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Recherche de 44 milliards d’€ d’économies : et si l’Etat commençait par réduire son train de vie !

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Je voulais vous dire deux mots du folklore de la pré-campagne électorale des municipales de 2026 à la Réunion, mais on aura le temps. Parlons de choses sérieuses car l’heure est grave.  L’heure du sursaut ou l’heure du naufrage ? C’est la question que l’on est en droit de se poser trois jours après les annonces alarmantes faites par le chef du gouvernement, François Bayrou.

Le gouvernement cherche en effet 44 milliards d’euros d’économies (43,8 milliards plus précisément). Et dans les premières annonces, il n’a pas été question de taxer les plus riches ni de remettre en cause les aides aux grandes entreprises, ni de serrer la vis aux dépenses de l’Etat. A ce propos, on apprend par le Canard Enchaîné que « sur proposition » de François Bayrou, l’ex-ministre socialiste et épouse de Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, a été nommée conseillère maître à la Cour des comptes, ce mercredi 16 juillet. Najad Vallaud-Belkacem, ancienne ministre sous la mandature de François Hollande, qui travaillait depuis plusieurs années dans le secteur associatif. L’ancienne ministre est la première personnalité à se retrouver nommée sans même avoir fait carrière dans la fonction publique. Elle a un bon karma politique. 8 000 €/ mois, sans compter un budget conséquent pour ses frais de travail. Elle n’a pas eu besoin de passer par France Travail pour décrocher le poste qui, semble, lui avoir déjà été réservé. Avec en retour un non-vote des députés socialistes de la prochaine motion de censure contre le gouvernement ? C’est sans doute le retour d’ascenseur qu’attend François Bayrou. L’avenir nous le dira. Toujours est-il que cette nomination fait polémique; Certains la qualifiant de « politique »… Revenons à notre sujet du moment, à savoir le plan d’austérité (appelons un chat, un chat) présenté mardi dernier par le chef du gouvernement. On va tous morfler !

A commencer par les collectivités locales qui vont voir leurs dotations baisser : ce sont elles qui financent en grande partie l’action sociale de proximité (crèches, logements sociaux, transports, soutien aux familles…). Moins de 200 millions d’euros pour celles des régions ultramarines.  On évoque également une réduction des prestations sociales à moyen terme (RSA, APL, aides familiales…), sous couvert de “révision ciblée”.

La réforme du RSA prévoit 15 à 20 heures d’activité obligatoire par semaine pour y avoir droit — ce qui s’apparente pour certains à du travail non rémunéré ou contraint, avec un risque de radiation pour les plus fragiles. Cela dit, il y a aussi beaucoup d’allocataires du RSA qui travaillent « parallèlement » pour ne pas dire au noir. Il est question aussi de la suppression de certains dispositifs d’aides à l’emploi qui pourrait toucher les jeunes peu qualifiés et les seniors.

Vous l’aurez compris la situation est grave, et si on ne fait rien, le pays ira tout droit dans le mur, pire encore, dans le précipice carrément, comme en Grèce en 2008. Nous y sommes presque déjà.  Parler de faillite de la France il y a encore quelques années semblait relever du fantasme. Aujourd’hui, c’est le Premier ministre François Bayrou, qui tire lui-même la sonnette d’alarme avec une gravité inédite : « Le pronostic vital de la France est engagé. » Une phrase que l’on pourrait croire tirée d’un mauvais scénario dystopique, mais qui est pourtant le constat lucide d’un homme du sérail, centriste modéré, connu pour sa prudence de ton.

Et cette fois, il ne parle pas à demi-mot. Si la France ne prend pas dès maintenant des mesures drastiques pour enrayer ses déficits chroniques et sa dette abyssale de plus de 3 000 milliards d’euros, alors le pays foncera, les yeux ouverts, vers un scénario-catastrophe qu’on n’osait plus envisager : cessation de paiement, incapacité d’emprunter, faillite de l’État. Autrement dit : la fin du modèle français tel que nous le connaissons.

Un risque social majeur : à qui la faute ?

