Le directeur du SDIS quitte La Réunion, les syndicats boudent la cérémonie

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Après près de cinq années passées à la tête du Service départemental d’incendie et de secours de La Réunion, le colonel Frédéric Léguillier quitte l’île pour rejoindre le SDIS du Morbihan.
Une cérémonie de fin de commandement s’est tenue mardi 14 octobre dans la cour du centre de secours principal de Saint-Denis. Mais l’événement a été marqué par une absence remarquée : celle des organisations syndicales.

Un départ marqué par l’émotion

Arrivé en 2020 en pleine crise des incendies du Maïdo, le colonel Léguillier a souhaité saluer ses équipes et partenaires institutionnels avant son départ.
Devant les personnels et autorités présentes, il a évoqué ses années à la tête du service et les épreuves traversées par les pompiers réunionnais :

« J’ai une pensée pour les sapeurs blessés et pour l’adjudant Lessort, tombé en service. Ces cinq années m’ont profondément marqué. J’ai aimé cette île intense, humaine et touchante », a-t-il déclaré, visiblement ému.

Au fil de son mandat, le colonel a dû gérer plusieurs crises majeures : l’incendie meurtrier de La Marina, le naufrage du Tresta Star, la crise de l’eau à Mayotte et les cyclones Garance et Chido.

Un bilan salué… mais contesté

La présidente déléguée du SDIS, Sophie Arzal, lui a rendu hommage en saluant « son leadership et sa vision stratégique ».
Elle a notamment cité la modernisation du centre opérationnel et la mise en place du nouveau logiciel de gestion des alertes SGA-SGO, critiqué par une partie des agents pour sa mise en œuvre jugée précipitée.

« Tout changement d’envergure suscite des doutes, mais le SDIS de La Réunion était le dernier à ne pas être connecté. Aujourd’hui, c’est une réalité », a-t-elle défendu, rejointe en cela par le représentant du préfet.

Les syndicats absents : « Un simulacre de dialogue social »

Aucun représentant syndical n’a pris part à la cérémonie.
Un boycott assumé, motivé par des relations sociales tendues depuis plusieurs années.

« On ne va pas venir se féliciter alors que le dialogue social a été inexistant », lâche un représentant syndical.
« C’est du bling-bling alors que des formations ont été supprimées faute de budget », ajoute un autre.

Les tensions entre la direction et les syndicats ont souvent porté sur les conditions de travail, les moyens matériels et la gestion des ressources humaines.

Un successeur attendu : Bertrand Vidot

Malgré les critiques, même les détracteurs de l’ancien directeur reconnaissent certaines avancées structurelles, notamment dans la répartition des effectifs et la gestion administrative.
Mais beaucoup estiment que les problèmes de fond — véhicules vieillissants, casernes à rénover, manque de formation — demeurent.

Ces dossiers seront désormais entre les mains du nouveau directeur, l’inspecteur général Bertrand Vidot, dont la prise de fonction est prévue pour le mois prochain.
Ce haut gradé réunionnais, au parcours salué par les organisations syndicales, bénéficie pour l’heure d’un accueil favorable.
Reste à savoir s’il réussira à rétablir le dialogue et à restaurer la confiance.

Avant de quitter l’île, le colonel Léguillier a résumé son passage en une phrase simple : « La mission continue. »

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