Nouvelle‑Calédonie : l’accord de Bougival déjà fragilisé, et si tout était à refaire ? (vidéo)

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Trois semaines après sa signature le 12 juillet 2025, l’accord de Bougival—salué comme une avancée historique—entre dans une zone d’impasse politique naissante, confronté au scepticisme d’une frange du camp indépendantiste.

L’accord de Bougival devait être une étape pacifique de sortie des crises récentes. Il apparaît désormais comme un enjeu politique majeur, à l’intersection des revendications indépendantistes et de la stratégie d’apaisement de l’État français. Alors que les tensions ressurgissent, le gouvernement est confronté au défi de bâtir un consensus durable ou de composer avec une réalité politique à l’avenir incertain.

Un texte clé devenu un point de rupture

L’accord entérine la création d’un « État de la Nouvelle‑Calédonie » à l’intérieur de l’État français, l’instauration d’une nationalité calédonienne, le transfert progressif de compétences régaliennes, la convocation d’un référendum local en février 2026 et une réforme constitutionnelle à venir. Ce compromis, conçu pour prolonger l’esprit du Nouméa de 1998, propose une “souveraineté partagée” via une majorité qualifiée de trois cinquièmes au Congrès local et une validation conjointe par l’État français.

Contestation grandissante des indépendantistes

L’Union calédonienne (UC), principale force indépendantiste au sein du FLNKS, multiplie les critiques, dénonçant une “décolonisation interne dans la France” et la dilution de l’identité kanak au sein d’un peuple calédonien unifié. Le Tavini Huiraatira juge l’accord conditionnel, « mort dans l’œuf », qu’il ne considère pas comme une avancée durable.

Paris sous pression : entre prudence et maladresse institutionnelle

Du côté de la France, le gouvernement tente de maintenir le cap. Le ministère des Outre-mer, sous la houlette de Manuel Valls, est désormais en première ligne. Mais l’exécutif est fragilisé par les réserves exprimées jusqu’au sein des partis de droite et d’extrême droite en métropole sur les effets constitutionnels de l’accord. Bruno Retailleau, sénateur et dirigeant de droite, évoque déjà la difficulté de maintenir un consensus sociétal face à l’instabilité parlementaire.

Une étape décisive bientôt en vue

L’application de l’accord dépend désormais du vote au Parlement (Assemblée nationale et Sénat), puis de l’approbation par référendum local. Plusieurs conditions institutionnelles doivent être réunies, notamment une majorité des 3/5ᵉ du Congrès, mais aussi une volonté politique partagée entre Paris et Nouméa afin d’éviter un nouveau blocage.

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