François Bayrou, vous l’avez entendu, n’a pas mâché ses mots, ni enjolivé les conséquences : la France ne pourra plus payer ses fonctionnaires, les banques fermeront temporairement, les entreprises tomberont les unes après les autres, le chômage explosera, les retraites et prestations sociales (RSA, allocations familiales, AAH…) pourraient chuter de 30 à 40 %. à cause de cette fameuse « année blanche », synonyme de gel des prestations sociales. Imaginez-vous vivre avec la moitié de votre retraite ? Imaginez les files d’attente devant les banques, les ruptures de stock, les tensions sociales à vif…

Dans ce climat de ruine, les SDF se multiplieront, les suicides aussi, et un tiers des Français pourrait basculer sous le seuil de pauvreté. Sans parler des jeunes, de plus en plus nombreux à rêver de Canada, d’Allemagne, d’ailleurs — ailleurs où l’on ne vit pas sous perfusion budgétaire. L’exode des talents, la fuite des forces vives, voilà ce qui nous guette.

Et dans le chaos généralisé : le risque sécuritaire risque d’exploser. Les services publics à genoux, la cohésion sociale fracturée, les manifestations violentes à répétition, une pression migratoire accrue et mal maîtrisée, la menace d’un retour massif du terrorisme… Tout est sur la table.

Pendant trop longtemps, les gouvernements successifs ont fermé les yeux, anesthésiés par les taux d’intérêt bas et la facilité de la dette. Aujourd’hui, les taux remontent, la réalité économique nous rattrape, et l’illusion de l’argent magique s’effondre. Nous avons vécu au-dessus de nos moyens comme si cela n’avait jamais de conséquences. Elles arrivent. Et elles seront brutales.

François Bayrou, à contre-courant des discours anesthésiants, a posé les mots qui dérangent : nous avons besoin de réformes douloureuses, de coupes budgétaires ciblées, d’un effort national, peut-être même d’un choc psychologique pour remettre le pays sur les rails. Cela implique de repenser nos dépenses publiques, notre système de redistribution, notre fiscalité, notre productivité. Cela implique du courage. Pas des promesses électoralistes. Pas des pansements sur une fracture ouverte. Ce n’est plus un débat technique entre Bercy et Bruxelles. C’est un choix existentiel pour le pays.

Mais l’on constate dans le même temps que ce sont surtout les plus précaires qui vont trinquer et qui vont payer le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron. On l’a dit, les annonces faites par Bayrou visent, entre autres, à réduire les aides sociales, à rogner sur les services publics locaux, à comprimer les budgets des collectivités… C’est créer plus de pauvreté, de précarité, de mal-logement, et de ruptures sociales. Les associations caritatives tirent déjà la sonnette d’alarme : les demandes d’aide explosent, et elles craignent de ne plus suivre. L’inflation alimentaire, le prix des loyers et de l’énergie continuent de peser sur les plus modestes.

Qui sont les responsables de cette situation ? Emmanuel Macron a aggravé la trajectoire…

Or, pendant que l’on demande aux classes populaires de faire des “efforts”, les niches fiscales ou les dividendes massifs des grandes entreprises restent, pour l’instant, intouchés; Les plus riches et les grandes fortunes ne sont pas vraiment mis à contribution annonces actuelles. Pas de retour de l’ISF, pas de taxe exceptionnelle sur les très hauts revenus.

On peut dire que ce plan d’austérité pèse surtout sur ceux qui n’ont plus rien à serrer la ceinture. Si l’État veut vraiment éviter un choc social et une perte de confiance dans les institutions, il devra rééquilibrer cet effort en mettant à contribution ceux qui en ont les moyens — sinon, l’austérité sera injuste… et explosive.

La situation financière actuelle de la France, marquée par une dette publique de plus de 3 000 milliards d’euros et un déficit budgétaire qui dépasse les 5 % du PIB, est le résultat d’un enchaînement de responsabilités politiques sur plusieurs décennies. Cela dit, chacun a sa part, y compris l’actuel président Emmanuel Macron. La dérive des finances publiques ne date pas d’hier. On peut remonter depuis les années 1970, où la France n’a quasiment jamais voté de budget en équilibre.

Tous les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont contribué à alourdir la dette, souvent pour financer un modèle social généreux… sans réformer en profondeur ni adapter le train de vie de l’État. Les crises économiques (2008, Covid-19, inflation post-Ukraine) ont accentué les déficits, mais n’ont fait qu’amplifier des déséquilibres déjà anciens.

