La tension monte dans le secteur du transport. À partir du 5 septembre, les organisations de taxis, emmenées par la Fédération nationale du taxi (FNDT), prévoient une mobilisation d’ampleur nationale. Des blocages sont annoncés dans les grandes villes, autour des aéroports, des gares et même des dépôts de carburant, avec un objectif clair : forcer le gouvernement à revoir sa réforme du transport sanitaire.
Au cœur de la colère des taxis se trouve une nouvelle convention avec l’Assurance maladie, qui doit entrer en vigueur dès octobre. Cette réforme vise à réduire les dépenses du transport sanitaire, en forte hausse depuis 2019. Mais pour les chauffeurs, elle met directement en péril leur survie économique.
Les retours « à vide », c’est-à-dire les trajets sans passager après avoir déposé un patient, seront fortement dissuadés, provoquant selon la FNDT une perte de 30 % du chiffre d’affaires. Or, près de 85 % des taxis en France vivent en grande partie du transport de patients.
Les fédérations rappellent que les taxis doivent aussi affronter une concurrence accrue des VTC, parfois accusés de ne pas respecter les règles autour des gares et aéroports. La réforme, qui impose en parallèle la facturation dématérialisée et la géolocalisation d’ici 2027, est perçue comme une nouvelle contrainte qui alourdit encore le quotidien des artisans taxis.
De leur côté, les autorités sanitaires avancent la nécessité d’économiser entre 100 et 150 millions d’euros par an, en regroupant les patients et en réduisant les frais liés à des trajets non optimisés.
Si la mobilisation se concrétise, la France pourrait connaître une paralysie partielle dès le 5 septembre. Le spectre de barrages filtrants et de blocages stratégiques inquiète déjà le gouvernement, car l’impact pourrait se faire ressentir bien au-delà du secteur des taxis.
La question demeure : La Réunion sera-t-elle aussi concernée par ce mouvement ? Sur l’île, les taxis jouent un rôle crucial, notamment pour les patients des zones isolées et les liaisons vers les centres hospitaliers. Si la contestation s’exporte jusque dans les DOM, la situation pourrait compliquer la vie quotidienne de nombreux Réunionnais, déjà confrontés à un manque d’alternatives en matière de transport public.
Pour l’heure, aucune organisation locale n’a confirmé sa participation, mais la profession reste très attentive à l’évolution du conflit national.
Transport sanitaire : les taxis de La Réunion en grève le 19 mai pour défendre leur survie
Transport sanitaire : les taxis de La Réunion « soutiennent la mobilisation nationale du 11 juin »
Grève des taxis : un préavis illimité mais plus de blocage sur les routes (Podcasts)
Grève des taxis : la réponse cash d’une taxiwoman aux critiques (Podcast)



5 ou 10 septembre : voyons voir si le préfet saura faire respecter la liberté de circulation