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Marronnage et nature : les collégiens enracinent l’avenir au sommet du Dimitile (vidéos)

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Le 1er juillet, au cœur du Camp marron du Dimitile, un site emblématique perché à 1 800 mètres d’altitude, s’est tenue une action symbolique à la croisée de l’histoire, de l’écologie et de l’engagement citoyen. Dans ce paysage chargé de mémoire, autrefois lieu de refuge pour les esclaves en fuite, une trentaine d’élèves du collège Capitaine Dimitile, accompagnés par l’association éponyme, le Département et professeurs, ont planté des essences endémiques dans le cadre du Plan 1 million d’arbres. Une journée dédiée à la résilience, de la nature comme des Hommes.

 Une action enracinée dans l’histoire du lieu

Le site du Dimitile n’est pas seulement un joyau de biodiversité, c’est aussi un haut lieu du marronnage à La Réunion. Les collégiens ont mené un travail de recherche approfondi sur cet héritage historique : qu’est-ce que le marronnage, ses causes, les châtiments, les marrons célèbres, les lieux de fuite comme le camp Dimitri, les chasseurs d’esclaves… Ce travail a donné naissance à des panneaux thématiques et une exposition itinérante richement documentée.

« Dimitile était un esclave devenu marron, qui s’est réfugié ici pour fuir l’oppression », racontent les élèves.

Certains ont même recréé son histoire et celle de ses proches à travers des affiches réalisées avec leur professeur d’histoire, M. Bertelier.

 

Une plantation, des apprentissages vivants

Sur le terrain, les élèves ont appris à planter des espèces endémiques : tamarins des Hauts (Acacia heterophylla), bois jaune, bois maigre, bois d’olive, change-écorce ou encore le tan rouge — connu pour sa fleur donnant un « miel vert » très prisé.

 

Ces arbres symbolisent la résilience : « Le tamarin plie sous le vent cyclonique, mais il se redresse toujours », rappelle un des membres fondateurs de l’association Capitaine Dimitile. La plantation devient alors geste mémoriel et acte d’espoir, invitant chacun à laisser une trace pour les générations futures.

 

 Une initiative collective pour l’avenir de l’île

Depuis 20 ans, l’association sensibilise les jeunes aux enjeux écologiques et historiques de leur territoire. Aujourd’hui, elle collabore avec le Département dans le cadre du Plan 1 million d’arbres, visant à restaurer les écosystèmes de l’île. Déjà plus de 400 000 arbres ont été plantés, avec l’objectif d’atteindre 500 000 d’ici fin 2025, notamment grâce aux campagnes « Bwa de Kartié » et à l’implication de plus de 100 partenaires.

 

En l’absence du Président Cyrille Melchior, c’est la vice-Présidente Camille Clain qui a représenté la collectivité. Lors de la séquence, elle a souligné :

« Cette journée est la marque de la résilience. Celle de nos ancêtres qui ont fui l’esclavage, mais aussi celle de la biodiversité, qui s’ancre de plus en plus sur ce site. »

Un appel à planter… et transmettre

L’objectif est que chaque visiteur du site puisse, à son tour, planter une essence endémique grâce à la pépinière en cours de création : « Même un simple pied de café ou un bananier peut devenir un acte porteur de sens. Le principal, c’est d’agir, de contribuer, de planter avec son petit doigt vert », sourit un intervenant.

Le Dimitile redevient ainsi non seulement un lieu de mémoire mais aussi un laboratoire vivant de transmission, de lien entre les racines du passé et les pousses du futur.

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