Dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur l’Océan qui se tiendra à Nice début juin, les associations Longitude 181, VAGUES et Wild Legal ont choisi de mettre en lumière la question controversée de l’abattage des requins à La Réunion. Le samedi 7 juin, la grande finale du procès simulé organisé par Wild Legal se tiendra à la Faculté de droit et de science politique de Nice. Étudiants en droit, juristes et experts de la justice environnementale y participeront pour simuler une audience mettant en cause la Préfecture de La Réunion dans le cadre de cette politique.
Depuis 2019, Wild Legal organise chaque année un procès pédagogique pour sensibiliser à la justice environnementale. Pour cette sixième édition, le programme s’appuie sur une collaboration avec Longitude 181 et l’association réunionnaise VAGUES. Ensemble, elles dénoncent une politique d’abattage qualifiée de “préventive” qui, selon elles, a causé la mort de plus de 870 requins tigres et bouledogues depuis 2011, dont plusieurs dizaines appartenant à des espèces menacées. Le procès fictif vise à examiner, dans un cadre académique et juridique, les responsabilités administratives dans la gestion de cet enjeu environnemental.
L’événement réunira des juristes spécialisés comme Violaine Du Pontavice et Laurence Laroques, ainsi que des chercheurs en droit de l’environnement, pour juger les plaidoiries des équipes finalistes. Si le procès reste simulé, il s’inscrit dans une démarche réelle : les associations envisagent, à son issue, le dépôt d’une requête en responsabilité contre l’État. Cette initiative entend aussi questionner la position de la France, qui se veut exemplaire dans la protection des aires marines tout en menant des politiques critiquées au sein de ses propres territoires.
En parallèle de ce procès, les associations poursuivent leurs actions de plaidoyer à l’échelle internationale. Une pétition soutenant la reconnaissance des droits de l’Océan a déjà rassemblé près de 45 000 signatures. Elles souhaitent également que ces droits soient inclus dans la Déclaration de Nice qui sera discutée lors de la Conférence des Nations unies. Labellisé “La Mer en Commun” par le ministère de la Transition écologique, le programme s’inscrit dans une dynamique plus large de réflexion sur les droits de la Nature.


