Le débat sur le coût des arrêts de travail revient sur le devant de la scène, et cette fois-ci, les médecins généralistes de La Réunion sont en première ligne. Selon les chiffres publiés par l’Assurance maladie, la facture des arrêts maladie a progressé d’un milliard d’euros en un an, atteignant désormais près de 16 milliards d’euros. La durée moyenne des arrêts en France s’élève à 34,7 jours par an, un record qui inquiète les autorités de santé.
Pour tenter de contenir cette hausse, près de 500 généralistes sont désormais dans le viseur de la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM). Ces praticiens, accusés d’avoir prescrit trop d’arrêts, devront réduire leurs prescriptions d’au moins 20% dès le 1er septembre. Faute de quoi, ils s’exposent à des sanctions financières allant jusqu’à 7.000 euros.
La CNAM, justifie cette décision par l’augmentation continue des dépenses d’indemnités journalières, en hausse de 6,7% au premier semestre 2025. À ce rythme, le budget prévisionnel de la Sécurité sociale pourrait être dépassé de 500.000 euros, un dérapage que l’organisme entend éviter coûte que coûte.
Du côté des syndicats médicaux, la réaction est unanime : cette politique est vécue comme une attaque directe contre la liberté de prescription. Imposer des quotas reviendrait, selon eux, à “brimer les patients”, en particulier ceux atteints de pathologies chroniques ou soumis à des conditions de travail difficiles. Les syndicats appellent ainsi les généralistes à refuser cette « mise sous objectifs », même si cela les expose à des pénalités.
Sur l’île, où l’accès aux soins reste inégal et où de nombreux patients souffrent de maladies liées aux conditions sociales, climatiques et professionnelles, la mesure suscite une vive inquiétude. Les médecins généralistes réunionnais craignent d’être pris au piège : répondre aux besoins réels de leurs patients ou obéir aux injonctions de l’Assurance maladie. Un dilemme qui pourrait fragiliser encore davantage une profession déjà confrontée à une pénurie de praticiens et à une charge de travail croissante.
Au-delà des chiffres, c’est tout un modèle de santé publique qui est interrogé. Faut-il prioriser l’équilibre budgétaire au risque de restreindre l’accès aux soins ? Ou accepter que la hausse des arrêts maladie soit le reflet d’une société en souffrance, où la santé au travail et le bien-être psychologique doivent être pris au sérieux ?
La réponse n’est pas simple, mais à La Réunion, comme ailleurs en France, les généralistes redoutent d’être transformés en gestionnaires de coûts, au détriment de leur mission première : soigner sans compter.



Ce sont ceux qui dépendent des collectivités et en général les fonctionnaires qui abusent de cela . Vivement que le gouvernement se mêle de tout ça parce au final ce sont les impôts qui trinquent . Il faut réformer