Cela dit, si cette situation ne date pas d’aujourd’hui, Emmanuel Macron (qui a pris les commandes du pays en 2017), et ses gouvernements  successifs l’ont significativement aggravée, malgré des promesses de rigueur initiales. Lors de son arrivée à l’Elysée, l’actuel Président de la République a procédé à la suppression de l’ISF partielle, flat tax, baisses d’impôts pour les entreprises et les classes moyennes; Des mesures qui ont pesé sur les recettes; Le “quoi qu’il en coûte” durant la crise sanitaire a permis de sauver l’économie, mais au prix d’un endettement massif (plus de 500 milliards d’euros de dette supplémentaire). Il n’y a pas eu de réelle réduction des dépenses publiques depuis 2017, alors même que la croissance était repartie et les taux d’intérêt étaient bas. C’était le moment idéal pour réformer. Sous Macron, la dette est donc passée de 98 % à plus de 110 % du PIB.

« Voilà qui ne fera pas non plus de mal à certains de nos ministres (y compris le Premier d’entre eux) , députés, sénateurs… dont la surcharge pondérale, depuis qu’ils ont été nommés ou élus, est presqu’aussi impressionnante que le niveau de la dette nationale ».

Force est de constater que la France dépense beaucoup, mais pas toujours efficacement : elle a l’un des niveaux de dépenses publiques les plus élevés au monde (environ 58 % du PIB), sans avoir les résultats attendus en santé, éducation ou sécurité. Aucun gouvernement, y compris celui d’Emmanuel Macron, n’a eu le courage de réformer en profondeur l’administration, les aides sociales, ou les doublons entre collectivités. Certes, Emmanuel Macron n’est pas le seul responsable, mais il avait les cartes en main pour inverser la tendance. Il ne l’a pas fait. Il a même laissé filer les dépenses sous couvert de modernisation ou de relance, sans remettre à plat l’architecture budgétaire. Et aujourd’hui, ce sont les plus précaires et les classes moyennes qui vont trinquer en premier et, dans un second temps, ce sont les générations futures qui passeront à la caisse pour payer le prix fort du plan d’austérité à venir. Selon un sondage réalisé au lendemain des annonces de François Bayrou sur son projet de loi des finances 2026, 9 Français sur 10 estiment que l’Etat doit diminuer son train de vie afin de lutter contre le déficit budgétaire. Voilà qui ne fera pas non plus de mal à certains de nos ministres (y compris le Premier d’entre eux) , députés, sénateurs… dont la surcharge pondérale, depuis qu’ils ont été nommés ou élus, est presqu’aussi impressionnante que le niveau de la dette nationale. D’où la nécessité impérative de réduction du train de vie de l’Etat. Il en va presque de la santé de celles et ceux qui nous dirigent. 

Y.M.

(montrougeyves@gmail.com)

Yves Mont-Rouge

montrougeyves@gmail.com
Téléphone : 0692 85 39 64

17 Commentaires

  1. Notre Macron local, Selly veut faire une autoroute en sa ville la plus moche de l’île, et le Tampon. Il va passer par où ? Par son boyau? A moins de détruire la montagne et la flore des Plaines, comment peut ton élargir cette route ? Voilà une idée d’économie de plusieurs millions : arrêter les projets démagogiques à la veille des élections, quand on a passé son mandat à ne rien foutre.

  2. Après le premier mandat, tout out le monde était d’accord pour dire que les députés n’étaient pas préparés ni pros et Montrouge veut encore plus d’amateurisme ? Qu’a-t-elle démagogie. Député, c’est un métier.

  3. Une analyse aux conclusions inquiétantes mais qui ne semblent pas « ébranler » davantage nos décideurs ! Quant à la surcharge pondérale de nos élus, il n’y a qu’à observer ceux d’ici dont beaucoup, une fois élus, s’est vite créé une « rondeur » inversement proportionnelle aux résultats de leur mission ! Pauvre France !
    Des choix nouveaux s’imposent dès les prochaines échéances électorales à moins que ???

