Le Dipavali, célébration universelle de la lumière, désormais inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco; Réactions locales

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Deepavali, plus couramment appelé Diwali à Maurice et Dipavali à la Réunion. Cette fête de la lumière symbolisant la victoire du Bien sur le Mal a été inscrite ce 10 décembre au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une décision prise lors de la 20ᵉ session de son comité intergouvernemental organisée cette année à New Delhi, capitale de l’Inde. 

Avec cette inscription, Deepavali devient le 16ᵉ élément culturel indien à bénéficier de cette reconnaissance internationale, rejoignant des traditions comme Durga Puja, Kumbh Mela ou encore Yoga. 

Rappelons que le Dipavali, célébré depuis plus de 30 ans à la Réunion, est un «festival de lumière » célébré chaque année par de très nombreuses communautés en Inde — hindoues, mais aussi sikhs, jaïns, et d’autres, dans des contextes variés. La fête survient selon le calendrier lunaire, la nuit de la nouvelle lune entre octobre et novembre, et dure plusieurs jours. Elle incarne symboliquement la victoire de la lumière sur l’obscurité, du bien sur le mal, ainsi que l’espoir, le renouveau et la prospérité. 

Les célébrations mêlent prières, rituels religieux, réunions familiales, allumage de lampes et de bougies (diyā), illumination des maisons et des espaces publics, décorations, feux d’artifice, partages de plats sucrés et de cadeaux — autant de formes d’expression populaire, spirituelle et sociale. 

L’inscription par l’UNESCO reconnaît que Diwali/Deepavali n’est pas seulement une fête religieuse ou locale, mais un patrimoine vivant, transmis de génération en génération, porteur de valeurs universelles (lumière, espoir, solidarité, renouveau).  Elle valorise aussi les pratiques associées : artisanat (fabrication de lampes, décorations, rangoli, etc.), musique, cuisine, rassemblements familiaux et communautaires — autant d’éléments culturels immatériels, sociaux et artistiques, essentiels à l’identité de millions de personnes. 

Dans un monde où la modernisation, l’urbanisation et l’uniformisation culturelle menacent parfois ces traditions, la reconnaissance UNESCO encourage la transmission, la sauvegarde et le respect de Deepavali dans toute sa diversité — y compris parmi les diasporas (au-delà de l’Inde). 

L’inscription de Deepavali intervient alors que l’Inde accueille la 20ᵉ session du Comité de sauvegarde du patrimoine immatériel — une première pour le pays. Le gouvernement indien, par la voix de responsables culturels, a qualifié cette reconnaissance d’“historique”, saluant l’importance de Deepavali comme “âme de notre civilisation”, symbole d’espoir, de justice et de lumière. 

Une fête ancienne qui gagne désormais un statut mondial

Des célébrations spéciales sont prévues dans plusieurs villes : illuminations, cérémonies de lampes, décorations festives, rassemblements publics — autant de manifestations visibles d’un patrimoine vivant et partagé. Pour l’Inde déjà, c’est un symbole fort de reconnaissance internationale, une mise en valeur de la richesse culturelle, spirituelle et sociale. Mais l’impact va au-delà : Cela diffuse la visibilité de Deepavali dans le monde entier — y compris dans les diasporas et les communautés d’origine indienne ou admiratrices de ces traditions.Cela peut encourager des collectivités, des institutions, des associations à célébrer ou redécouvrir Diwali comme moment culturel, spirituel, mais aussi social et solidaire.

Pour La Réunion, avec ses liens historiques et culturels avec l’Inde, l’inscription rappelle l’importance de ces traditions partagées, et peut inspirer une mise en valeur locale : lumière, tolérance, fraternité, respect des traditions et ouverture culturelle.

L’inscription de Deepavali au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO marque un tournant : une fête ancienne, populaire et profondément symbolique qui gagne désormais un statut mondial. Cette reconnaissance internationale invite à préserver, transmettre et partager ces traditions, bien au-delà des frontières de l’Inde. Localement, elle représente une grande satisfaction pour le Dr Selvam Chanemougame, qui a été à l’initiative du lancement de cette fête culturelle à la Réunion, plus précisément à Saint-André, avant d’être reprise par d’autres communes de l’île. Mais jusqu’à présent le plus grand défilé de chars indiens du Dipavali est organisé à Saint-André. Le dernier en date remonte au 15 novembre. A chaque fois, ce sont des milliers de personnes qui se déplacent pour assister à cette grande fête de la lumière.

