Hier soir, des journalistes ont été blessés et leur matériel confisqué par les autorités. Ce matin, de nouvelles coupures d’électricité frappent la population, qui se retrouve également privée d’eau. Rappelons qu’au départ, les manifestations avaient éclaté en réaction à ces mêmes coupures.

Notre correspondant Vavah est intervenu en direct sur nos ondes pour faire le point sur la situation à Madagascar, dénonçant « l’État qui abandonne les citoyens ».

Il interviendra de nouveau aujourd’hui, des directs à retrouver sur la page Facebook de Radio Free Dom.

Dans le même temps, les employés chargés de la distribution d’eau et d’électricité annoncent leur entrée en grève. Une décision qui fait craindre une aggravation de la crise.

Vos réactions en direct au 02.62.99.12.00.

Madagascar : entre crise politique et colère sociale, l’ONU s’en mêle

À Antananarivo, les affrontements entre jeunes manifestants et forces de l’ordre se multiplient.

Les députés Jean-Hugues Ratenon et Perceval Gaillard ont adressé un courrier au ministre démissionnaire des Affaires étrangères afin d’alerter sur la situation préoccupante à Madagascar.

« GOUVERNEMENT – ÉTAT-MAJOR MIXTE OPÉRATIONNEL NATIONAL (EMMONAT)
COMMUNIQUÉ (Armée – Police – Gendarmerie)

Face aux événements survenus ce mardi 30 septembre 2025, en matière de sécurité publique, les forces de l’ordre réunies au sein de l’EMMONAT publient le communiqué suivant.

Des manifestants ont organisé des attroupements dans divers lieux stratégiques de la capitale, notamment à Antananarivo.
Bien que la liberté d’expression et la manifestation d’opinions soient reconnues, il a été constaté de graves débordements, dont l’incendie volontaire de biens publics, notamment dans le jardin d’Ambohijatovo, provoqué par des fauteurs de troubles.

Dans un État de droit comme Madagascar, l’exercice des libertés d’expression et de manifestation ne doit en aucun cas se transformer en violences ni en atteintes à l’ordre public. L’EMMONAT veille ainsi au respect des lois, dans l’intérêt collectif.

L’EMMONAT rappelle qu’il est de son devoir de protéger les citoyens et leurs activités quotidiennes. Cela inclut la protection des infrastructures essentielles ainsi que des secteurs vitaux susceptibles d’être ciblés par des destructions et pillages.

Chaque citoyen soucieux de l’intérêt national est invité à respecter l’ordre public, à exprimer ses opinions dans des lieux autorisés, et à éviter tout acte de provocation pouvant mener à des violences.

Le non-respect de ces règles, ainsi que les actes de vandalisme, sont considérés comme des entraves au développement et seront traités avec fermeté.

L’EMMONAT réaffirme son engagement à assurer la sécurité publique, à maintenir la stabilité quotidienne et à protéger la population contre toute forme de violence.

Signé : Le Commandement de l’EMMONAT »

En direct sur Free Dom, Vavah, témoin sur place, a raconté l’enfer vécu dans les rues de la capitale malgache.

La crise à Madagascar prend une tournure internationale. Dans un communiqué, les Nations unies demandent une enquête sur la réponse sanglante des forces de l’ordre lors des récentes manifestations. Selon l’ONU, au moins 22 personnes auraient été tuées et plusieurs centaines blessées.

Une Malgache installée à La Réunion exprime son inquiétude face à la situation.

Le gouvernement malgache dément, quant à lui, ces chiffres, affirmant qu’aucun bilan officiel n’a été établi.

Madagascar : le gouvernement dissout, la Génération Z dans la rue ; “La misère pendant que le président mène la belle vie”

La situation reste tendue dans la Grande Île. À Antananarivo, les jeunes de la Génération Z se mobilisent contre les coupures d’eau et d’électricité, mais aussi contre la corruption depuis le 25 septembre.

Hier encore, des manifestations ont éclaté, notamment autour des universités.

Iloniaina Alain, du site d’information 2424.mg, fait le point au micro de Christophe Damour, à retrouver dans le podcast Free Dom du jour.

Depuis 45 ans, ce Réunionnais connaît Madagascar comme sa poche. Furieux, il dénonce les coupures d’eau, de courant et la misère qui frappent la population, tandis que le président Rajoelina vivrait dans le luxe.

Dans un cri de colère, il interpelle même la présidente de Région, Huguette Bello.

Madagascar : au moins 22 morts depuis le 25 septembre, Rajoelina dissout le gouvernement dirigé par Ntsay

Depuis le 25 septembre, Madagascar est secoué par une vague de manifestations contre les coupures d’électricité et d’eau. Ces mobilisations, qui ont commencé à Antananarivo avant de s’étendre à d’autres grandes villes, ont donné lieu à une répression violente des forces de sécurité. Jusqu’ici, les autorités n’ont publié aucun chiffre officiel concernant le nombre de victimes.

C’est finalement la déclaration du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, qui a permis d’obtenir un premier bilan. Selon l’ONU, au moins 22 personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées depuis le début des manifestations. Parmi les victimes figureraient aussi bien des manifestants que des passants, certains ayant été atteints par des balles réelles.

Cette communication des Nations Unies est désormais considérée comme le premier bilan officiel reconnu à l’échelle internationale. Elle confirme la gravité des événements et souligne l’usage d’une force jugée disproportionnée contre des rassemblements qui avaient débuté pacifiquement. En l’absence de communication transparente des autorités malgaches, ce bilan onusien devient la seule référence disponible pour mesurer l’ampleur de la répression en cours dans le pays.

Face à la gravité de la situation dans le pays, dans une déclaration télévisée sur les chaînes nationales, le président malgache, Andry Rajoelina a annoncé la dissolution du gouvernement dirigé par le Premier ministre Christian Ntsay.Il en appelle à tous les Malagaches compétents et expérimentés à lui donner la main pour restaurer le pays. Il a déclaré que le nom du Premier ministre sera attendu dans les trois jours à venir.