Mayotte : la chasse aux commerçants profiteurs de la soif est lancée

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À Mayotte, plusieurs commerces ont été sanctionnés pour avoir surfacturé les bouteilles d’eau en plein mois de ramadan. Les autorités entendent bien mettre un terme à cette dérive.

Dzaoudzi, le 6 avril 2025. Alors que la population mahoraise fait face à des pénuries d’eau récurrentes, aggravées par les restrictions et les trafics en cette période de ramadan, certains commerces n’ont pas hésité à profiter de la crise pour gonfler exagérément les prix de vente des bouteilles d’eau. Un comportement que le préfet de Mayotte a tenu à sanctionner avec fermeté.

Le 28 février dernier, un arrêté de plafonnement des prix de l’eau en bouteille a été pris pour encadrer les tarifs et protéger le pouvoir d’achat des ménages. Mais à la suite d’une vaste campagne de contrôles engagée début mars, plusieurs enseignes ont été prises en flagrant délit de non-respect de la réglementation. Prix non affichés, marges abusives, absence de transparence : les infractions relevées vont bien au-delà d’un simple oubli.

Une liste noire rendue publique

Dans un souci de transparence, la préfecture a publié une première liste de 13 établissements sanctionnés. Parmi eux, des snacks, des épiceries, des boulangeries, mais aussi plusieurs magasins de type “douka” – petits commerces de proximité très fréquentés par la population. Leurs localisations couvrent une grande partie du territoire : Mamoudzou, Cavani, Labattoir, Pamandzi, Passamainty, ou encore Vahibé.

La plupart ont été épinglés pour défaut d’affichage des prix et/ou non-respect du prix plafond de vente fixé par arrêté. Cette initiative vise à dissuader toute tentative de spéculation sur un produit aussi vital que l’eau, en particulier dans un département en crise hydrique chronique.

Des contrôles encore en cours

La préfecture précise que certaines procédures administratives sont encore en cours. D’autres sanctions pourraient donc tomber dans les prochains jours. L’objectif assumé est de restaurer la confiance des consommateurs et de montrer que l’État veille à faire respecter les règles du jeu économique.

« L’État reste pleinement mobilisé », assure le communiqué, tout en rappelant que la lutte contre les trafics d’eau et les abus tarifaires est une priorité pour les autorités.

Une question de survie et de dignité

Dans un territoire confronté à une précarité structurelle, la spéculation sur l’eau relève de l’indignité. Loin d’un simple débat économique, ce dossier touche au cœur même des inégalités et des tensions sociales qui traversent Mayotte.

Les mesures de répression prises aujourd’hui marquent un tournant : désormais, la chasse est ouverte contre tous les commerçants qui font de la soif un business.

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