Huguette Bello, présidente de Région : « La Réunion brille ce soir un peu plus aux yeux du monde »

« Je salue avec une immense fierté l’inscription du Dipavali au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cette reconnaissance internationale consacre une tradition ancestrale porteuse de valeurs universelles de lumière, de paix, de partage et d’espérance.

À La Réunion, le Dipavali est bien plus qu’une célébration : il incarne toute l’âme de notre île et représente un moment de partage entre toutes les cultures, toutes les croyances et toutes les générations. Il nous rappelle que notre diversité est une richesse inestimable.

Cette décision de l’UNESCO vient rendre hommage à toutes celles et ceux qui, depuis des générations, font vivre le Dipavali avec passion et respect. Elle honore également l’engagement constant des associations culturelles et des artistes qui œuvrent à la préservation et au rayonnement de ce patrimoine vivant.

La Région Réunion continuera d’œuvrer avec détermination pour soutenir les initiatives culturelles, favoriser la transmission aux jeunes générations et promouvoir nos traditions sur la scène nationale et internationale. Je formule le vœu que la lumière du Dipavali continue d’éclairer notre île et de porter haut les valeurs d’unité, de respect et de fraternité ».

Joé Bédier, maire de Saint-André : « une reconnaissance mondiale »

« La décision prise à New Delhi, lors de la 20ᵉ session du comité intergouvernemental, d’inscrire le Dipavali au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO est une nouvelle historique dont je me réjouis profondément.

En 2024, à l’occasion de notre Dipavali, j’avais exprimé le souhait de voir enfin cette fête millénaire reconnue à sa juste valeur, tant elle incarne un message universel : celui de la lumière, du savoir, et du bien qui triomphe toujours sur l’obscurité. Cette reconnaissance internationale vient aujourd’hui confirmer cette vision.

De gauche à droite : Joé Bédier, maire de Saint-André et Selvam Chanemougame, président de l’association Tamij Sangam, association qui est à l’origine de la célébration du Dipavali à la Réunion.

À Saint-André, le Dipavali n’est pas simplement célébré : il façonne notre identité, il témoigne de l’apport majeur des communautés d’origine indienne à La Réunion et fait vivre un héritage culturel riche, populaire, intergénérationnel. Chaque année, ce sont des milliers d’habitants et de visiteurs qui participent à cet événement devenu le cœur battant de notre vie culturelle.

Cette inscription au patrimoine de l’humanité renforce notre ambition qui consiste à faire du Dipavali de Saint-André un véritable Festival des Lumières, encore plus ouvert, créatif et rayonnant. Elle nous offre une résonance mondiale qu’il nous appartient de saisir, pour promouvoir notre ville, ses talents, ses traditions et son avenir culturel.

Je tiens à saluer toutes celles et ceux, bénévoles, artistes, associations, familles, qui portent avec passion cette fête unique. Ensemble, nous continuerons de faire briller Saint-André, capitale réunionnaise du Dipavali, au-delà de nos frontières. La lumière du Dipavali éclaire désormais le patrimoine de l’humanité. Soyons fiers de cette belle victoire collective ».

Dr Selvam Chanemougame, président de Tamij Sangam : « il faut remercier les autorités indiennes »

« Tamij Sangam est très heureuse et même comblée par la décision de L’UNESCO d’inscrire DIPAVALI comme patrimoine mondial de l’humanité ! Il faut remercier les autorités indiennes d’avoir démontré l’universalité de cette célébration. Tamij Sangam a initié depuis Octobre 1990 cette manifestation Saint André d’abord puis dans plusieurs communes de l’île.

Je remercie ces municipalités, les parents, les artistes, les associations culturelles sans lesquelles il n’y aurait pas eu DIPAVALI à la Réunion ! Tamij Sangam a choisi cette festivité à l’époque en 1990, car elle est complète : elle est mythologique et date de plusieurs milliers d’années, elle est spirituelle car elle prône la victoire du bien sur le mal et de la lumière sur l’obscurité, elle est bien sûr religieuse car dédiée au dieu Rama et à la déesse Lakshmi, elle est culturelle et festive, elle est sociale car rassemble voisins familles amis dans un élan de fraternité au delà de nos origines et de nos religions.

Elle est également familiale car la maîtresse de maison prie La déesse Lakshmi pour le bonheur conjugal. Merci à tous les anciens et nouveaux membres. C’est une bonne reconnaissance qui nous motive encore plus ».

Jean-Luc Amaravady, président de la Fédération tamoule de la Réunion

Erick Fontaine, mouvement « citoyen Engagés »

Yves Mont-Rouge

montrougeyves@gmail.com
Téléphone : 0692 85 39 64

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