Le Pape nomme Mgr Verny à la tête de la Commission pontificale pour la protection des mineurs

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Dans sa première décision publique forte sur la question des abus, le Pape Léon XIV a nommé Mgr Thibault Verny, archevêque de Chambéry, à la présidence de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, succédant au cardinal Sean O’Malley, dirigeant de la commission depuis sa création en 2014.

Profil d’un parcours dédié à la protection

Âgé de 59 ans, Mgr Verny a été nommé évêque en 2016 après une formation d’ingénieur (ESPCI Paris) puis en théologie à Rome  . Il a dirigé la lutte contre les violences sexuelles dans l’archidiocèse de Paris, et présidait depuis 2022 le Conseil pour la prévention de la pédophilie de la Conférence des évêques de France. Celui-ci a également siégé à la commission pontificale depuis 2022.

Une nomination à portée symbolique

Le rétablissement de la présidence de cette commission est interprété comme un signal fort du Vatican, marquant la volonté du pape Léon XIV de renforcer la réponse de l’Église face à la crise des abus sexuels. Le cardinal O’Malley, limogé en raison de la limite d’âge, s’est félicité du choix de Mgr Verny, le décrivant comme « un leader collaboratif, engagé à promouvoir des normes élevées de protection ».

Objectifs et enjeux prioritaires

Mgr Verny souhaite poursuivre les travaux de ses prédécesseurs en mettant l’accent sur l’uniformisation des normes de protection, quel que soit le pays, et renforcer la coopération entre conférences épiscopales, selon un communiqué ().

Lors de son audition, il a rappelé l’importance de créer une culture de la protection, où la prévention ne soit pas qu’un protocole, mais un vrai engagement spirituel et communautaire, en lien avec les volontés déjà exprimées par le Pape François lors d’une audience avec la commission en mars dernier.

Un défi à relever

Depuis sa création en 2014, la commission a produit des lignes directrices opérationnelles et lancé des programmes pilotes (Tonga, Pologne, Zimbabwe, Costa Rica). Cependant, elle a également connu des tensions internes, avec des démissions, notamment celle d’un prêtre jésuite en 2023.

Le passage de témoin se veut donc à la fois un nouveau départ et la poursuite d’une oeuvre qui reste encore fragile dans ses résultats effectifs, notamment en ce qui concerne la mise en place des tribunaux ecclésiastiques et l’accompagnement des victimes.

« En France, ma mission d’abord au sein du diocèse de Paris et ensuite de la Conférence des évêques m’a permis d’être à l’écoute des personnes victimes et de cheminer aussi avec elles. C’est une expérience décisive. Il m’a également été donné de travailler avec les interlocuteurs de la société civile, en particulier de la justice, avec lesquels nous avons pu mettre au point des protocoles de travail qui ont permis de stabiliser une méthodologie. C’est aussi un effet marquant de pouvoir travailler avec les instances civiles, en sus, bien sûr, de les tous les diocèses de France. » a déclaré Mgr Verny.

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