    • C’est clair il faudrait que l’état revoie ses depenses à la baisse, il faudrait aussi que les pompes financières qui n’ont aucune raison d’etre entretenues par nous soient supprimées, pourquoi entretenir grassement la dame Mazarine fille, du sieur Mitterand, dans un château entretenu par nos soins, de lui octroyer une garde montée pour sa protection.. De quel droit cette personne profite t elle du labeur des contribuables.. Il en est de même pour pour les dinosaures à la retraite, qu’on diminue leur pension et les mettre au meme niveau que celui d’un contribuable lambda et les milliards recherchés par les libidineux du gouvernement seront vite trouvés et nul ne sera besoin de ratiboiser les retraites de ceux qui ont vraiment travaillé et cotisé..

  4. Il y a trop de ministres d’hommes politiques dans notre gouvernement. 1 ministre coûte 150000 environ par an. Diminuons cet effectif. Arrêtons de mettre en place des postes pour des soit disant politiciens car si vous multipliez sur une année on récupère des milliards en réduisant des postes. Le gouvernement s’attaque toujours au peuple a ceux qui ont bossé tte leur vie qui ont cotisé et aux salaires modestes. STOPPONS CETTE HÉMORRAGIE. Certaines personnes au gouvernement sont avides de pouvoir d’argent

  5. Un des plus mauvais editoriaux de ces derniers mois. Je regrette de l’avoir lu. Les pauvres trinquent, les riches à taxer, les pauvres sdf et heureusement quelques journalistes présents tels des sauveurs capables d’analyser le budget de l’état et dans une vision catastrophique un éditorialiste qui voit l’avenir

    • Montrouge ne connaît pas la signification d’un éditorial, il ne s’agit pas de faire un copier-coller de l’actualité, pensé et écrit par d’autres !
      Il ne sait faire que des commentaires à la hauteur de sa personne.
      C’est vrai qu’avec son niveau BAC, difficile de faire autrement.

  6. Et Nos élus aussi ! Tous dans le même panier ces voleurs de pouvoir ! Le peuple est a sa faim , et eux ils s’engraissent avec des bedaines bien rond et a enculer intelligemment leurs votants ! Des jouisseurs et jouisseuses nés ! Pas honte a voir cette vie chère ou on se tire la langue ? Pas honte d’être complice avec les monopoles de l’alimentation ? Un jour s’appellera demain la revolution

    • Des élus qui ont 6800 euros d’indemnités et qui ont besoin de voler encore dans les caisses! Ils ont besoin de letchis et de mangues, de dessous de table, de délits de favoritisme et de marchés truqués! Ils ont besoin de devenir richissimes!

  7. Localement, vous oubliez de citer l’affreuse et inefficace politique de Monsieur MELCHIOR dont personne ne parle. Certes vous avez du mal à comprendre les politiques sociales mais quand même. Il n’y a pas que Macron qui a merdé ! Il y a des aussi nuls localement.

    • Sans compter la matante Huguette qui a fait 50ans de politique pour zéro résultat et qui est desormais a la tête de l’économie locale alors qu’on sait tous que le communisme n’a jamais réussis a tenir.. notre situation est affreuse

      • Huguette est géniale. Je veux qu’elle reste le plus possible parce qu’elle aime son ti péi la Rénion et qu’elle i travaille dure pour relève demoun et pas seulement pou donne l’argent Isak néna déjà pou jeter.

        • Là y sar change gouvernement y fait aou un discours aussi alarmant. Jeux olympiques 14 juillet té gaillard tire porte feuille astaire. Est ce nous risque un banqueroute comme la crise en 1930 aux États-Unis ? Chaque fois té pou dit ça « les français y économise na tant de milliards su livret A etc » est ce qui faut serre l’arzent sous matelas ? Cet y connaît la finance y connaît jongler fait investissement li brasse le flouze comme le roi Midas li fait pas travaille la bcq française. Qui ça lé pris comme lo rat si la colle zacque ? Na marre que tout le temps lo pti lé jamais invité à zot fête et que li même pou trinquer chaque fois quand y touche le sujet sensible l’argent. Un suicide collectif y attende à nous. N’aura pas besoin l’intervention de l’homme de la place rouge.

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