construction. FANJAN intégrera des espaces partagés, des lieux de rencontre, des animations avec les associations du secteur, des services à la personne. « Ce qu’on observe, c’est que les gens veulent rester chez eux. Mais ils ont aussi besoin de voir du monde », explique le directeur général de la SEMAC.
Ce modèle s’inspire d’expériences déjà menées, comme la résidence Village d’Alice à Saint-André. L’idée centrale : lutter contre l’isolement, tout en assurant un accompagnement discret mais présent. Et pourquoi pas, accueillir ponctuellement un petit-fils ou une petite-fille en visite. « Même si on est tout seul, peut-être qu’un marmaille vient dormir là de temps en temps », image la maire avec tendresse.
Deux ans de travaux et des jeunes du quartier mobilisés
Le chantier durera environ deux ans. À noter : quatre jeunes du quartier ont déjà été embauchés sur le projet. Une façon concrète d’impliquer les habitants dans la transformation de leur environnement.
Côté partenaires financiers, on retrouve la Ville de Saint-Denis, Action Logement, la Banque des Territoires, la SEMAC et Icade. Tous œuvrent ensemble pour une ville inclusive, où l’urbanisme se met au service du social.
Et après ?
La maire l’a annoncé : un autre projet verra bientôt le jour à la Trinité, avec une résidence autonomie. Saint-Denis, qui compte déjà plus de 24 000 logements sociaux, poursuit ainsi sa mutation. Une ville qui vieillit, oui, mais qui réfléchit aussi à bien vieillir.








