Le climat des affaires à La Réunion en nette reprise : l’indicateur bondit à 97,5 points
Le chiffre du mois est sans équivoque : 97,5 points. C’est le niveau atteint par l’Indicateur du Climat des Affaires (ICA) au deuxième trimestre 2025, soit une progression de 7,7 points par rapport au trimestre précédent. Un sursaut qui ramène l’ICA tout près de sa moyenne de longue période, fixée à 100 points, et qui témoigne d’un regain de confiance dans l’économie réunionnaise.
Un signal fort dans un contexte fragile
Après plusieurs trimestres marqués par l’incertitude – inflation persistante, ralentissement de la consommation et tensions sociales – cette amélioration apparaît comme un signe encourageant. En repassant sous la barre des 100 points, l’économie réunionnaise ne peut pas encore être qualifiée d’euphorique. Mais ce retour à proximité de la moyenne de long terme reflète la volonté des acteurs économiques d’aller de l’avant, malgré les vents contraires.
Les entreprises reprennent confiance
Ce redressement traduit d’abord une amélioration des anticipations des chefs d’entreprise. Selon les économistes, l’indicateur résume leur perception globale de l’activité, de la trésorerie et des perspectives de demande. Le fait qu’il progresse de manière aussi marquée (+7,7 points en trois mois) souligne une réorientation psychologique : les acteurs ne se contentent plus de gérer les difficultés immédiates, ils se projettent à nouveau.
Les secteurs moteurs
Plusieurs filières apparaissent comme des relais de cette amélioration. Le commerce de détail bénéficie du retour d’un pouvoir d’achat légèrement renforcé par la baisse récente des prix de l’énergie. Le tourisme, toujours soutenu par la fréquentation locale et internationale, confirme son rôle d’amortisseur. Enfin, les projets d’investissement portés par les collectivités et par les financements européens contribuent à offrir de la visibilité aux entreprises.
Des défis encore nombreux
Pour autant, tout n’est pas réglé. La progression de l’ICA doit être lue avec prudence. La croissance reste fragile et dépendante de facteurs exogènes : la stabilité des prix mondiaux, l’évolution des importations, la gestion des tensions salariales. Surtout, certains secteurs comme le bâtiment ou l’agroalimentaire demeurent sous pression, affectés par la hausse des coûts de production et la difficulté à recruter.
Une dynamique à consolider
L’enjeu est désormais de transformer ce frémissement en tendance durable. Cela suppose de renforcer l’accompagnement des entreprises, d’accélérer la transition énergétique et numérique, et de miser davantage sur l’innovation locale. Car si le climat des affaires reflète la confiance, il ne garantit pas, à lui seul, la solidité de la croissance.
En franchissant à nouveau le seuil des 97,5 points, l’économie réunionnaise envoie néanmoins un message clair : malgré les incertitudes mondiales et les tensions locales, les acteurs économiques refusent le pessimisme. Un signe de résilience qu’il convient de consolider sans tarder, afin que la barre symbolique des 100 points ne soit plus un plafond, mais un plancher pour les prochaines années.
