Partir quelques jours en vacances n’est plus un automatisme pour une grande partie des familles réunionnaises. Face à l’envolée du coût de la vie et à des revenus souvent trop faibles pour absorber des dépenses exceptionnelles, nombreux sont ceux qui n’ont d’autre choix que de contracter un crédit ou de recourir à des facilités de paiement pour s’offrir quelques jours de répit loin de l’île.
Selon l’Observatoire des inégalités, environ 40 % des Français ne partent pas en vacances chaque année. Ce chiffre grimpe encore chez les foyers modestes, qui sont souvent contraints de rester chez eux faute de moyens. « Le contraste est énorme : dans les foyers aisés, 80 % partent, tandis que chez les plus modestes, c’est à peine la moitié », indique Louis Maurin, directeur de l’Observatoire.
À La Réunion, cette réalité est encore plus durement ressentie. Le prix des billets d’avion vers la métropole ou l’étranger, souvent élevé, freine de nombreuses envies d’évasion. Résultat : une pratique se généralise, celle du paiement en plusieurs fois auprès des compagnies aériennes. Certaines familles optent même pour le crédit à la consommation afin de boucler leur budget vacances.
À La Réunion, les appels aux organismes bancaires se multiplient en période de vacances, non pas pour acheter une voiture ou financer des travaux, mais bien pour prendre l’avion ou réserver un hébergement. Ces prêts deviennent parfois la seule alternative pour maintenir un lien avec la famille en métropole ou découvrir d’autres horizons.
Partir en vacances est ainsi devenu un luxe à crédit. Si des aides existent, elles restent limitées et mal connues. En attendant, la réalité s’impose : pour nombre de Réunionnais, les vacances ne sont plus une simple parenthèse de plaisir, mais un projet à financer sur plusieurs mois.


