« Quelques mois avant son décès, mon père m’avait dit : tu pourras t’engager en politique le jour où tu seras en mesure d’encaisser un maximum et lorsque tu auras cette capacité à faire comme feuille songe », se rappelle Emilie, la fille d’Anne-Lise Calogine et de feu Michel Fontaine, le maire de Saint-Pierre, qui n’a pas eu le temps de terminer son mandat. Il est décédé en mars dernier.

Michel Fontaine a été maire de Saint-Pierre de 2001 à mars 2025, systématiquement réélu dès le 1er tour; Il a été également sénateur, conseiller départemental, conseiller régional, patron de la droite. Une grande figure de la politique locale. Il avait donné des conseils à sa fille Emilie. « Faut savoir encaiser un maximum », c’est-à-dire faire face aux critiques parfois méchantes et gratuites , sans capituler, sans se laisser affecter moralement. « Capacité à faire comme feuille songe » : en créole on dit, « de l’eau i prend pas dessus feuille songe ». Ce qui veut dire : « il faut laisse couler ». Autrement dit, « laisse la mer battre ».

Aujourd’hui, à 22 ans, Emilie se sent prête. « Depuis la mort de mon père, après avoir lu certaines critiques haineuses sur les réseaux sociaux, de les avoir surmonter, je pense être en mesure à présent de pouvoir encaisser et de faire comme feuille songe », explique la jeune étudiante en 3ème année de Droit  (du Travail et de la Famille), à l’université de Lyon. Auparavant, après avoir quitté son île en 2021, la jeune bachelière avait fait deux années de Droit à Tour. Emilie poursuit ses études de Droit tout en travaillant en alternance dans un cabinet d’avocats toujours à Lyon. Depuis l’hexagone, elle continue à suivre de très près la politique locale, plus précisément la politique à Saint-Pierre.

Emilie Fontaine est en contact permanent avec l’actuel premier magistrat de Saint-Pierre, David Lorion, celui qui a pris le relais de l’ancien maire. « On échange régulièrement par téléphone. Monsieur Lorion m’appelle souvent. Je le soutiens car il a inscrit son action dans la continuité de ce que papa a fait pour cette belle ville de Saint-Pierre; Il est le seul à incarner la vision politique de mon père pour Saint-Pierre », explique Emilie, qui s’intéresse beaucoup aux thématiques de la sécurité, de la jeunesse…

Le 5 octobre dernier, elle postait sur son Facebook le message suivant : « Très belle initiative, Monsieur le Maire ! Soutenir et encourager la jeunesse de Saint-Pierre à s’engager, c’est préparer l’avenir de notre ville. À tous les jeunes, ne lâchez rien, parce que moi je ne lâcherai rien ! Croyez en vos rêves, en vos idées, en votre capacité à faire bouger les choses. La politique, c’est avant tout une affaire de conviction, de partage et d’amour pour son territoire ». Emilie dit ce qu’elle pense, elle n’a pas sa langue dans sa poche.

« Je veux rendre la politique plus humaine… »

Elle a par ailleurs posté des vidéos sur son Facebook à propos de « la galère de la vie estudiantine » que David Lorion a regardé. « Je le connais depuis que j’étais toute petite », signale Emilie, qui viendra soutenir le candidat Lorion durant deux semaines en décembre prochain, puis elle reviendra en février, puis encore en mars, avant de revenir s’installer définitivement dans son île natale en juillet ou août 2026, à la la fin de son cursus universitaire. « Au début, je voulais être avocate, mais je me rends compte que je suis de plus en plus attirée par le monde politique ». Raison pour laquelle, juste après son cursus universitaire, elle s’inscrira à l’école de directeur de cabinet à Paris et elle suivra les cours à distance.

Vous l’aurez compris, Emilie a décidé de franchir le pas, même si elle est consciente que la politique, malheureusement, n’est pas toujours noble et propre. « Mais la politique, ça coule dans mes veines, j’en fais depuis que je suis dans le ventre de ma mère », dit-elle. Elle veut s’engager justement avec un objectif précis : « rendre la politique plus humaine » et, surtout, « pour essayer d’apporter des solutions concrètes aux problèmes de la jeunesse; Des jeunes qui, souvent, sont contraints de partir en métropole, même sans moyens, pour se former et trouver un travail car à la Réunion, il n’existe pas vraiment de possibilité d’alternance. Les jeunes, y compris les étudiants, doivent la plupart du temps se contenter d’un contrat PEC. Or, il ne peut y avoir d’avenir avec un contrat PEC ».

C’est donc décidé. Emilie va se lancer en politique dans le cadre des municipales de 2026. En prenant la parole durant la campagne électorale, en faveur de David Lorion. Et une place sur la liste du candidat Lorion ? « Je suis prête, mais ça ne dépendra pas de moi. C’est Monsieur Lorion qui fait sa liste et lui seul sait ou saura comment et avec qui il va la constituer. Il sait que je suis disponible et qu’il pourra toujours compter sur moi, sur mon engagement en faveur de la jeunesse, en faveur de cette ville qui a été transformée par mon père et son équipe, à laquelle Monsieur Lorion a fait et fait toujours partie. S’il me propose d’être sa colistière, je l’accepterai volontiers. » A suivre !