Au-delà du capitaine d’industrie qui, pas plus tard qu’en avril dernier, accueillait Emmanuel Macron, le président de la République, dans sa société Royal Bourbon Industries à Bras-Panon, je voudrais rendre hommage à l’homme, le lycéen que j’ai connu (il était en classe de Terminale quand moi j’étais en Seconde), le « marmaille » de Saint-Benoit, le politique, tellement discret dans sa vie de tous les jours qu’il paraissait presque timide.
La triste nouvelle est tombée ce mercredi 26 novembre : Daniel Moreau (au centre sur la photo de Une) s’en est allé à l’âge de 63 ans. J’étais à une conférence de presse politique (municipales 2026 à Bras-Panon), lorsque je l’ai apprise par Huguette Bello, présente à ladite conférence de presse… Quelques coups de fil plus tard, et j’ai appris qu’il était décédé des suites d’une longue maladie. Il se battait contre un cancer depuis une dizaine d’années. Avec Daniel Moreau, c’est bien plus qu’un capitaine d’industrie qui s’est éteint ; C’est une figure essentielle de l’économie locale, un bâtisseur, un repère, mais aussi et surtout un homme d’une profonde humanité.
Daniel Moreau faisait partie de ces personnalités qui marquent une île, non seulement par leur réussite, mais par la manière dont ils choisissent d’habiter cette réussite. Bénédictin de naissance ou de cœur, il était de ceux qui restent fidèles à leur terre, qui investissent, qui créent, qui partagent, et qui transmettent. Un gros bosseur qui s’est beaucoup donné pour l’économie de l’île. Son engagement pour le développement économique local a contribué à façonner des opportunités, à inspirer des vocations, à ouvrir des portes pour la jeunesse qui voyait en lui un exemple à la fois solide et bienveillant. Nombre de jeunes et de moins jeunes sont passés par Royal Bourbon Industries.
Daniel Moreau a également fait un bout de chemin en politique, à Saint-Benoit, ville où son tonton, le docteur David Moreau a été maire jusqu’en 1983. Daniel a été, lui, conseiller municipal de l’opposition face à Jean-Claude Fruteau, puis adjoint délégué aux finances du docteur Bertho Audifax, de 2001 à 2008. Il a été également conseiller régional, élu sur la liste de Pierre Lagourgue de 1993 à 1998 durant la mandature de la présidente Margie Sudre. Comme son père et son oncle, il était gaulliste. Daniel Moreau a été aussi candidat aux élections cantonales à Saint-Benoit. Avec toujours cette même posture : un candidat simple et accessible, jamais vindicatif, toujours consensuel, acceptant respectueusement le verdict populaire, même lorsque ce n’était pas en sa faveur.
On peut être grand sans cesser d’être bon
Derrière l’entrepreneur respecté, derrière l’élu, se tenait un homme d’une simplicité désarmante. Depuis les années lycées (autrefois Amiral Bouvet, aujourd’hui Jean-Claude Fruteau, à Saint-Benoit), Daniel Moreau avait cette façon rare d’être à la fois humble et profondément généreux. On se souvient de son écoute, de son regard franc, de cette gentillesse qui ne se proclamait pas, mais qui se vivait. Il donnait sans compter, offrait son temps, ses conseils, son soutien, toujours avec cette pudeur qui caractérise ceux dont la bonté n’a rien de calculé.
Un humaniste, oui. Un homme de cœur, incontestablement. Ceux qui l’ont croisé, même brièvement, gardent en mémoire un sourire accessible, une présence apaisante, une chaleur sincère. Ceux qui ont travaillé à ses côtés parlent d’un leader qui n’a jamais confondu autorité et arrogance, et qui savait, mieux que personne, valoriser les autres sans jamais chercher la lumière pour lui-même. L’ingénieur en agro-alientaire avait également cette capacité à vulgariser les sujets économiques parfois complexes, parce qu’il en était passionné.
Aujourd’hui, son absence crée un vide immense. Mais restent les traces humaines, professionnelles, affectives d’une vie vécue avec droiture et générosité. Reste aussi, pour ceux qui l’ont connu, le souvenir d’un homme rare, dont l’humilité et la bonté continueront d’inspirer longtemps encore.
Daniel Moreau nous laisse un héritage précieux : celui de croire qu’on peut être grand sans cesser d’être bon. Celui de montrer qu’on peut transformer son île sans jamais se placer au-dessus d’elle. Celui de rappeler que l’essentiel, au final, tient au cœur. C’est en tout cas ainsi que je me souviendrai de lui. La dernière fois que je l’avais croisé, c’était en mars dernier, à Hell-Bourg, lors de la visite de Manuel Valls, dans un champs de chouchous, en mars, quelques jours après le passage du cyclone Garance. En tant que président de l’ARIFEL, bien qu’affaibli par la maladie, il était toujours aux côtés des producteurs locaux et gardait le sourire.
Que son âme repose en paix, là-haut, où il va retrouver son père Paul Moreau, qui a été maire de Bras-Panon durant 36 ans, jusqu’en 1995 ainsi que son oncle le docteur David Moreau, qui fut maire de Saint-Benoit jusqu’en 1983. A Son épouse, à ses filles, à sa maman, à ses frères Régis, Alain, à sa sœur Evelyne (mon ancienne camarade du lycée de Saint-Benoit), à Daniel Gonthier (ancien maire de Bras-Panon de 2001 à 2020), son beau-frère… je présente mes plus sincères condoléances.



trés bel hommage pour cet homme de coeur. une personne comme on n’en voit plus surtout en politique d’une gentillesse et d’une courtoisie envers le petit personnel….. qu’il repose en paix